Test AirDesign Rise 4 : 1er vol de l’année de Jacques Moppert (109 km)
Récit du vol et test de la voile AirDesign Rise 4
J’arrive à Millau au décollage vers 13H30, quelques ailes sont déjà en l’air et ça commence à monter, mais certains font des points bas.
Déballage
Je ne m’attarde pas sur la qualité et la présentation de l’aile, cela a déjà été fait à plusieurs endroits. On retrouve toutes les informations de l’aile sur le site d’AIR DESIGN. Au déballage, l’aile me parait comme une aile légère alors qu’il exsite une version encore plus light de la RISE 4, la SOAR.
Décollage
Le temps de se préparer, j’observe des ailes qui passent sous le déco… mais je me dis dès que ça repasse face même léger, j’y vais.
Décollage dans très peu de vent, face voile, l’aile monte super vite et bien, ne me dépasse pas. Je me retourne, deux, trois pas et je suis en l’air, très bonne prise en charge, malgré que je sois en haut de fourchette.
Virage
Bingo, je monte de suite, j’adore ! Ou plutôt, j’ai toujours détesté faire l’essuie-glace pendant 30 mn ou plus avant de monter. J’adore les vols où on décolle, où on monte de suite au plaf et on part. Et là, la voile AIR DESIGN Rise 4 a fait le plafond de suite en moins de 5 mn : je décolle, j’enroule et au plaf !
Pour un vol de reprise (je n’avais pas volé depuis septembre 2019), j’ai tout de suite senti bien avec cette AirDesign Rise 4 : un virage que j’aime, beaucoup de précision et peu d’efforts pour la faire tourner le plus à plat possible. De plus, pas forcément besoin de tenir l’extérieur, ni de cadencer à la sellette comme la RISE 3, elle tourne très bien. Bref, je me suis tout de suite senti à l’aise avec.
Vitesse et pénétration de la Rise 4
Je rejoins deux copains qui étaient partis avant moi : l’un en OZONE Zeno et l’autre en NIVIUK Peak (on voit les deux ailes sur la vidéo au départ de Millau sur la première transition). J’arrive à les rattraper, et là, en vitesse, je ne suis pas ridicule du tout, j’avance vraiment bien. L’aile a vraiment une bonne vitesse bras hauts (bon, je suis en haut de fourchette). Accélérée à mi-barreau, elle est très agréable, l’accélérateur est doux, précis et peu physique, sûrement dû aux bonnes poulies de la voile.
En ce qui concerne la finesse, par rapport à la Zeno et la Peak, je suis plus que bien, bien sûr vent arrière et à mi-barreau (vent de face et accéléré, cela ne serait pas la même chose). Mais quand on est vent arrière et en optimisant son plané en jouant avec l’accélérateur en pilotant aux arrières, on peut suivre sans souci des ailes de catégorie supérieure.
Point bas
Transition après les premières thermiques vers Rivière sur Tarn sans trop perdre, puis ça descend fortement. J’arrive dans le trou Mostuejouls – le Rozier : là aussi, je ne vole pas souvent à Millau, mais les Millavois le diront sûrement mieux que moi : “ici ça peut plomber sur toutes les faces ou monter sur toutes les faces”. Je pense qu’il y a beaucoup de pilotes qui doivent poser ici et d’ailleurs, il y en a eu ce jour.
Je vois un parapente qui grattouille sur la face sud-ouest de Mostuejouls, faut se décider vite, au moins je me mettrais en stand-by là-bas, faut pas traîner dans la dégueulante. Je me retrouve une cinquantaine de mètres plus bas que le plateau, deux trois S, ça monte mais sans plus avec une dérive plus ouest que sud-ouest. Là, au bout de 3 à 4 virages sans descendre mais sans monter au final, je ne vois pas de vautours, je me dis qu’il ne faut pas traîner ici et je bascule sur la face ouest du Rozier coté entrée Gorges du Tarn : avec le vent arrière, même si j’arrive bas, ça devrait remonter. Arrivé bien bas, ça remonte difficilement, je vois des vautours qui décollent mais n’enroulent pas et vont se reposer ou disparaissent.
La AirDesign Rise 4 dans les petits thermiques
C’est le moment crucial du vol où il faut être concentré, connaître sa voile et l’exploiter au maximum. Petits thermiques violents : ou tu rentres et tu sors. Il faut ralentir l’aile dedans, se faire sortir (tu n’as pas le choix, pas assez large) et accepter d’y retourner et, au final, tu montes. La voile AIR DESIGN Rise 4 est, à ce jeu, très sympathique et efficace. En effet, elle est bien amortie en tangage mais elle va dans le thermique en le mordant, elle a tendance à accélérer pour rentrer dedans et, à la sortie du thermique, elle ne passe pas devant ou très léger.
Et dans les turbulences
Dans les turbulences, l’aile est très saine et, en la pilotant un peu, on ne devrait pas fermer souvent avec.
Plafs
Un bon petit quart d’heure à se battre (pas mal se sont posés ici), je vois des vautours enrouler dans les Gorges de la Jonte que je rejoins et, vous connaissez la suite, les vautours m’ont suivi ou l’inverse, ou tout le monde a suivi la RISE 4, en fait peu importe qui a suivi qui, mais nous sommes tous montés.
Je fais le plafond sur le Causse Méjean puis direction les Gorges du Tarn et la Lozère. Je reprends quelques mètres près de la Malène (vous pouvez voir sur la trace, je fais 12 tours, au final, je ne prends que 40 m). Je fais souvent ça en cross quand je n’ai pas de pilotes devant, ni de nuages, ni d’oiseaux dans la transition si je chope une petite bulle, même si je ne monte pas, il suffit que je zérote et je profite pour me mettre en stand-by, me reconcentrer, faire les bons choix. Vous dérivez sans perdre d’altitude, c’est souvent très doux, cela permet de faire une pause, de boire un peu, de faire quelques images et de ne pas aller bêtement au tas en allant trop vite.
Ensuite direction Saint Enimie que je connais bien et je refais le plafond. Puis je refais la même au milieu du Causse Sauveterre (enrouler dans du zéro et se laisser dériver), là tout seul, faut être prudent pour ne pas aller au tas, cela serait dommage car, après Mende, il y a pas mal de nuages vers Langogne – le Puy. Je refais le plafond dans le Valdonnez et après c’était plus facile avec les nuages, Mende, Châteauneuf, Naussac.
Je traverse le lac de Naussac bien haut, je me refais en allant vers le PUY, une rue de nuages est bien matérialisée (je connais la route, j’y suis allé plus de 3 fois au PUY) et plus loin mais en partant d’Ispagnac. Mais une navette m’attend à Langogne et doit partir à 18H30. J’hésite et je choisis la facilité du retour.
A fond de barreau
Je fais donc demi-tour face au vent pour rentrer sur Langogne et pour tester du coup la voile AirDesign Rise 4 à fond de barreau. Même dans cette configuration, le bord d’attaque reste solide et, bien sûr, on voit les limites de la finesse au second barreau par rapport à la catégorie C haut de gamme et D.
Conclusion sur la voile AirDesign Rise 4
Bref, je me suis régalé avec cette aile pour une reprise de vol, je l’ai trouvée très sympathique à piloter, pas physique, de très bonnes performances dans la catégorie B+. J’ai trouvé le virage très bon et surtout l’aile me parait très saine et confort dans les turbulences dans la catégorie B + où il y a un peu de tout.
Bons vols
Jacques Moppert – Lozair Parapente