Maxime vole du Grand Pic de Belledonne en NIVIUK Skin Plum
Maxime Fiorani est accompagnateur en montagne depuis 2011 et aspirant guide de haute montagne depuis 2013. Il propose diverses prestations d'accompagnements en montagne : alpinisme, escalade, cascade de glace, ski de randonnée, raquette en divers lieux (Chamonix, Ecrins, Mont Blanc, Corse...). Il projette de passer sa qualif biplace pour proposer bientôt des vols depuis les plus beaux sommets des Alpes. Retrouvez dans cet article, son parcours, ses projets, ses conseils pour ceux qui souhaitent se lancer dans le paralpinisme et son récit d'un décollage depuis le Grand Pic de Belledonne.
Maxime est né en 1990 à Cavaillon, dans le Vaucluse. Il a grandi à Gap dans les Hautes Alpes avant de partir sur Grenoble pour ses études. Son rêve d’enfant était de faire pilote de chasse : “Je suis allé assez loin finalement, avec la prépa Math de l’Ecole des Pupilles de l’Air ! J’ai assez rapidement arrêté, l’ambiance militaire ne me correspondant finalement pas du tout. Sans regret donc ! J’ai tout de même gardé un certain esprit de rigueur, qui peut se retrouver dans mes métiers d’aujourd’hui, infirmier et aspirant guide”. Maxime a travaillé une année en service de réanimation sur Grenoble, pour se consacrer ensuite pleinement à l’examen final du Guide cette année 2016.
Marier vol et alpinisme
Il a appris à voler sur Saint-Hilaire, dans l’idée de marier vol et alpinisme. Trois ans plus tard, il réalise la plupart de ses vols en montagne après une ascension :
“Le fait d’avoir appris en école sous une voile classique, m’a aussi rendu amoureux du vol de distance, que je pratique régulièrement, mais pas assez à mon goût! Ça viendra après le Guide!
Dans tout ce que je pratique en montagne, j’ai toujours cherché à me sentir le plus libre possible, et j’aime comprendre et connaître les éléments, pour jouer avec eux, avec plaisir et sécurité.
Les chocards qui font des acrobaties dans plus de 80 km/h de vent à 4000m, les rapaces qui jouent avec les thermiques comme des as, où encore les chamois qui courent dans des terrains raides au possible, m’ont toujours impressionnés et fait envie.
Concrètement, pour arriver à ces sensations, j’aime être léger, faire corps avec mon matériel, que j’essaie de trouver le plus léger, compact, et solide possible. Et forcément ça passe par une pratique intensive de toutes les activités de montagne, orientée sur le projet du moment“.
Ses projets
Son désir d’autonomie et de liberté le fait parfois partir seul, pour certains projets comme celui du vol du grand Pic de Belledonne : “Je trouve mon propre rythme sur la journée, les décisions se prennent seul, c’est simple et rapide : raccourcir ou rallonger la journée, faire des variantes, avancer plus vite, plus lentement, et surtout renoncer. J’aime décoller sans assistance, par envie d’autonomie et de liberté. C’est agréable de pratiquer seul, on s’écoute vraiment et c’est ressourçant !
RECIT
Le Grand Pic de Belledonne en NIVIUK Skin Plum
Demain, belle journée annoncée sans aucun vent météo à 3000. Depuis le début de l’hiver, j’imagine ce vol depuis le Grand Pic au printemps, qui n’a jamais été fait à ma connaissance. Cette nouvelle voile achetée au début de l’hiver, la Skin Plum en 16m2, conçue par Niviuk, est une prouesse technologique qui me permet d’envisager avec sérénité un vol en parapente depuis un sommet aussi exigu.
Découvrir la suite de son article (récit, photos, équipement et topo) sur le site de Maxime Fiorani : www.guidedaltitude.com
Evidemment, le partage est vital aussi, je vis de ça et pour ça, au quotidien, à travers mon métier de Guide, où encore auprès de gens qui passent des moments difficiles, sur un lit d’hôpital. Le film sur la traversée Rochefort-Grandes Jorasses (voir la vidéo) et le vol de la Pointe Walker avec Mathilde est une belle illustration de ce partage qui me tient à cœur !
Ses réalisations vont se multiplier ces prochaines années avec des ambassadeurs de cette pratique comme Laurent Bonnet, Julien Irilli, François Ragolski ou encore Nicolas Hairon, réalisateur Grenoblois qui envisage un film documentaire sur le sujet : ” Beaucoup de projets en cours pour eux ou moi, que ce soit du paralpinisme ou des traversées de massifs à la journée par des itinéraires montagnes faciles et des vols (Belledonne, Chartreuse, Beaufortain…)”.
Pour parler matériel
“Ces nouvelles voiles monosurface couplées aux nouvelles sellettes offrent un champ de possibilités énorme ! La Skin Plum 16 conçue par Niviuk est un bijou : légère, elle monte toute seule au gonflage, ne dépasse pas, se ré-axe rapidement, plane bien, monte en thermique, se comporte comme une voile EN A avec toute la sécurité passive que ça implique. Une fois compactée dans un sac étanche Sea to Summit, elle ne prend que 8L dans le sac, pour moins de 2kg avec une sellette légère !
Seul bémol: beaucoup de suspentes, non gainées, et une faible vitesse, sans trim. Il y a un accélérateur, mais très contraignant voire impossible à utiliser ou dangereux, pour des décollages dans des terrains techniques, crampons ou skis aux pieds”.
Les conseils de Maxime pour ceux qui veulent se mettre au paralpinisme
“Pour ceux qui aimeraient s’y mettre, avec le recul, je ne peux que conseiller d’apprendre en école sous des voiles classiques avant de passer sur du léger, fragile, 16m²… Cela donne des bases indispensables en terme de gestion d’incidents de vol, de connaissances aérologiques, et cela apporte l’expérience indispensable à la prise de décision et la gestion des risques. Je précise car beaucoup d’amis, séduits par des images que je rapporte, me demandent s’il est possible de se mettre directement au vol montagne avec du light.
Finalement, pour du vol montagne ou haute montagne, en ayant une grosse marge technique sur la voie d’ascension envisagée, en arrivant tôt au sommet, sans vent météo, ni activité thermique, les risques sont extrêmement réduits. Pour Mathilde, Aspirant Guide, qui décolle des Jorasses dans le court film que j’ai réalisé, dans sa première année de vol, à 8h du matin sans vent, ni thermique, cela s’apparente pour elle à un déco moquette à 8h à Saint Hilaire : la composante vol est la même, et elle maîtrise la partie montagne.
Il faut vraiment démystifier la composante « vol » en haute montagne. Pour moi, avoir une marge technique qui te permet d’arriver frais aux sommet, en ayant toutes tes capacités mentales pour la prise de décision, le renoncement, et toutes tes capacités physiques et techniques pour gérer un décollage en crampons, en ski, où une descente en cas de renoncement, est une composante indispensable, bien plus importante que d’être un as du parapente. Je ne parle pas ici des déco très techniques qui demandent une très bonne maîtrise de la voile au gonflage”.
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