Décollage de Julien Irilli de la brèche du Glacier carré de la Meije
Je sais qu’il n’y aura qu’un essai possible et que tout gros ratage ne pardonnerait pas
Cette vidéo de Julien Irilli présente son décollage impressionnant depuis la brèche du Glacier Carré de La Meije près d’Oisans, avec son aile NIVIUK Plume. Avec des nerfs d’acier et la tête froide, il se lance dans des conditions très venteuses. Son exaltation vaut mille mots : ses cris expulsent et révèlent toute la dose de concentration et de stress accumulés pendant sa préparation au décollage.
Extrait de son récit
“Les pensées qui traversent mon esprit fusent en tout sens. Le grand calculateur mental est en route, il tourne à plein régime. Son objectif est simple, trouver la technique la plus adaptée pour se mettre en l’air sans assistance avec tous les éléments qui s’opposent à cette réalisation. Contre moi, si je fais un compte rapide, nous avons : vent fort, pente inclinée en neige/glace, blocs qui peuvent casser suspentes ou déchirer tissu de ma Skin 16 monosurface, crampons aux pieds qui ne doivent en aucun cas se rapprocher du parapente ou inversement, trajectoire de sortie de décollage assez étroite car sommet de couloir bordé de falaises et pas d’assistance au gonflage… Ca fait beaucoup mais le « avec moi » devrait compenser, cela à condition de gérer calmement l’histoire. L’entrainement presque quotidien à la gestion de mon parapente me permet de rester confiant même si je sais qu’il n’y aura qu’un essai possible et que tout gros ratage ne pardonnerait pas. C’est donc dans cet état d’esprit que je me retrouve à mon tour dans les starts, suspentes et esprit tendus ! J’attends l’instant propice, la rafale parfaitement orientée qui me permettra d’amener l’aile au point de décollage avec le maximum de contrôle et sans me faire arracher du sol pour conserver un bon axe. Le temps est compressible en ces instants, l’esprit et le corps sont capables d’enchainer des séquences de gestes précis en une fraction de seconde, c’en est bluffant ! Je suis en l’air, ca y est. Comme dans un rêve. Une petite demi heure me sépare désormais du confort de la vallée, c’est irréel…”
Julien Irilli