
Pierre Van Stabel en touch (= plus de points !) avant le posé radeau
Ce qui est fabuleux de nos jours, c’est l’arrivée progressive d’une forme « d’expérience collective », permettant aux nouveaux arrivants de ne pas répéter les erreurs des anciens. L’encre commence à couler, les méthodes se définissent, l’activité acro se « structure » plus ou moins ! Alors bien sûr, il y aura toujours les autodidactes, et ceux qui apprennent par l’erreur, pourquoi pas ? Mais pour ceux qui souhaitent apprendre efficacement, sans se faire de frayeurs, voilà ci-dessous quelques « recommandations ».
SOMMAIRE
L’idée ici n’est pas de vous proposer un tutoriel, mais plutôt une sorte de roadbook, avec une proposition d’étapes par lesquelles passer, allié à quelques conseils et astuces de pro…
Et pourquoi ne pas classer les différentes étapes de l’apprentissage du pilotage en niveaux ? Rien de biblique là-dedans, mais cela permettra à tout le monde d’y retrouver ses petits.
N’oubliez pas que la voltige est une discipline ingrate, et qu’elle mérite d’y passer beaucoup de temps. Les pistes de travail et les heures d’entraînement sont nombreuses !
Les figures et les étapes
Avant propos
Vitesse de progression
La plupart des pilotes acro de haut niveau s’accordent à dire qu’il n’est pas forcément une bonne chose de progresser trop vite, prenons notre temps ! Nous sommes tous pareils, nous avons vite envie de « jouer » ; mais en voltige, pour jouer sereinement, il faut passer par une phase de travail (ici niveau 1 et une bonne partie du 2) qui n’est pas des plus réjouissantes, qui est parfois impressionnante, qui secoue, mais qui permettra d’attaquer la suite avec des bases solides. Finalement, l’objectif ultime en voltige, c’est de progresser bien sûr, mais de le faire avec du plaisir, et sans se faire peur !
Dans le pilotage actif, une fois les bases du niveau 1 acquises
Une fois les bases du niveau 1 acquises, vous êtes clairement dans le pilotage actif, vous avez réalisé au moins un stage, et vous commencez à acquérir une aisance et le mental pour voler plus en sécurité. En maîtrisant le contenu du niveau 1 évoqué ci-dessous, vous avez mis beaucoup d’atouts dans votre jeu pour réagir comme il se doit lors de vos futurs vracs. Soit dit en passant, vous avez aussi acquis des compétences qui peuvent être utiles lors de vos vols cross… A bon entendeur !
Il est temps maintenant de se poser la question : « ai-je envie d’aller plus loin ?
Ai-je envie d’attaquer l’acro à proprement parlé ? Ai-je les habilités mentales et physiques nécessaires ? » C’est à vous de voir, mais n’oubliez pas le principal, nous sommes sous une aile pour prendre du plaisir avant tout !
Comme précise Jean-Marc Ardhuin : « l’acro à proprement parlé n’est pas une discipline que tout le monde peut aborder, la charge émotionnelle est forte », vous en avez très probablement pris la mesure pendant le niveau 1.
La notion du côté fort
Nous avons tous un côté que nous préférons
Un conseil
Vous pouvez bien sur commencer par le côté sur lequel vous avez le meilleur feeling, mais pensez dès que possible à travailler l’autre côté, sous peine de voir votre côté favori se renforcer, et l’autre s’affaiblir… Nombreux sont les pilotes qui regrettent de ne pas avoir fait davantage attention à cela dès le début de leur apprentissage. Plus on attend avant de travailler le deuxième côté, plus ce sera difficile de s’y mettre.
Les figures et les étapes
Niveau 1
– Tangage
– Roulis
– 360° engagés dissipés
– Manipulation de la voile via d’autres suspentes [genericon icon=warning color=#ef3737]
– 360° – Contres, chandelles, pilotage [genericon icon=warning color=#ef3737]
– Décrochage – Marche arrière [genericon icon=warning color=#ef3737]
– Simulation secours [genericon icon=warning color=#ef3737]
Attention : Le signe [genericon icon=warning color=#ef3737] implique que pour les premières tentatives de la manœuvre en question, nous conseillons fortement de la réaliser en milieu sécurisé, coaché, et en ayant bien intégré ce que l’on s’apprête à tenter, ainsi que les implications possibles.
Vidéo K2 Parapente montrant bien les 3 phases du tangage
– comprendre ses 3 phases :
accélération, ressource, abattée, et le bon timing (quand enfoncer vos commandes, et combien de temps),
– savoir être symétrique et respecter un axe de travail,
– mesurer l’amplification du tangage,
– et gérer une temporisation lorsque c’est nécessaire.
Une temporisation est un geste ample mais rapide que l’on effectue lorsque la voile nous dépasse, mais elle sera d’autant plus efficace lorsque la voile aura de l’énergie et vous aura donc largement dépassée (plus de 30° devant vous).
Travaillez d’abord à la sellette, puis en ajoutant doucement de la commande, avant de se diriger vers de petit wings.
Privilégiez la constance du rythme à l’amplification, vous devez sentir un moment où vous pourriez rester des heures dans le même niveau de roulis en étant symétrique gauche/droite.
Le roulis et le tangage sont de très bons exercices pour progresser en pilotage thermique.
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Il est temps de jouer avec la force centrifuge !
Une fois la dissipation comprise (sortir d’une spirale sans aucune abattée), vous pouvez aller de plus en plus loin dans la sensation, en termes de puissance et/ou de durée, par étape, afin de s’y habituer physiquement (et ce n’est pas anodin, certains pilotes ont beaucoup de mal à accepter les effets d’une spirale appuyée).
Attention à la gestion de votre hauteur. Apprenez d’abord le contre avant de vous frottez aux angles très forts, voir au « face-planète » ; il faut être prêt à rencontrer le phénomène de neutralité spirale (si un jour vous vous retrouvez bloqué en spirale avec des contres à la commande opposée qui s’avèrent être inefficaces : freinez des deux commandes à la fois).
– Oreilles : soyez à l’aise avec les oreilles, puis les grandes oreilles accélérées.
– Fermetures simulées : en attrapant un faisceau avant complet, on s’entraîne à fermer une demi-aile complète, d’abord en empêchant l’auto-rotation (appui-sellette du côté ouvert), puis en s’entraînant à contrôler un cap en s’aidant de la sellette et de la commande du côté ouvert. Nous réaliserons ensuite la même chose accéléré.
– On continuera en réalisant volontairement une auto-rotation en se laissant tomber du côté fermé. L’objectif étant de savoir stopper cette auto-rotation en contrant à la commande (doucement, il en faut peu, sous peine de décrochage de la demi-aile ouverte). Cette manœuvre donne un avant-goût des sensations ressenties en SAT, on l’appelle ainsi la « SAT du pauvre » !
Passons maintenant au pilotage à proprement parlé des spirales, en contrant. On commencera par des contres raisonnables, puis de plus en plus appuyés. Le contre va être suivi de ce que l’on appelle la chandelle, et d’une abattée.
Un contre bien appuyé est suivi d’une belle ressource qu’il faut compenser (reprise d’un peu de commande du côté de la spirale) afin d’avoir une abattée bien symétrique, c’est le pilotage de la chandelle.
Sachez que l’on peut sortir d’une spirale face planète en moins de 20° d’angle (évidemment, la chandelle qui suit sera conséquente)… A travailler progressivement !
Petit bonus : savoir viser une sortie face à un repère choisi avant la spirale.
Décomposition de la sortie chandelle avec Maxime Chiron
D’abord guidé en radio au cours d’un stage, vous allez ensuite apprendre énormément en pratiquant de nombreux décrochages de votre aile.
Deux mots d’ordre pour un décro réussi : Symétrie et Gainage, soyez solides sur vos appuis sellette ! Les jambes sont repliées sous la sellette, écartées.
Objectifs au départ : savoir retrouver rapidement une marche arrière stable, et gérer proprement ses shoots de sortie.
Il n’est pas obligatoire dans les premiers temps de « piloter la sortie » (cf niveau 2), une fois installé dans une marche arrière stable, profitez-en pour vous familiariser avec ce hors domaine de vol, et regardez autour de vous ! Pour vos premières sorties, rendez les commandes d’un geste rapide, et temporiser le shoot de sortie (parfois violent avec cette méthode).
Dès que possible, détachez vos mains des élévateurs et écoutez votre voile.
N’oubliez pas que plus la voile sera grande, mieux ce sera pour apprendre ; à l’extrême, il pourrait même être opportun d’apprendre seul sous un biplace (moins d’énergie, et tout est lent).
La maîtrise du décrochage est une étape indispensable dans l’apprentissage de la voltige, en effet, cette manœuvre, une fois bien comprise, permet le « reset » d’une manœuvre qui se déroule mal.
Simulation secours [genericon icon=warning color=#ef3737]
Cela dépend de votre appréhension sur le sujet, mais à l’occasion d’un SIV, peut être pouvez-vous profiter du dernier vol pour simuler un secours, avec pour objectif d’atterrir à l’eau bien droit, sans oscillations, la voile principale affalée. C’est un exercice à réaliser si vous ressentez le besoin de dédramatiser ce fameux « jeté de chiffon » !
Théo de Blic insiste sur le fait que de trop nombreux secours sont mal montés dans les sellettes, et qu’il ne faut pas hésiter à faire des simulations d’extractions sur portique !
Les figures et les étapes
Niveau 2
– Wings over
– 360° Asymétriques
– Marche Ar pilotée[genericon icon=warning color=#ef3737]
– Décrochages dynamiques
– Vrilles maintenues[genericon icon=warning color=#ef3737]
– Parachutales[genericon icon=warning color=#ef3737]
– SAT
– SAT Coconut
– SAT-to-Heli
– Vrille-to-vrille
Attention : Le signe [genericon icon=warning color=#ef3737] implique que pour les premières tentatives de la manœuvre en question, nous conseillons fortement de la réaliser en milieu sécurisé, coaché, et en ayant bien intégré ce que l’on s’apprête à tenter, ainsi que les implications possibles.
Cette figure fait rêver. Bien exécutée, elle est magnifique. Mais c’est surtout synonyme d’un pilotage soigné, et de la compréhension de beaucoup de choses. Le wing fait appel au tangage, au roulis, au lacet, à la gestion des fermetures, au timing sellette, au timing commandes, à l’accumulation et la gestion de l’énergie… Il concentre tous les aspects du pilotage ou presque !
Attention cependant à ne pas aller trop vite, lorsqu’ils sont over, les wings peuvent devenir dangereux si des erreurs de timing sont commises, et c’est d’autant plus vrai que l’on a vite tendance à envoyer les wings en dernier, avec peu de hauteur… Mieux vaut travailler la régularité dans des angles raisonnables que chercher à tout prix l’amplitude.
Lorsque l’on a bien compris comment cela fonctionne, on commence à travailler l’accélération OU l’amplification de ses wings.
Une vidéo d’un SIV avec David Eyraud en 2009 où les erreurs du stagiaire sont bien parlantes !
Le wing over expliqué par David Eyraud
Basés sur la même gestuelle que le wingover, mais toujours du même côté. Pour bien les réaliser, il faut avoir bien compris les contres (360° sortie chandelle), et les wings overs. Les 360Asym apprennent à emmagasiner de l’énergie, et à se créer des « portes » d’entrée pour de belles figures dynamiques. Bien exécutés, ils peuvent être accélérés ou amplifiés, et lorsque l’on en est là, c’est que l’on a compris beaucoup de choses sur les notions de timing. Pensez à contrer fort pour pouvoir redescendre de manière très droite !
Il semble beaucoup plus simple de partir de wings puis d’enchaîner sur les 360Asym plutôt que de partir d’une spirale.
D’abord à partir de 360° Asym, par exemple à droite, lorsque vous arrivez au point bas (ou légèrement avant pour les premières), en ligne droite, tirez à gauche. L’énergie accumulée et l’effet de roulis inversé va permettre petit à petit de réaliser une des toutes premières figures d’acro : le looping (ou tonneau barriqué) !
Attention à bien sentir l’énergie nécessaire, et puis petit à petit, on recule le point où l’on inverse pour passer d’une petite inversion au looping. De belles inversions se réaliseront depuis un face-planète, et signent une parfaite compréhension des wingovers, des 360°Asym, des notions de placement sous l’aile, et du timing.
Terminé les mains aux fesses en décro pendant 20 secondes, une fois que l’on a bien compris où se trouve son point de marche arrière, le jeu c’est d’y aller le plus vite possible !
Progressivement s’interdire de toucher aux élévateurs, c’est un objectif fort à atteindre.
La marche arrière n’a plus de secret pour vous, alors vous pouvez commencer à jouer avec. L’idée c’est de savoir la piloter et réaliser des courbes droite ou gauche en rendant un tout petit peu de frein d’un côté ou de l’autre, ou en jouant avec la sellette.
Petit à petit, soigner de mieux en mieux vos reconstructions, d’abord en réduisant de plus en plus la taille des oreilles de vos marches arrières, puis petit à petit, vous pouvez passer par une phase de parachutale d’une ou deux secondes avant de rendre l’aile au vol. L’objectif étant de ne plus avoir aucun shoot en sortie de décro.
Pal Takats, dans le livre « 50 techniques pour mieux voler » disait, en parlant de l’apprentissage de l’acro : « Commencez par faire 200 décros, puis lorsque vous avez l’impression d’être à l’aise, eh bien faites en encore 100 ! »
Une meilleure marche arrière installée aux oreilles réduites
Lorsque l’on maîtrise bien les décros classiques, on peut s’amuser aux décros dynamiques. Fini la désagréable sensation de bascule arrière, place à quelques instants de chute libre ! A partir de 360° asym ou d’un beau wing avec une descente bien symétrique, on décroche l’aile en fin de ressource. Au début, on repasse par une petite marche arrière, et puis progressivement, on remonte les bras plus rapidement afin de revoler le plus vite possible.
La vrille est une figure un peu impressionnante et sujette à sketch, attention donc au contexte et à la hauteur sol. Elle peut s’effectuer en démarrant bras haut (départ plus violent, surtout si la voile est bien chargée) ou en ayant freiné la voile à 50-75% (plus doux, moins surprenant). Pensez à accompagner le démarrage avec le corps, afin de diminuer le risque de twists. Il est préférable de commencer par gérer la sortie en décrochant le côté qui vole (et donc en repassant en marche arrière), mais doucement on peut s’entraîner à rendre la main progressivement du côté en vol négatif (attention aux shoots asymétriques, un conseil : bien freiner le côté qui vole) pour sortir par l’avant. Pour la sortie par l’avant, on attendra au moins 1 tour de vrille complet afin que le pilote soit bien repassé sous l’aile.
La parachutale est très instable, une maîtrise parfaite des marches arrières est nécessaire avant de s’y essayer. Le pilotage est très fin. Si ça devient trop instable, il est préférable de repasser en marche arrière ou décro que de risquer un shoot asymétrique.
Au début, nous avons tendance à être « trop doux », le résultat étant une parachutale très courte suivie d’une marche AR. Il ne faut pas hésiter à passer le point de décrochage de manière brutale mais très courte, suivi d’un bras haut, puis d’une tempo.
Entraînez-vous à piloter vos parachutales et tenter de les garder le plus longtemps possible. C’est très formateur.
Et oui, la fameuse SAT n’arrive qu’à ce stade ! Cette figure est certes très simple à exécuter, mais malheureusement, mal gérée, ses vracs ne sont pas anodins et par conséquent, ils exigent normalement de maîtriser les vrilles et les décros…
La gestuelle est semblable à un tir à l’arc, une main en opposition de force sur les élévateurs d’un côté, l’autre qui vient tirer progressivement la commande opposée. Enfoncez votre bassin du côté de la commande tirée. Pas besoin « d’à-coup » pour entrer en SAT, qui sont sujets aux départs en vrille, un geste progressif et dans le bon timing vous amènera en SAT sans problème. En cas de commandes trop longues, il est possible que vous ayez besoin d’un tour de frein, peut-être même deux.
Entraînez-vous à sortir rapidement, en contrant suffisamment pour ne pas repasser par une phase de spirale inutile et gourmande en altitude. Un face-planète tombe du ciel à 20m/s alors qu’en SAT on chute à 5m/s.
Une bonne idée pour allier une figure sympa à du travail de feeling. Une fois installé en SAT, l’idée de la coconut consiste à venir freiner encore jusqu’à entrer en vrille. Perfectionnée, cette figure deviendra petit à petit une SAT to Heli ! Mais pour les premières : SAT, puis coconut, puis une fois en vrille, il est conseillé de reconnecter à une marche arrière avant de voler de nouveau.
Même si vous arrivez à bien ralentir votre SAT sans tour de frein, il est possible d’en avoir besoin d’un pour entrer en coconut. Attention à ne pas être timide sur le perçage de la SAT afin de bien la mettre en vrille.
SAT to Héli à Organya
Un exercice assez impressionnant, mais très formateur. En vrille, vous sortez en marche arrière, et vous enchainez sur une seconde vrille, puis une troisième… Si possible en inversant le sens à chaque fois.
Soyez fin ! En remontant doucement les mains, vous allez travailler le futur feeling hélico et comprendre beaucoup de choses.
Les figures et les étapes
Niveau 3
A tenter lorsque les parachutales sont propres et pilotées (objectif : tenir une dizaine de secondes). Un hélico c’est une demi-aile qui vole et l’autre demi en vol négatif.
Il y a plusieurs façons d’entrer en hélico : d’une vrille, d’une marche arrière, ou d’une parachutale.
Pour les starts depuis parachutale, pensez à insister sur la « levée de main » du côté qui va voler. La main extérieure pilote le tangage et régule la vitesse de votre héli ; il est préférable d’attendre un certain niveau de pratique avant de libérer totalement l’extérieur.
La main intérieure doit sentir un juste niveau de pression (variable selon les ailes), afin de transformer un bord de fuite en bord d’attaque.
Eliot Nochez aime dire que le secret de l’hélico réside dans des notions très simples de tangage ; l’idée étant de garder la voile au-dessus de la tête !
Pour les sorties, il y a plusieurs possibilités, la plus simple étant de revenir à un freinage symétrique, et de libérer la voile avant de la temporiser. Attention aux shoots asymétriques !
Quand le feeling devient familier, vous pouvez commencer à regarder devant vous, ça aidera à travailler les « ré-axage ». L’héli est d’après les pilotes la plus ingrates des figures, à priori, il est normal de passer par des phases de succès avant d’échouer de nouveau… Théo De Blic conseille de commencer l’apprentissage des héli au printemps ! François Ragolski préconise de ne pas chercher à les faire tourner vite tout de suite (plus dangereux), tenez votre extérieur !
Les twisters
L’ultime maîtrise étant de savoir connecter d’autres figures à de l’héli, et de faire des twisters (arrêt de l’héli à gauche pour repartir tout de suite à droite, ou inversement).
Les twisters selon Horacio Llorens
A partir d’une prise d’énergie, en 360° asymétriques par exemple, dans la « porte » (prise de vitesse en descente), préparez-vous en position du SATeur, et tirez votre SAT du même côté que le dernier wing ou 360. On commencera par une SAT Dynamique, en tirant au point bas ou légèrement avant, puis doucement, on reculera ce point pour entrer en SAT Asymétrique. Bienvenue dans les facteurs de charge élevés, une SAT Dynamique peut monter à plus de 5g, ça secoue ! La SAT Asym vous scotchera moins, mais implique plus de risques, l’idée c’est donc d’y aller progressivement, en tirant d’abord juste après le point bas, puis de plus en plus tard, progressivement, jusqu’à bien comprendre les phénomènes de pertes d’énergie.
Attention, une SAT Asymétrique tirée tard pourra faire deux tours, mais pas trois… Risque de détente bien présent.
Si vous avez une voile qui passe l’anti-rythmique, vous pouvez vous entraîner à « lâcher » vos SAT Asym. C’est un exercice qui vous servira pour la suite. A condition d’avoir suffisamment d’énergie, au bout d’un tour et demi, lorsque l’on se retrouve sur le dos, on se met bras haut et on laisse travailler la voile qui va redescendre toute seule en anti-rythmique, jusqu’à la spirale.
La fameuse RYTHMIQUE… François Ragolski conseille d’essayer le plus tôt possible sous de grandes voiles afin de comprendre cette notion de rythme ; cela sera beaucoup plus facile. Il faut garder du respect pour cette figure qui engage lorsqu’elle prend de l’angle, il faut y aller par étape, n’oublions pas que c’est la base technique de l’infinite !
Raul Rodriguez invite à choisir une aile agréable et performante en SAT, elles ne le sont pas toutes autant les unes que les autres ! Le plus difficile sera de trouver les premiers rythmes, une fois la SAT bien asymétrique, cela devient plus clair.
La SAT Rythmique selon Horacio Llorens
Vous pouvez apprendre aussi en biplace avec Pal Takats !
Petit bonus « L’anti-rythmic »
Simple en apparence, cette figure est fine et fait appel à tous les mouvements pendulaires. Les secrets résident dans l’amplitude de la ressource, et le moment du perçage de la demi-aile (trop tard = le mouvement est lent et sur 2 temps ; trop tôt = mac twist ou impossible de décrocher).
On applique la commande assez brutalement puis dès que la voile est percée, on remonte au point héli. L’appui sellette intérieur doit être puissant et précis au moment du perçage. Ne pas mettre de commande extérieure ! Certains pilotes accentuent la ressource aux commandes juste avant le perçage (cela dépend aussi de la voile).
Pour les premiers essais, petite prise de vitesse, et si l’aile est bien à plat dans l’accélération, on initie un léger virage à la sellette lors de la ressource, juste avant de percer l’aile. Cette méthode permet de minimiser la force nécessaire pour mettre la voile en vrille, et diminue le risque de sketch. Ne cherchez pas forcément à faire des tours complet dès le début, on peut même commencer sur des 90°, puis des 180°, puis des 270°.
C’est en pratiquant et en connaissant bien sa voile que l’on s’affranchira de fermetures et que le rendu deviendra parfait. La maîtrise des vrilles au sol est un plus.
Les Mystis selon Horacio Llorens
Cette vrille (très) dynamique fait peur à beaucoup d’acrobates pour « son côté aléatoire ». Si l’on faisait un sondage sur les raisons de largage de secours, il y a fort à parier que la pratique des MacTwist soit dans le top3 ! Paradoxalement, elle est techniquement beaucoup plus simple que les mystis.
C’est une figure radicale où le pilote doit se détendre pour relever la main au bon moment après perçage afin de reprendre le contrôle de son aile et se permettre de tourner avec. En cas de timing imprécis, le risque de twist et de gros shoot est élevé.
Un MacTwist radical s’envoie juste après le point zéro : le point le plus bas de l’accélération. Il faut commencer par les envoyer dans la ressource (conseil = en virage !) puis progressivement de plus en plus tôt.
Le perçage de la voile demande beaucoup de force, ce n’est pas une figure pour les petits bras ! Une fois la demi-aile percée, le pilote est éjecté vers le haut pendant que la voile tourne à côté de lui. Puis le pilote retombe ; si la gestuelle est bonne et que le pilote a bien relâché la commande pour que sa voile soit le plus ouverte possible, alors la rotation s’arrête en un quart ou un demi-tour, et la sortie se fera sereinement après une petite phase de marche arrière. S’il y a trop de frein extérieur, la voile s’arrête immédiatement (comme lors d’une vrille au sol), mais l’énergie accumulée par le pilote risquera de le twister !
Le MacTwist par Horacio Llorens
Le MacTwist to Heli !
Lorsque l’on maîtrise bien les SAT Asymétriques, il est envisageable de passer au tumbling, qui n’est autre qu’une SAT Asym inversée. Au lieu de tirer la SAT du côté de la prise de vitesse, on inverse. Si on garde la position de SAT, une voile n’aura l’énergie de ne faire que deux tours, il faut donc maîtriser les stops avant de se lancer dans un « tumbling gardé »
Idem que pour les SAT Asym, on peut s’entraîner à faire des tumblings lâchés si vous voulez avec une voile supportant l’anti-rythmique. A condition d’avoir suffisamment d’énergie, au bout d’un tour et demi, lorsque l’on se retrouve sur le dos, on se met bras haut et on laisse travailler la voile qui va redescendre toute seule en anti-rythmique, jusqu’à la spirale.
Et puis lorsque l’on se trouve à l’aise en SAT Asym, en SAT Rythmique, et en tumbling ; on peut enchaîner SAT Asym to rythmique, ou Tumbling lâché to rythmique… Cela nous mène doucement vers l’infinity tumbling ! (Il est préférable pour cela de maîtriser les deux côtés).
Une réflexion intéressante pour désacraliser les manœuvres du niveau 3. Elles paraissent en effet inatteignables à nos débuts ; puis, lorsque l’on a compris que tout est connecté, de manière logique, l’esprit s’ouvre ! Ainsi, au risque d’être un peu simpliste, on peut se permettre de parler de suites logiques :
360 > Wing > 360 Asymétrique > WingOver > Looping
SAT > SAT Dynamique > SAT Asymétrique > SAT rythmique > Tumbling > Infinity tumbling
Décrochage > Marche AR > Parachutale > Hélico > Twisters
Vrille > McTwist / Mysti
Les manœuvres peuvent toujours être améliorées, soignées… Et lorsque vous avez l’impression de stagner, de ne plus progresser, il est peut-être temps de venir à la compétition ? Cela motive, entraîne, tire vers le haut… L’acro souffre encore d’une image très élitiste ; mais les championnats nationaux sont très accessibles, et souvent les pilotes n’osent pas concourir, à tort ! C’est un excellent moyen de progresser et de rencontrer du monde. Un pilote en cours de niveau 2 y a tout à fait sa place.

La marque ALOFT s’est amusée à réaliser un schéma intéressant ! Nous sommes plus dans l’art graphique que dans la précision, mais c’est joli !
Dans un style beaucoup plus académique, Maxime Chiron propose un schéma de progression très détaillé et pertinent sur son site FLY DIFFERENT


Toutes les manoeuvres acro solo officielles en 1 vidéo
Raul Rodriguez a essayé de regrouper ici toutes les manoeuvres acro officielles FAI 2015. Après lecture de cette vidéo de 20 mn, toutes les figures acro en solo n’auront plus de secrets pour vous, du moins derrière l’écran. A chaque fois en haut à gauche, le coefficient de la manœuvre et le bonus twist en %
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