Pratiquez le Taïchi pour voler encore plus zen en parapente
Photo ci-dessus : Jakub Hlavaty / Plzen
Hervé propose des stages “FLY ZEN, practice Tai Chi Chuan” (voir en bas de page).
Le Tai Chi Chuan peut être un outil concret et complémentaire de progression pour les pilotes de parapente qui souhaitent affiner leur sensibilité gestuelle dans la pratique du pilotage. Travailler le “Pushing Hands” contribue à développer sa sensibilité au pilotage.
Le pilote est une personne active qui s’entraîne pour développer son feeling et sa capacité à s’adapter aux changements de situation. Le Pushing Hands est un outil intéressant pour affiner sa sensibilité au pilotage.
Les “Pushing hands” ou poussées de mains
Ces techniques de Tai chi chuan, transposées au domaine du pilotage en parapente, favoriseront des réponses gestuelles adaptées face à des changements de situation. En effet, le pratiquant de Tuishou (Poussée de mains) ne s’oppose pas à la force mais, au contraire, il l’utilise, il la transforme.
Un vieux dicton chinois dit : “Prendre contact, relier, coller et suivre, ne pas aller contre ou ne pas outrepasser, suivre les réactions de l’autre“. On pourrait transposer ces consignes à la pratique du parapente :
- prendre le contact : les sensations avec la masse d’air, la voile à travers les commandes et les appuis sellettes,
- relier : le corps accompagne les commandes, par exemple se pencher à droite dans la sellette et descendre la commande de droite,
- coller et suivre : intégrer la masse d’air ou un thermique en ressentant les forces centripètes et centrifuges pour recentrer le noyau,
- ne pas aller contre en force ou ne pas outrepasser : surpilotage,
- suivre les réactions de l’autre : être à l’écoute de la voile et ressentir la masse d’air dans une aérologie turbulente.
Qu’est-ce que le Tai Chi Chuan ?
Le Tai Chi Chuan, art martial le plus populaire au monde, est aussi une pratique de santé. Associant mouvements lents et respiration, cette discipline énergétique vise autant la maîtrise des gestes techniques et martiaux que l’harmonisation du corps et de l’esprit et l’élaboration, au plus profond de soi, d’un équilibre subtil entre santé et mieux-être. Les exercices du Tai Chi Chuan, accessibles à tout âge, utilisent toute une gamme de mouvements simples, souples et lents, la respiration rythmée et la concentration de l’esprit.
Un bon pilotage passe par une bonne communication entre l’aile et le pilote
Un bon pilotage passe par une bonne communication entre l’aile et le pilote. Comme toute communication, elle va à double sens : le pilote envoie des instructions à la voile (par exemple : “tourne à droite!”. La voile envoie des informations au pilote (par exemple “ça bouge”).
Cette communication cadre totalement avec la pratique des poussées de mains : deux personnes se font face dans une position symétrique et effectuent, soit en position statique, soit en déplacement, un mouvement de poussée de bras vers l’autre en croisant leur poignet.
Les bras sont en perpétuel mouvement, le corps est fluide comme l’eau
Dans l’art martial, le but peut être de pousser, d’esquiver ou de réaliser des techniques de contrôle. De façon globale, les bras pourraient être comparés à des antennes qui captent toutes les informations fournies par le partenaire : la direction de la poussée, sa force, sa densité, l’intention tactique de l’adversaire. Le pratiquant apprend ainsi à ” écouter “, à ressentir, interpréter et à transformer les mouvements de poussée de l’attaquant. Il s’agit de savoir interpréter, absorber, dévier, puis parer le mouvement adverse pour le transformer en un nouveau mouvement de contre-attaque souple et fluide. Les bras sont en perpétuel mouvement, le corps est fluide comme l’eau, les déplacements des partenaires s’harmonisent.
Hervé Marigliano, ceinture Noire 5è Dan d’arts martiaux chinois, est responsable des grades ligue Bretagne (FFKDA). Il est acupuncteur de profession et auteur du livre L’art du Tai Chi Chuan (Edition Ellebore).
Sur le plan psychologique et mental, la pratique du Pushing hands développe la capacité d’adaptation
Sur le plan psychologique et mental, la pratique du Pushing hands développe la capacité d’adaptation sur la base d’une harmonisation de l’Intention (décision), de l’émotionnel (peur) et de l’énergie (forme physique et morale). Les capacités à capter, à anticiper, à transformer les mouvements permettent aux pratiquants d’optimiser leur propre capital confiance. En réalité, il s’agit d’une discipline psycho-corporelle qui, par extension, a vocation d’apporter des bénéfices dans la pratique du pilotage parapente.
Eliminer les tensions et le stress qui peuvent parasiter l’action
C’est un travail de communication globale qui doit permettre au pratiquant de mieux réussir à s’adapter, à anticiper, et à agir physiquement et mentalement avec justesse. Pour ce faire, il s’agit d’éliminer les tensions et le stress qui peuvent parasiter l’action.
L’accomplissement de la volonté et du but par le contrôle de l’émotion.
La pratique des Tuishou passe par le relâchement du plexus (siège des émotions et des tensions), le maintien d’une verticalité correcte (présence/intention), et la rotation des hanches et de la taille (liberté, flexibilité, créativité). Une dynamique qui à travers la coordination physique et mentale permet d’harmoniser action et intention.
Hervé Marigliano