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AIRCROSS U Cruise : premières impressions de Nicolas Garcin

AIRCROSS U Cruise : premières impressions de Nicolas Garcin

Essai de Nicolas Garcin – Ecole Full Blue Sky

Dévoilée lors de la Coupe Icare de 2016, la nouvelle AIRCROSS U Cruise tape dans le segment des aile B+ ou “B High Level” comme le désigne la marque. Conçu par Paul Amiell, dont on ne vantera plus les talents de concepteur depuis de (très) nombreuses années. Un concentré de nouvelles technologies de construction. Résultat ? Une aile saine (très saine) et des perfs dignes de ce nom. Preuve en est le record de distance à but fixé obtenu par Konrad (le patron de AIR CROSS) de 425 km, à Quixada au Brésil, au mois de novembre 2016.
Premières impressions de ce qui pourrait devenir un « best-seller » de ces prochains mois.

Premier coup d’œil sur la voile AIRCROSS U Cruise

Look travaillé, sympa. On découvre une machine qui pourrait ressembler à une aile de compétition avec des cellules étroites, très peu ouverte démarrant par un shark-nose très prononcé, avec des ouvertures en diagonale. Du kevlar A800 en haut, en intermédiaire et Edelrid gainé en bas. Sympa pour les décollages un peu abrasifs comme chez nous. Le Skytex E25, E40, Dominico D20 et D30 forment l’ensemble de la voilure. La structure interne est fournie et on trouve une aile largement « charpentée ».

Ce qui me pousse à confirmer ma première impression quant à son poids que l’on ressent nettement plus lourd que la moyenne de la concurrence ! Attention, personnellement je n’y vois pas là qu’un inconvénient, loin de là. Aujourd’hui le marché demande des ailes légères et la plupart des constructeurs travaillent en ce sens. Cependant, j’encourage les pilotes que nous sommes à ne pas systématiquement succomber aux phénomènes de mode. En effet, des ailes légères c’est bien, très bien. Mais cela implique forcément fragilité et longévité qui en découlent. Attention aux décollages, aux sites que l’on fréquente, à nos heures de vols…La voile AIRCROSS U Cruise est une aile de site et de cross, polyvalente mais robuste, donc… plus lourde. Question de choix.

Premier envol : j’ai l’impression de piloter une aile très sage

Une légère brise et après un premier pré-gonflage, l’aile se tend comme une poutre par son bord d’attaque et monte lentement mais franchement, sans résistance. La prise en charge est lente et progressive. Cela envoie très « cool » dans le ciel, avec une légère tempo pour éviter un tangage prononcé. Le temps de s’installer dans la sellette et on découvre une aile fine et… qui tourne. Le dosage sur la commande l’amène où on veut. Elle rentre franchement dans le thermique et l’inclinaison est vite calée. Ses bonnes perfs permettent de tenir dans le petit temps. Un vrai plaisir.

Dans le vent, elle est joueuse, et on la sent sereine. Les 3.6 arrivent tout de suite, sans forcer et on notera un flair important à l’atterro qui permet d’être très joueur. J’ai l’impression de piloter une aile très sage. Allons plus loin.

Essai de l’AIRCROSS U Cruise dans le gros temps

29 mars, 13h30, décollage Chabre Sud. On va voir dans le gros temps. Les courbes isobariques sont sympas aujourd’hui. Je commence un vol rapide, avec un premier point à 7 km, au bout de la crête. Je reste au relief et l’aile réagit bien. Les conditions sont déjà turbulentes et encore désorganisées. Je pilote certes de manière active, mais je sens une aile présente, amortie et le côté poutre me rassure. Besoin d’un peu d’altitude pour ma première transition : j’enroule serré, elle sait faire et je transite à 2300 m, en découvrant un accélérateur souple franc et efficace. Orpierre, Le Suillet, Garde, Beaumont, à chaque fois je rencontre des situations différentes, mais l’aile réagit objectivement bien.

J’ai une petite idée de mon vol en tête, avec confirmation des conditions du jour. Au fil de l’après-midi, certes les conditions s’établissent clairement. Je découvre que je vole « serein ». Après moults transitions et points souvent bas, je tourne la crête de la Longeagne et aperçois le Pic du Bure dont j’avais envisagé le survol, mais trop de temps perdu, il est déjà tard. Tant pis, demi-tour. J’essaie de rentrer et j’y arrive.

Des plafonds à 3300 m à 17h30, une journée de rêve et un petit 65 kms où j’ai rencontré toutes sortes de situations : points bas, moments sous le vent, thermiques hachés. A chaque fois, j’ai senti une aile « propre », prévenante. Dans la grosse turbulence, l’aile a du mal à fermer et se rouvre franchement et brutalement au cas où. Cela ne passe pas inaperçu. Mais vous aurez de la négligence dans votre pilotage avant d’en arriver là.

Accélérée, elle vole très vite, avec l’impression d’une plané presque supérieur…(à vérifier).

Au creux de longs moments de solitude dans les deux points bas qui ont jalonné mon vol, je me suis demandé si j’oserais être là avec une aile plus pointue. Certainement que oui, mais dans quel état avec le mental ?

En tout cas, je n’ai jamais été déçu par le comportement de cette AIRCROSS U Cruise. Le seul bémol trouvé serait au niveau de son physique, ayant mal au bras une fois posé. Mais bon, après 4h45 de vol…

Résumé

Gonflage
Par vent nul, on prendra soin d’un étalage effectué de manière concise et une large poussée d’accompagnement sur les A aideront à construire « la poutre ». Dans toutes les autres conditions, je n’ai pas vu de point faible. Elle ne shoote pas, se met pas en spi dans le vent fort.
En vol
La prise en main est rapide. On la trouve tout de suite. Les commandes sont « épuisantes » en bout de course, donc très préventives. C’est une aile ludique, saine et joueuse malgré sa conception haut de gamme. Dans le petit temps, on retrouve la « griffe » de Paul Amiell qui nous fournit du virage plutôt qu’un rayon de braquage immense qui nous sortirait de la bulle avec un bon taux de chute.
Oreilles
Oreilles à tenir, très efficace. Attention à la relâche, mollo…ça claque fort.
Atterrissage
Un super flare, une ressource grandiose.

Conclusion : apte au plaisir, du petit vélo !

Une aile au bon feeling. Elle peut accompagner des pilotes désireux de vraiment progresser en Cross, ou peur leurs vol-loisirs. Ses matériaux lui assurant une certaine longévité, ils pourront la conserver longtemps. C’est une aile dont on commence à parler, et qui risque fort d’être un best-seller dans les mois qui arrivent. Je ne lui ai trouvé que ces deux défauts : son poids, et des commandes qui deviennent un peu physique dans la durée…Le premier est une question de choix et peut se transformer en avantage durée-robustesse…Le second est un avis personnel est très aléatoire suivant le pilote. Il aura sans doute tendance à disparaître avec un peu d’habitude ou à changer suivant les conditions…Au niveau du prix, c’est du même gabarit que la concurrence. A noter les services proposés par AIRCROSS, avec nottamment une garantie « DOMMAGE » pour tout achat d’un parapente neuf.

Nicolas Garcin – Ecole Full Blue Sky

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