Apprendre le deltaplane, plus facile pour les parapentistes
Loïc Ollivier est le responsable de l'école de vol libre du Menez Hom, une école qui se situe à la fin de la terre (Finistère). Sa structure fait partie des quelques unes qui proposent encore des stages d'initiation au deltaplane. Si, parapentiste que vous êtes, vous avez envie de goûter aux plaisirs du vol-oiseau, la configuration du site du Menez Hom avec son faible dénivelé, son arrondi et sa pente herbeuse accueillante offre à la fois une superbe pente-école et un vrai site de vol libre, permettant un apprentissage facile, pratique et rapide.
Pour apprendre le deltaplane : s’il faut les deux mains pour compter les écoles de club, il n’en faut qu’une pour les écoles pro.
Les deltistes et les écoles de delta se font de plus en plus rares. Dans les années 80, le magazine Vol Libre comprenait plusieurs pages d’adresses d’écoles de delta, mais aujourd’hui, sur le site fédéral, s’il faut les deux mains pour compter les écoles de club, il n’en faut qu’une pour les écoles pro. Il y a moins de demandes de formation, et moins de propositions de stages. Pour plus d’ombre au tableau, l’offre est assez peu visible. Tout n’est pas sur le calendrier fédéral, et chaque structure a une offre incomplète, quand on la trouve, car les liens sont parfois obsolètes, les pages vides, les sites inexistants …
L’Ecole de Vol Libre du Ménez-Hom est une école de deltaplane et de parapente pro
L’Ecole de Vol Libre du Ménez-Hom est une école de deltaplane et de parapente pro qui était encore il n’y a pas si longtemps une école de club. C’est une école de parapente, principalement, parce que le delta attire moins.
Etant pro, donc disponible, je peux proposer des stages en semaine, à tout moment. Les quelques stagiaires potentiels font le calendrier delta. En 2016, il est réduit à une semaine fin avril, et à une seconde à cheval sur mai et juin. En été, je ne m’occupe que de parapente, mais bon, si un jeune pilote a besoin d’un conseil ou d’une présence, je suis là. Et puis l’été, il y a Saint Hilaire ou Millau.
Avec un peu de vent, la brise de mer, le deltaplane se porte sans que le pilote n’ait à courir vraiment.
C’est si simple qu’une demoiselle (une jeune dame oiseau ?) un jour m’a dit : c’est incroyable comme apprendre le deltaplane est accessible. Dans le sens du terme, ça veut bien dire que l’accès à la portance est étonnamment facile, et rapide. Et pourtant, cette demoiselle viking, embringuée dans un stage delta par ses copains et copines, n’était pas des plus confiantes au départ.
Alors, pour un parapentiste, c’est de la rigolade. Non seulement c’est simple, mais le parapentiste sait où il va, à tel point que notre top gun local, Cap’tain Tonio, à ne pas confondre avec Super Tonio (vu à FR3), a décollé à la seconde course, était au sommet de la colline le second jour, et s’est posé au sommet du Ménez après un soaring très fluide le troisième jour.
Si l’accès au micro vol est rapide, un débutant doit découvrir l’air et la stratégie de vol sur un engin qu’il faut toujours piloter.
Il faut donc un peu de temps pour apprendre le deltaplane. Une semaine n’est pas de trop. Une seconde semaine peut être indispensable. Les candidats aux formations peuvent découvrir le delta lors d’une journée découverte, puis venir en stage sur cinq jours, puis repartir en école.
Découvrir l’air et la stratégie de vol ! Tout est là. Comment faire ? Des écoles proposent des vols en biplaces pour apprendre le deltaplane. Le premier moniteur de delta de Bretagne avait pensé à l’ULM. Un temps, je proposais de commencer par le parapente. Des deltistes grinçaient des dents. Je suis bien allé voir les planeurs pour comprendre quelque chose !
Je ne m’interdis pas de saupoudrer de parapente un stage deltaplane
Finalement, je m’en passe en initiation. Pour du perf, je ne dis pas. Comment vérifier que l’élève a bien compris ce qu’il a à faire ? Je me souviens de mes premiers grands vols, laissé à moi même, me posant vent arrière pour ne pas avoir vu une inversion de sens de la fumée d’une cheminée d’usine. Alors, un plouf sous un chiffon, pour un apprenti oiseau, c’est vite fait, et ça peut éviter la casse.
Donc voilà, z’avez compris mon propos. Si vous êtes parapentistes, vous savez voler, il n’y a plus qu’à changer de machine.
Loïc Ollivier – Ecole du Vol libre du Menez Hom