• Home
  • /CONSEILS
  • /La technique du pumping en parapente pour réduire le risque de décrochage en PA
La technique du pumping en parapente pour réduire le risque de décrochage en PA

La technique du pumping en parapente pour réduire le risque de décrochage en PA

Photo ci-dessus : très bel atterrissage au sommet de Kārlis Jaunpetrovičs, pilote test BGD qui utilise la technique du pumping (voir vidéo à la fin de l’article)

Atterrissage sur cible ou au sommet, attention aux basses vitesses !

Pour ajuster sa trajectoire vers la la cible, le pilote dans la vidéo ci-dessous termine son approche avec de très basses vitesses et finit malheureusement par décrocher. Il n’a pas utilisé la technique du pumping qui consiste à faire des mouvements de pompage avec les freins pour casser la finesse. Cette vidéo collectée sur le site secuparapente.fr* montre que l’utilisation des basses vitesses est dangeureuse surtout près du sol. Cependant la technique du pumping utilisée par certains pilotes pour atterrir sur une cible ou au sommet en dégradant leur finesse reste aussi une manoeuvre dangereuse si elle est mal réalisée.

En compétition de précision d’atterrissage, le pumping est utilisé par des pilotes entraînés qui s’équipent d’ailes tolérant les basses vitesses plus longtemps (le plus souvent des ailes homologuées EN A). Dans cet article, découvrez les gestes pour effectuer cette technique sans risque à travers des vidéos et des conseils de Jérôme Canaud.

Attention, la technique du pumping en parapente s’adresse à des pilotes expérimentés ayant une bonne connaissance des basses vitesses de leur aile mais aussi une très bonne expérience dans le maniement (aisance en gonflage au sol, grande maîtrise en pilotage). A découvrir dans l’article plusieurs vidéos avec de beaux exemples de pumping faits par des experts en précision d’atterrissage (PA) : Chrigel Maurel, Sam Sperber et Johan Thieras (champion de France PA).

* Secuparapente.fr est un collectif de pilotes, moniteurs, chercheurs, ingénieurs, médecins tous pratiquants le vol libre qui assure une veille et publie des ressources et des vidéos pour comprendre l’accidentologie en vol libre et organise des événements, tables rondes, journées de réflexion, dédiés à la réduction de l’accidentalité en vol libre

horizontal break

Analyse et conseils de Jérôme Canaud

Le pilote souhaite faire une précision d’atterrissage en parapente (sur cible), l’aérologie est calme. On a bien là une erreur de pilotage, voire deux qui se cumulent entraînant le décrochage complet de l’aile, et près du sol (15m). Cela ne pardonne pas car la voile n’a pas assez de hauteur pour reprendre son vol (après que le pilote a relâché les freins normalement…).

(analyse de la vidéo et conseils de Jérôme Canaud illustrées par des vidéos – voir ci-dessous)

Pour faire de la précision d’atterrissage en parapente en 2018 , il faut rassembler plusieurs facteurs :

– voile facile de loisirs acceptant les basses vitesses avec un débattement aux commandes important. Donc, au delà d’une voile homologuée EN B, ça devient très technique. La voile doit aussi se “parachuter” facilement (trajectoire verticale que l’on peut maintenir sans décrocher).

– le pilote doit connaître sa voile, notamment sur les basses vitesses. Pour cela il faut une bonne expérience de gonflage au sol et avoir suivi un stage de pilotage et un stage SIV (décrochage, bonne maîtrise des effets pendulaires et des basses vitesses).

– il est préférable d’avoir une sellette avec laquelle on peut se mettre debout facilement et finir de piloter et atterrir debout sans difficulté, ni inconfort.

– les voiles de parapente n’aiment pas les vitesses très lentes maintenues trop longtemps (les voiles EN A pardonneront plus longtemps). DONC il faut utiliser la technique du PUMPING, c’est à dire freiner sa voile rapidement, symétriquement sur tout le débattement puis relever complètement avant de refreiner et ainsi de suite. Cette technique va permettre d’obtenir un angle de plané très prononcé (donc “très mauvais”!) tout en restant loin du décrochage.

– il faut également avoir une aérologie calme donc peu de déclenchements thermiques, pas trop de vent (risque de gradient près du sol), un espace dégagé pour éviter d’éventuelles turbulences d’obstacles. Un terrain plat, une cible bien matérialisée et, au niveau du sol,  si le sol est meuble c’est bien aussi.

Si on analyse la vidéo ci-dessus

Le pilote arrive trop haut sur la cible (bonne technique si on veut faire la cible) puis ensuite freine sa voile symétriquement. Par contre, il fait quelques mouvements très légers de pumping mais sans relever complètement les mains, donc sa voile ne fait que ralentir = 1er danger, les lumières oranges s’allument.

La 2éme erreur qui sera fatale en déclenchant le décrochage : le pilote se met debout (sort de sa sellette) avec un appui sur les freins (la voile est déjà très lente!!) , cela déclenche le décrochage complet. A cette hauteur (15m), l’impact est inévitable, seule la protection dorsale et la position du pilote limiteront les dégâts !

Au vu de cette vidéo, on peut proposer au pilote une meilleure connaissance des basses vitesses avec sa voile, apprendre le PUMPING, utiliser une sellette adaptée à la PA (précision d’atterrissage) ou bien sortir beaucoup plus tôt pour finaliser sa précision d’atterrissage en étant debout.

Jérôme Canaud – Ecole Courant d’R La Réunion

horizontal break

Le PUMPING en parapente permet de casser sa vitesse, de réduire la finesse de manière très importante et aussi d’empêcher d’avoir des mouvements de tangage car les actions aux freins sont très rapides.

[fbvideo link=”https://www.facebook.com/403803543345424/videos/502222276836883/” width=”600″ height=”450″ onlyvideo=”1″]

Un bel exemple de pumping avec Sam Sperber lors du championnat d’atterrissage de précision 2017. Ici, le pumping est déjà utilisé en altitude pour corriger la trajectoire. On remarque ses gestes amples et surtout très rapides qui suppriment le risque de décrochage.

” Pomper n’est pas tromper !”

L’ensemble des infos de mon confrère érudit Jérôme est exact et cependant j’aimerais ajouter quelques précisions “proprioceptives” et sensorielles qui me semblent compléter ses remarques éclairées. La perception du vent relatif est fondamentale pour utiliser “sereinement” cette technique, ne jamais perdre, faute de dire d’audition, au moins de vue, qu’en aucune mesure le vent relatif ne doit disparaitre DURABLEMENT et, pour le pumping, durablement avoisine les 2 secondes max! Dans 95% des cas, il devra être parfaitement symétrique… les 5% restant appartient au domaine des experts, car une parachutale peut se récupérer plus ou moins aisément selon son degré d’expertise mais surtout selon sa hauteur/sol… Mais un départ en négatif, là c’est pas la même chose ! Vous pouvez noter sur 2/3 premiers gestes, en partie haute, une légère asymétrie main droite, il s’agissait pour moi de me replacer dans l’axe de quelques degrés; je rappelle que nous étions en compétition. C’est comme pour les routes de Corse : il y a monsieur tout le monde, le chauffeur livreur du coin et Sébastien Loeb ! Enfin, la lumière rouge qui s’allume dans le cockpit crânien du pilote, c’est la sensation d’une voile qui se vide, qui s’enfonce puis qui semble vous tirer en arrière… c’est déjà presque trop tard mais il reste encore une petite marge, de l’ordre de la demi seconde et donc rentrant quasi dans la catégorie “réflexe conscientisé” en relâchant vivement les freins durant une seconde puis temporiser la seconde partie de l’abattée, la première servant à “remordre” les filets d’air d’extrados et donc absolument nécessaire. Enfin, pour les détracteurs de cette technique, je précise qu’il est toujours préférable d’être un poil trop long (et donc de savoir pomper) que trop court (et donc parfois savoir descendre de l’arbre !). Par ailleurs, posséder cette technique dans l’éventail de ses capacités permet de compléter son bagage secrétaire… et n’est-ce pas là la notion essentielle ?

Marc Sperber – A2L Parapente

horizontal break

Autres vidéos sur la technique du pumping en parapente

Attention, la technique du pumping en parapente, comme précisé ci-dessus, s’adresse à des pilotes expérimentés qui ont une bonne connaissance des basses vitesses de leur aile mais aussi une très bonne expérience dans le maniement (aisance en gonflage au sol, grande maîtrise en pilotage). Comme la manoeuvre de décrochage, on peut s’entraîner au pumping lors d’un stage SIV.

Pour faire une précision d’atterrissage,  il est préférable d’arriver trop haut sur la cible pour casser ensuite son angle de plané. Avec les voiles de parapente, il est beaucoup plus technique (avec moins de chance de réussite) de viser la cible avec un angle plané proche de la finesse max (bras haut). A 8 de finesse, une erreur de hauteur de 50 cm (ce n’est pas beaucoup) crée une erreur de 4 m en longueur (incompatible avec une précision d’atterrissage). Donc arrivé trop haut donne plus de chances de réussir.

Chrigel Maurer, le “king” du pumping sous voile EN D pour rester en l’air près du sol afin de donner du temps aux photographes (voir à partir de 4m2s)

Autre exemple de pumping en parapente avec Johan Thierriaz, Champion de France en Précision d’Atterrissage 2017. Grâce à la technique du pumping, Lohan corrige sa trajectoire très haut. En écoutant le bruit de son aile qui flappe, on devine que ses gestes sont  très rapides.

Comme quoi, la technique du pumping en parapente n’est pas donnée à tous

Pour son utilisation dans le but d’atterrir au déco, il faut bien maîtriser la technique et avoir un bon feeling avec sa voile et son environnement, car un décro se produit à une incidence donnée. Celle-ci varie aussi selon le vent que l’on peut avoir en face, en rafale etc… donc rien à voir avec une certaine position des mains comme repère… c’est sensitif et variable à chaque fois. Jouer en approche avec les basses vitesses, risque de sous-vitesse et d’atteindre une incidence faisant sortir la voile de son domaine de vol ! Donc une histoire de feeling : je garde la voile dans son domaine de vol sachant que je me rapproche de la limite. Bien maîtrisé c’est sans souci !

Vincent – Forum Parapente des Baronnies

[fbvideo link=”https://www.facebook.com/flybgd/videos/1470556669673611/” width=”600″ height=”450″ onlyvideo=”1″]

Bel atterrissage au sommet de Kārlis Jaunpetrovičs, pilote test du fabricant BGD

ROCK THE OUTDOOR, la culture parapente

horizontal break
horizontal break