Essai de la GRADIENT Avax XC5 avec Maxime Pinot (EN D)
Gradient Avax XC 5: plaisirs de pilotes!
Cela fait un moment que je tourne avec cette XC5, sans pouvoir la tester en conditions thermiques, la faute à un hiver trop stable ou trop pluvieux. Mais après un 1er mars digne d’une belle journée de printemps (sans les plafonds tout de même), j’ai matière à en parler un peu plus!
Première caractéristique plus qu’intéressante, son poids
Un peu moins de 4 kilos en petite taille (3,7 selon le constructeur). Plus de raisons valables de ne pas partir trouver un décollage sauvage (ce que je fais en m’équipant d’une sellette Sup’air XA 13, pour une PTV de 80kg , plutôt en haut de fourchette)!
Le décollage
Bien sûr, sa légèreté se répercute positivement sur le décollage. La facilité du gonflage est déconcertante, même vent arrière (et dans la neige…), elle monte docilement au dessus de la tête avant une prise en charge qui intervient rapidement
Premier virage dans le thermique
Premier virage dans le thermique de la combe des américains, tout de suite sa légèreté aux commandes interpelle. C’est très agréable, surtout que la voile se pilote sur un débattement assez court. Attention donc tout de même pour ceux qui ont l’habitude des voiles plus fermes dans le ressenti: Le point dur avant parachutage est très peu marqué.
C’est bien une GRADIENT, et son virage hérite des caractéristiques qui ont fait le succès de la marque. C’est un régal! La voile se place au millimètre, plutôt encline à se mettre sur la tranche pour noyauter. La remise à plat et le roulis inverse? Elle ne connaît pas. Un vrai bon point pour serrer la bulle! Il faudra simplement s’habituer aux clignotements du bout d’aile (notamment côté extérieur au virage), totalement bénins mais qui font partis de son comportement.
Après un tour au dessus de Faverges, je commence à vouloir agacer un peu l’accélérateur sur le retour.
Bras haut, la voile glisse bien, mais il faut rester bien stable sellette pour éviter qu’elle ne roule légèrement. A moitié d’accélérateur, ce phénomène disparaît, et ce régime me semble plus agréable pour transiter sans que les performances ne soient dégradées. Très sympa !
Le nuage aspire maintenant à plus de 3m/s, l’occasion de pousser la machine à bloc pour voir ce qu’elle a dans le ventre ! Je bloque donc les poulies l’une contre l’autre, et en avant ! L’angle de plané se dégrade (ce qui est tout à fait normal à ces vitesses) la voile se tend. Les turbulences tapent dans le profil qui a tendance à se déformer. Je ne peux pas la tenir à fond, je dois jouer du pied pour régler l’angle d’incidence. Intervient peut être ici l’une de ses petites limites: sa solidité à haute vitesse, au regard d’autres machines équipées d’un sharknoze, plus rigidifiées aussi sans doute. La GRADIENT Avax XC5 demande un peu plus de finesse au pied pour être maintenue fortement accélérée.
Le pilotage aux arrières
Le pilotage aux arrirères se fait correctement et est bon à coupler avec le pilotage au pied à haute vitesse, mais il faut bien penser à prendre aussi le C’, pour ne pas piloter que le centre de l’aile (laissant ainsi les bouts d’ailes libres qui continuent donc d’avancer…).
Bonne capacité à restituer l’énergie dans la turbulence
Je continue mon bonhomme de chemin sous les nuages formés à la rupture sol/neige, éloigné des reliefs, confortable! Les machines de cette catégorie doivent posséder une belle capacité à restituer l’énergie dans la turbulence, ce que l’on appelle couramment le flottement. Et l’Avax possède de bonnes capacités. Il faut simplement être à son écoute, et ne pas la brider. C’est d’ailleurs souvent grâce à cette capacité, celle de laisser aller la voile, que les bons pilotes font la différence.
Bon point pour l’XC5, elle a tendance à se faire aspirer par les zones porteuses
Lorsqu’elle change de cap, laissez la faire, c’est sûrement bon signe.
Une bonne capacité à flotter implique aussi de savoir gérer correctement ses régimes de vol. Il faut éviter à tout prix le on/off ( à bloc ou rien) sur le barreau, être attentif à son taux de chute et à sa finesse moyennée. L’Avax dégrade après la moitié d’accélération. Il est donc efficace de revenir à une vitesse plus modérée dans les zones porteuses (sans relâcher d’un coup comme une brute, il faut lisser les trajectoire et donc être doux…), et savoir remettre la gomme quand vous sortez des zones favorables.
Dans tous les cas, il est bon de se rappeler de laisser vivre sa voile.
Du côté de Thônes, le voile d’altitude m’oblige à rentrer… Par le côté sous le vent de la tête à Turpin, plutôt bas dans les pentes et dans l’ombre. Pas vraiment idyllique. Mais la voile fait le boulot. Elle ne bute pas dans les petites turbulences rencontrées, et avance. Passage au vent, de quoi continuer mon chemin vers le Parmelan, refaire le plafond et rentrer tranquillement boucler sous mon décollage sauvage du matin au col de l’Aulp, après un relais au rocher de bluffy.
Un peu de gaz au dessus de l’atterrissage…
Le décrochage est caractéristique d’une voile de cette catégorie. Il faut gérer un peu l’allongement, et donc ne pas détruire le profil complètement. Sinon rien à signaler sur la sortie tant qu’elle est faite au bon moment bien sûr…
La phase parachutale est très stable et facile à percée. Le retour en vol se fait dès la remontée des mains sans shoot marqué.
Le retour au sol est une formalité.
Maxime Pinot avec l’Ecole les Passagers du Vent
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