Maxime Bellemin à la poursuite du front froid : Alençon-Troyes

Maxime Bellemin à la poursuite du front froid : Alençon-Troyes

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Le 4 aout 2015, Maxime Bellemin réalise un superbe vol de 334 km d'Alençon à Troyes. Découvrez le récit de son vol au départ du site sarthois Saint Léonard des Bois.

Martin Morlet suggère à Maxime d’aménager sa journée du mardi 4 août car TopMeteo annonce un passage de front froid dans la nuit et en début de matinée suivi d’une masse d’air bien active sur sa traîne sur un flux d’Ouest. L’idée de Martin, c’est le choix du site de Saint-Léonard des Bois dans la Sarthe…

“Sur place, nous continuons à chercher l’erreur en découvrant ce qui doit être le décollage: une trouée dans les broussailles et la pinède pour donner un point de vue aux marcheurs faisant une pause sur le banc posé là. Il y a bien 100 m de dénivelé, mais en négatif. Le village en bas est dans un trou et nous faisons face à un décollage falaise en Est. Le vent rentre léger travers droit par cycles puissants. Il me faudra trois essais pour ne toucher ni à droite ni à gauche et me faire extraire du déco dans une bouffe pas trop turbulente (voir la vidéo de Régis ci-dessous).

Il est évident que nous ne pourrons décoller en rafale et voler en groupe. Denis en fera les frais. Avec Régis, nous trouvons et décalons un premier noyau. Plafond à 800 puis 1000 m, c’est parti. Régis choisit de suivre une rue sur une forêt, plus au Nord, dommage. Dans le même temps, en 30 minutes, le plafond monte à 1500 m, je me régale et navigue au nuage, de nuage et nuage. Il y a du Sud dans l’Ouest, je commence très tôt mes zigs à droite en transition pour aborder au mieux le couloir entre Paris et Orléans.

J’ai le temps d’admirer la plaine, tous ces champs jaunes moissonnés parsemés de prés verts, entrecoupés de bois et forêts. Je n’avais pas trop d’objectif chiffré pour ce vol. Je me disais que les 200 étaient possibles et qu’il y avait de quoi améliorer ma meilleure distance, un pauvre 195 km de Jeufosse. J’ai tendance à être trop rapide en cross. Surtout dans le créneau 13-14h dans lequel je me suis déjà fait piéger, juste après la fin du mélange post-résorption de l’inversion matinale et de la montée des plafonds. Alors je blinde. Il y a 20 km/h de dérive moyenne, je peux faire des ronds et rester confort dans un plus pur style de Normand. Je regrette que Martin n’ait pu s’extraire dans le même créneau, nous avons des styles proches ou au moins compatibles. Il est certain qu’à plusieurs nous aurions pu être diantrement plus efficaces. D’un autre côté je vole tranquille et sans stress, autonome et en suivant mes choix, alors tout va bien.

J’enroule une quantité incroyable de 1m/s, parfois en me faisant bien brasser. Je rebondis de partout. A plusieurs reprises l’alarme de proximité de zones de mes Oudie3 résonne pour des FL65 de Paris-7 dans le couloir entre Paris et Orléans. Je garde au moins 200 m de marge et dépasse rarement les 1800 m.

Avant Pithiviers je suis télé-transporté en Colombie. Des agriculteurs embrasent une chaume. Pour rien au monde je n’irai m’y frotter. Je décide de perdre un peu de plafond et pousse sur le barreau (ça me réchauffe un peu les guiboles) pour contourner le champ puis me placer devant son panache jaunâtre. Je recommence à enrouler 200 ou 300 m sous le vent des premières volutes en tentant de me raisonner: elles n’ont pas de vitesse propre, elles n’ont aucune raison de me rattraper. De plus elles ne montent plus, elles ont dû se refroidir. J’ai à peine le temps de percevoir leur odeur un peu âcre.

Vers le km 250 toute la théorie de la prospection thermique s’effondre. Je suis bas. Je m’aligne sur une cuvette tapissée de prés blonds qui remonte sur un plateau boisé avec une belle lisière. Source, collecteur, déclencheur. A l’orée de la forêt: rien, pas un bip. Je vais donc la survoler sur 1 ou 2 km et aller poser derrière. Je n’ai pas fini de la traverser que mon vario se réveille. Je travaille le 0,2 m/s irrégulier en dérivant sur 5 km et me voilà temporairement tiré d’affaire. Cela me rappelle un bon souvenir de vol avec Jean-Luc au départ de Clécy. Avec mon bermuda et ma chemisette je m’étais bien caillé jusque-là. Voler plus bas me réchauffe un peu. À partir de là les conditions sont étonnamment douces et régulières, je flotte, j’enroule du petit, je monte en dérivant, je chasse les dernières barbules en formation… découvrir la fin de son récit ”

Maxime Bellemin

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Décollage à Saint-Léonard-des-Bois

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