Le triangle Samoens Arclusaz de Hafize (155 km)
Hafize Ali Hassan a commencé le parapente en 2008 à Salève Airlines. Passionné par les acrobaties d’Antoine Montant et par l’équipe d’acrobates du Salève, il se met à l’acro, au speed riding et speed flying : “quelques tours d’infinity plus tard et une multitude de plombs, j’ai commencé à m’intéresser aux perfs des crosseurs locaux comme Alex Jofresa, Laury Genovese, Manu Laly, Gaspard Petiot, Yohan Chavanne, Simon Gartner, Martin Muller… C’est en écoutant envieux leurs récits de cross, que je me suis décidé à acheter une voile (M4) l’an passé et à crosser avec ma sellette acro. Mes débuts se sont avérés infructueux (plombs et stop)…” Hafize a opté ensuite pour l’achat d’un cocon et il fait son premier cross sans vario Salève/Annecy/Salève. Sa pratique de la distance se limite à quelques sorties “avec une grosse flemme de bouger de notre caillou chéri: le Salève“, Hafize gardant l’acro comme pratique principale.
Voici le récit du vol d’Hafize, un pilote acro qui se met à suivre les crosseux
Le 7 mai, nous montons (Simon Gartner, Willy Evrard, Yann Narzabal et plein d’autres pilotes) à Samoëns avec objectif d’aller le plus loin possible sans forcément revenir (je n’avais jamais volé dans les Aravis) donc direction Grenoble.
Après le déco, on se retrouve très vite à 2900m à Samoëns, direction les Aravis. Moi aux Carroz dans la grappe et Simon déjà au niveau de la Pointe Percée. La transition passée, de nombreux pilotes balisent l’espace côté 4 têtes ce qui rend l’accès aux Bauges facile. Mais le vent de sud modéré fait basculer quasi tous les pilotes sur Annecy par la Tournette. Nous restons sur le projet initial : vu que ça avance un peu et que ça monte facilement.
Arrivé à la Dent d’Arclusaz, changement de plan. Un vol bouclé vaut peut être mieux qu’une ligne droite avec retour SNCF. Je décide de rentrer, un peu paumé dans les Bauges (premier passage de ce côté). Je me laisse guider par le sud.
Je me refais à l’est du Col du Colombier à 14h3o, avec comme tactique : viser les arêtes orientées sud sachant que les faces ouest sont peu clémentes avec ce vent.
Je me retrouve de 1800 à 3000 en enroulant à l’est d’Aillon le jeune. Enfin j’aperçois des pilotes à nouveau et retrouve Simon qui file sur la Tournette et me pose encore une fois avec son Enzo.
A la radio, il m’informe que ce n’est pas génial, je m’y rends quand même: en effet, ça bouge et ça dégueule. Changement de cap (oublions les automatismes d’Annecy) direction le gros cum devant la Dent de Lanfon que les pilotes cherchent à fuir aux oreilles.
Je le quitte à 3100m, la suite s’enchaîne très facilement jusqu’au Môle pensant la partie gagnée. Erreur mes 3100 de plaf à Sous-dine et le cum généreux au sommet du Môle ne m’aident guère.
Je me retrouve au dessus de Marignier à 1500m, j’enroule sous le vent du Mole 100 mètres de gagnés. A 1650, je transite sur Orcher en dynamique nada (la brise est capricieuse). Je vais chercher sous le vent de la brise pour gagner encore quelques mètres : peu concluant. Je mise tout sur une transition Orcher-Chevran (notre terrain de jeu en acro quand la brise et le nord sont forts )
750 à Cluses, ça sent le “posé plié “, je récupère la brise au pied du Chevran et le vario halète de nouveau, je passe de 750 à 1300 m. Me voila sauvé encore quelques allers retours et je me trouve au sommet du Chevran prêt à me jeter derrière Agy pour boucler. En mode finesse max, je me laisse pousser par la brise, je passe Morillon et commence enfin à croire que le vol est bouclé.
Je me pose après 6h20 de vol, à l’atterro de Samoëns sans faire un seul virage (un peu chanceux). Voilà, ce n’est pas du Victor Hugo ni du Maxime Pinot mais la vidéo parle d’elle même.
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