Gros plan sur le fabricant de sellettes parapente SUP’AIR
Sup’Air s’affiche parmi les plus grands fabricants depuis le début de l’histoire du parapente.
Pierre Bouilloux, fondateur de SUP’AIR, a commencé sa carrière de pilote en tant que deltiste. Souhaitant trouver plus de confort pour ses passagers bi-place, il a commencé à créer des sellettes parapente chez lui. Quelques années plus tard (en 1985), il commercialisait ses premières sellettes avec baudriers et planches.
Plus le sport de parapente se développait, plus l’attention était portée à la sécurité et, avec à l’accidentologie croissante, SUP’AIR a incorporé des coques plus rigides pour le dos. SUP’AIR est l’innovateur de plusieurs concepts : le système de fermeture en« T » pour les cuisses et la ventrale, la poche secours, l’airbag, les sellettes inclinables avec ABS (Anti Balancing System) et, plus récemment, le concept de secours “Jettison”.
La conception des sellettes parapente SUP’AIR
La conception d’une sellette parapente est basée sur une demande du marché et du client. C’est le rôle de Philippe Vereney (qui m’a reçu), responsable de la ligne de production qui consiste à organiser le développement auprès de ses coéquipiers qui travaillent sur le développement pur en canalisant toutes ses idées : “c’est un travail d’équipe qui s’appuie sur des études des produits déjà existants sur le marché en vue de créer des nouveaux produits innovants”.
Auparavant, Pierre Bouilloux commençait sa démarche de conception à partir d’une idée et, avant même que le modèle ne soit terminé, une autre lui venait déjà à l’esprit. La mise au point se terminait avec des pilotes qui testaient le prototype, profitant de l’effervescence du parapente à chaque fois qu’il y avait une nouveauté.
Aujourd’hui, et heureusement, la société procède différemment. Avec un marché beaucoup plus abouti, tant pour les sellettes parapente que pour les voiles, les produits, lorsqu’ils sont mis sur le marché, ont plus de maturité et ont déjà subi plusieurs phases d’études et essais. C’est grâce à cette méthodologie que les fabricants créent leurs gammes aujourd’hui.
SUP’AIR élabore sa gamme à partir des retours du service commercial et de l’utilisateur, à savoir si le produit a du succès et si des améliorations peuvent être apportées. Grâce à leur réseau de professionnels, tous ses distributeurs sont des prescripteurs qui recueillent des retours pertinents (exemple, les évolutions sur le matériel bi-place par rapport au pilote, le passager adulte ou enfant). C’est ainsi que SUP’AIR s’est intéressé au développement du « léger » grâce aux retours du terrain : la sellette SUP’AIR Walibi lite, par exemple, est une sellette bi-place légère conçue pour les professionnels leur permettant de monter plus facilement plusieurs fois par jour au déco.
Le développement du light
Peu après l’apparition de la pratique du “vol montagne”, SUP’AIR s’est rapidement intéressé aux pilotes qui voulait voler plus longtemps en cross après avoir marché pendant des heures pour atteindre un sommet. La société a donc développé de nouveaux produits à la fois légers, confortables et adaptés pour le marche et vol et, plus récemment, pour les compétitions comme la Red Bull X-Alps.
L’homologation et la sécurité
Tous leurs modèles sont homologuées aux normes européennes ( EN ou LTF). Toutes les coutures sont réalisées avec des coefficients bien précis pour voler en toute tranquillité. Pour la poche du secours, des études approfondies sont effectuées afin qu’elle fonctionne systématiquement sans employer une force de plus de 7 kg sur la poignée.
SUP’AIR est équipé de deux appareils pour réaliser des crash-tests (photo) pour tester la qualité de l’amortissement d’une protection mousse ou airbag et pour valider la résistance de la structure et les tractions exercées entre les différentes parties d’une sellette.
Toutes les sellettes parapente n’ont pas forcément un système d’absorption de chute. Par exemple, la Radicale ou l’Everest, sellettes très légères de montagne, n’ont ni mousse bag, ni airbag, ni poignée de secours. Elles rentrent dans la catégorie “Super Light”. Ces sellettes et ces types de vols sont permis en France mais ne sont pas autorisés dans certains pays comme l’Allemagne. Le système anti-oubli « T » qui permet la fermeture de la ventrale uniquement si la sangle rouge de secours autour de la cuisse est mise, existe sur la quasi de leurs sellettes.
Recherche et développement du produit
Le cahier des charges répond à une cible bien précise avec des études correspondant à un besoin du pilote en rapport avec le type de vol et le confort attendu. Un modèle de base est mis au point avant de fabriquer un échantillon industriel dans un atelier de production. Des tests en interne et en laboratoire sont faits sur cet échantillon avant de procéder au calcul du prix de revient. C’est à ce moment là que le produit est prêt à être commercialiser, souvent un an après la naissance d’une idée! Bien évidemment, un renouvellement de produit existant prend moins de temps car les bases sont déjà là. “parfois, il faut plus d’un an avant d’aboutir à un prototype ou une idée est suspendue pour “mûrir” pour la reprendre plus tard”.
Dans tous les cas, SUP’AIR essaie aujourd’hui d’avoir une gamme de sellettes parapente de plus en plus pérenne dans le temps avec des références plus stables et un renouvellement moins marqué. Avec ses 24 références à gérer, c’est plus facile de faire des mises à jour d’un produit déjà existant dans une gamme sauf s’il s’agit d’incorporer une nouvelle technologie.
Le choix et l’évolution des matières
SUP’AIR utilise de nombreuses matières, avec pour chaque catégorie, des matériaux différents. Par exemple, l’entrée de gamme et les sellettes parapente d’école incorporent de la grosse sangle avec des mousquetons très larges pour participer à la stabilisation de la voile et de la sellette. Pour un débutant, c’est important que le pilote soit bien assis et qu’il se sente en sécurité avec un matériel solide : « plus un pilote s’habitue à l’expérience d’être suspendu, plus sa confiance s’installe et, avec l’expérience, il a moins besoin d’être rassuré par de grosses sangles », m’explique Philippe Vereney, « du coup, la largeur des sangles est diminuée et il va de soit que c’est à partir des modèles plus évolués que la sellette gagne en poids».
Toutes les boucles et sangles sont fabriquées en Europe mais la plupart des tissus proviennent d’Asie. Le tissu comme le gros cordura, très résistant, est utilisé plutôt sur les fonds de sellettes et les airbags pour débutants.
Le grand classique de la marque
SUP’AIR a une clientèle fidèle surtout avec un de leurs best-sellers conçu pour le back-country : l’Alti-Rondo2 RS, un grand classique de la marque. Très polyvalente avec un châssis classique, légèrement inclinable, elle est fabriquée pour durer longtemps et pour pouvoir accompagner le pilote tant pour les vols sur site que pour ses débuts en cross.
La durée de vie d’une sellette parapente
Il est conseillé de faire réviser sa sellette parapente au bout de 5 ans (ou au bout d’un certain nombre d’heures de vols) auprès de son revendeur qui l’enverra à un atelier de réparation (de voile) si nécessaire. SUP’AIR ne réaliseque les réparations importantes (sur devis) sauf s’il s’agit d’usures prématurées.
Les nouveautés 2015
La sellette cross country SUP’AIR Delight 2
C’est la nouvelle sellette parapente légère de cross qui remplace la Delight qui était, elle, plus destinée pour le vol de site. La SUP’AIR Delight 2 est plus finie avec cockpit, cocon et poche de secours pour 3.5 kg. Elle est conçue avec un matériau plus solide et est prévu pour voler plus longtemps. Elle est plus affinée dans sa forme et est dessinée comme une sellette de course ce qui lui confère un profil plus racé.
La sellette de progression SUP’AIR Pixair
C’est la grande nouveauté 2015. Ce modèle est une sellette de progression pour les pilotes sortis d’école qui les accompagnera jusqu’aux cross. Grand confort avec une excellente sécurité passive, c’est une sellette parapente légère et compacte. L’air bag est auto gonflant par des cloisons en mousse. C’est une belle sellette qui offre un passage debout assise facile, un grand confort grâce au dossier bien rigide avec une légère inclinaison réglable. Il y a une poche de secours sous l’assise avec poignée à gauche avec un marquage numéroté pour faciliter l’ordre du rangement de secours. C’est une belle sellette de progression avec une protection latérale, homogène et stable pour que le tout deviens mon-bloque.
La sellette marche et vole “Aventure” SUP’AIR XA 13
Il y a aussi la sellette marche et vol typée « aventure » : la SUP’AIR XA 13 spécialement développée pour la Red Bull X-Alps 2013. Bientôt, la SUP’AIR XA15 qui sera utilisée par Clément Latour (commercial chez Sup’air). Bien évidemment c’est un modèle “marche et vol” à la fois léger et performant et qui sera encore plus orienté sur la partie “marche”. Ce modèle est encore au stade de prototype mais Sup’air espère qu’il sera commercialisé en 2016.
La sellette SUP’AIR Acro Base System
Autre grande nouveauté, la fameuse sellette Acro Base System : cette sellette est fabriquée avec un monobloc pour plus de la rigidité avec une assise en “siège baquet”. Charlie Piccolo, Team Pilot Acro chez Supair a participé à sa conception avec Raoul Rodriguez (inventeur de l’Acro Base System). Elle se positionne comme la sellette le plus « hightech » de sa génération avec son système Acro Base System qui permet de larguer la voile lors de l’ouverture du secours.
Charlie Piccolo, pilote acro est le manager du Team Acro de SUP’AIR : « L’acrobatie est plus acidulée avec les jeunes. C’est un monde de free-riders avec une mentalité et un univers différent » nous explique Charlie avec ses yeux qui pétillent « L’acrobatie a fait des bonnes choses pour le parapente. Si le cross a une culture aéronautique, l’acro est une culture ‘free-acrobatie’ et un sport de spectacles très apprécié par le public ».
Le système Acro Base System
La sellette Acro Base System est équipée d’un système avec largage de la voile et extraction automatique d’un parachute de BASE jump situé dans une poche dorsale. Le secours est déployé en moins de 5 secondes.
Ce concept, mis au point par Raoul Rodriguez, est le trademark Sup’air déjà copié par d’autres fabricants qui suivent cette idée. C’est pour cette raison que SUP’AIR a déposé des brevets sur certains parties de la sellette car toutes les bonnes idée sont souvent copiées!
Né de la passion du vol libre, Sup’air continue de nous faire rêver
SUP’AIR, avec plus de 30 ans d’expérience, continue de développer avec cette idée que la sellette est une partie intégrante capitale du parapente. SUP’AIR ne cesse d’innover avec toujours autant de passion pour mieux répondre aux attentes des pilotes sur un marché qui évolue en permanence. La recherche et le conseil sont effectués avec enthousiasme et c’est ce qu’on ressent chez SUP’AIR.