La NIVIUK Artik Plum essayée par Les Passagers du Vent

La NIVIUK Artik Plum essayée par Les Passagers du Vent

L’histoire commence à l’automne 2014 : au cours d’un repas avec Mickael, commercial de chez Niviuk, et après avoir testé la NIVIUK Artik IV dans sa version standard, on demande si l’aile est prévue en light afin de courir le « Bornes to fly » (célèbre course de marche et…marche du mois de mai sur la lac d’Annecy). La réponse est intéressante: oui, NIVIUK cherche à mettre en route une série « Plum » pour sa nouvelle Artik.

Le rendez-vous est pris : on attend donc la NIVIUK Artik Plum pour le mercredi 14 mai au magasin. C’est important de prendre contact tôt avec son matériel avant de se lancer dans une course, donc 24h de météo humide suffiront pour découvrir le jouet.

Premier point qui va bien : son poids

Son poids sur la balance mesuré à 4,02 kg (contre 5,4 en normal mesuré avec le même appareil) dans son sac de portage pour la taille 25 : on est donc sous les 4 kg. On commence à être confiant pour nos genoux :-). Pour atteindre ce poids vraiment light et alléger sa version de série de 1,4kg, NIVIUK a fait des choix forts : élévateurs Dyneema avec le Li-NK light System qui permet, avec des mini connects de raccorder les élévateurs aux suspentes. C’est joliment fait et ultra-light car 25 fois plus léger que les maillons métalliques.
Sur ces mêmes élévateurs, nous aurons une connexion en tête d’alouette entre la sortie d’accélérateur et le câble lui-même. Le réglage est très simple à faire et défaire, même pendant le vol. Toujours sur ces élévateurs, les poignées pour piloter aux arrières sont aussi dans un matériaux light et permettent un pilotage très efficace dès qu’il s’agit de laisser glisser.
Un peu plus haut au dessus de notre tête, tout le suspentage est dégainé. Enfin,du côté de l’aile, on trouve du Porcher 38 g autour d’un bord d’attaque bien travaillé (jonc croisé pour maintenir en forme le nez du parapente). Le reste de l’aile est quant à lui dans du Porcher 27g.

Pré-vol et gonflage

Le pilote doit prendre soin lors de son démêlage à ne pas laisser de clef car, dans la partie haute du suspentage notamment, les ficelles sont vraiment petites. Au moment de gonfler, une impulsion légère permet de lancer la machine dans le ciel. Prudence même dans une pente soutenue, avec de la brise, l’aile aurait presque envie d’y aller avant d’en avoir reçu l’ordre… En prenant le temps de gonfler doucement l’aile, peut être que le pilote sentira moins de puissance que dans la version « épaisse ». L’aile se déforme peut toutefois: on ne ressent pas les 6,1 d’allongement. On pourrait même remarquer que, grâce aux élévateurs dyneema, la saisie des élévateurs avants est plus fluide qu’avec sa « grosse » grande soeur.

En vol

La maniabilité ressemble bien à la version standard : le pilote doit ici s’adapter à l’aile afin de trouver un rendement efficace lors de la montée en thermique; c’est peut être moins intuitif qu’une Sigma IX, mais une fois bien réglé, le pilote trouvera tous les angles nécessaires pour monter (très) efficacement en thermique. L’aile se montre aussi vraiment joueuse quand on la laisse avancer rapidement. On trouve l’essentiel du pilotage dans la partie haute de la plage de vitesse mais on peut aussi lancer plus fort la main vers le bas pour changer franchement le rayon du virage.

Pour le coup, on pourrait mettre la NIVIUK Arrtik Plum dans la catégorie des ailes plus sages en version light qu’en version standard. Les mouvements de tangages sont peu énervés/puissants et, de ce fait, l’aile est vraiment rassurante. Etonnant même cette capacité à tourner en utilisant surtout la main lors d’un long essai avec une sellette F-lite de chez Ozone qui n’est pas ce qu’on pourrait appeler une sellette précise dans ses appuis (on fera l’essai de cette sellette un peu plus tard pour le coup…).

Toujours accroché à l’Artik Plum avec ce string minimaliste, et dans des conditions parfois musclées, on ne se sent pas inquiet: l’aile réagit sainement, sans à coup et toujours en prévenant.
De façon plus classique, associé avec une KORTEL Kolibri, l’aile répond parfaitement aux moments de glisse que l’on peut imprimer en souhaitant voler vraiment sur de larges rayons. On ressent dans toutes ces phases de vol une grande compacité de l’aile avec peu de déformation dans toute la partie centrale du bord d’attaque. Rassurant…

La glisse

Lors de CE mémorable vol du Bornes to Fly (dommage pour les pieds…), on a pu comparer sa capacité à glisser avec une LM5 Small chargée à 85 kg (pilote sans cocon) et franchement, on ne peut pas parler de vraie différence de vitesse, ni de plané. Dans d’autres conditions (plus fortes) et face à des ailes EN C références du moment (SiGMA IX et Delta II) là encore pas d’inquiétude, la performance est là.

C’est d’ailleurs surtout quand on se met à pousser que le meilleur de l’aile intervient. Un petit sifflement s’installe entre les suspentes, le vent relatif augmente nettement, et le plané est étonnant, encore poussé aux 2/3. Une certitude: cette machine doit être accélérée pour être optimisée, même/surtout quand les thermiques seront bien installés.

A qui pourrait s’adresser cette aile?

La NIVIUK Artik Plum trouvera sa place dans les sacs des férus du light et du moindre encombrement. Ce pourrait être l’aile parfaite pour les vols bivouacs et autre course de marche et vol car le pilote pourra vraiment être complètement concentré sur son environnement sans être préoccupé par trop de pilotage avec une aile plus performante… L’aile classée EN C demandera le pilotage de la catégorie; à ce titre un pilote venant d’une aile EN-D pourra tout à fait trouver dans cette voile compacte de quoi ressentir parfaitement la masse d’air. Sous un autre angle d’approche, le pilote accédant aux ailes EN-C pourra être rassuré par son côté filtrant, notamment dans cette version light.

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– le mot de la fin

sur le site Les Passagers du Vent

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