• Home
  • /CONSEILS
  • /“Sangle de confiance”, un rappel anti-oubli d’attache en parapente
“Sangle de confiance”, un rappel anti-oubli d’attache en parapente

“Sangle de confiance”, un rappel anti-oubli d’attache en parapente

 

PUBLICITE

Un anti-oubli d'attache en parapente simple et facile à intégrer dans sa prévol

Si des milliers de vols se font bien attachés, une fois de temps en temps, un oubli se produit. Et quand cela arrive, on ne peut pas toujours se l’expliquer. Alors si, à ce moment-là, un petit rappel peut faire la différence, pourquoi s’en priver ?

Nous avons interrogé Clémence Cadario à propos du projet qu’elle mène dans le cadre de sa formation de monitrice : celui de diffuser en France une procédure au décollage qui a fait ses preuves en Nouvelle Zélande. Il ‘agit d’une petite sangle qui sert de rappel anti-oubli d’attache qu’elle utilise depuis de nombreuses années pour ses vols bi pro en Nouvelle Zélande. Découvrez comme il est facile d’intégrer dans sa check-list ce petit geste pour éviter l’oubli d’attache. Cette sangle s’adapte aussi bien à la pratique solo, qu’au biplace ou à l’enseignement.

sangle de confiance anti-oubli d'attache

Clémence, qu’est-ce qui t’a amenée à promouvoir cette sangle anti-oubli d’attache développée par la structure néo-zélandaise GForce ?

Comme on doit mener un projet dans le cadre du DEJEPS (diplôme d’Etat moniteur parapente), je voulais choisir un sujet qui me parle, qui ait du sens pour moi. De 2017 à 2022, j’ai été responsable de la sécurité à la structure Gforce en Nouvelle Zélande. Je n’y connaissais pas grand-chose au début mais j’ai eu la chance d’être entourée par des experts en aviation.

Les oublis ou défauts d’attache m’ont toujours touchée, encore plus depuis mon accident en biplace en 2022. C’est dommage d’avoir à apprendre par l’accident. Alors je me suis dit qu’en parler et de tenter de sensibiliser les pilotes en amont pouvait vraiment être utile.

À l’automne dernier, j’ai lancé un questionnaire en France destiné à la pratique biplace. Les résultats ont été bluffants : ils ont confirmé que le sujet est d’actualité et que les pilotes sont globalement ouverts à l’idée de trouver des solutions. Je me suis concentrée sur le biplace car il était plus simple de limiter le champ d’étude, tout en gardant en tête que cela peut très simplement s’appliquer à la pratique solo.

Peux-tu nous expliquer le principe du système de la sangle anti-oubli d’attache “”Sangle de confiance” ?

C’est une petite sangle de couleur bien visible conçue pour rappeler ta procédure d’attache. Tu la fixes simplement à l’aide d’un velcro sur une de tes poignées de frein. Et juste avant le décollage… comme tu ne peux pas oublier de prendre tes freins en main, tu seras obligé de retirer cette sangle consciemment. Ce geste devient alors un déclencheur.

anti-oubli d'attache "sangle de confiance"

Prendre 15 secondes pour sécuriser son vol, c’est peu, mais ça peut tout changer. Une fois la vérification terminée, tu fixes la sangle autour de ta ventrale ou de la cuissarde de ton passager. Et ici, celle-ci est validée. Il rend aussi rend ton contrôle bien visible de l’extérieur pour les autres pilotes ou ton passager. Et comme personne ne décolle sans prendre ses freins… personne ne pourra passer à côté de ce rappel.

C’est donc là-bas en Nouvelle Zélande que ce concept est né ?

Oui, ce concept a été développé au sein de la structure Gforce et est utilisée depuis plus de dix ans. Nous l’appelons le « Safety Seal » mais en France, nous la baptisons “Sangle de confiance”. Les régulations imposées par l’aviation civile depuis 2013 nous ont poussés à renforcer notre culture de sécurité et à adopter une démarche proactive face aux risques.

Nous nous sommes notamment concentrés sur les procédures d’attache où les retours d’expérience mettaient en évidence un moment de vulnérabilité. L’objectif : réduire, voire éviter les oublis d’attache liés aux erreurs humaines.

Comment êtes-vous arrivés à imaginer cette étape dans la prévol ?

Plutôt que de lutter contre les automatismes, nous avons choisi de créer un point de rupture dans la routine du décollage. La vérification se termine par cette sangle. Elle marque la fin des vérifications et oblige le pilote à rester pleinement engagé dans son protocole.

Testée et utilisée quotidiennement par une vingtaine de moniteurs, elle s’est imposée comme un outil simple, mais efficace.

Qu’apporte la sangle et que ne fait-elle pas ?

Effectivement, la sangle n’empêche pas l’erreur mais elle encourage les bonnes pratiques à la prévol. Elle agit comme un rappel visuel et physique : si elle est encore en place, les vérifications ne sont pas terminées. Intégrée systématiquement, elle devient un repère clair, renforçant la rigueur dans les contextes stressants.

Donc, cette sangle ant-oubli d’attache ne remplace pas la vigilance ?

Non, elle l’organise et la rend plus consciente. Elle ne fonctionne pas seule : elle dépend entièrement de l’engagement du pilote. Sans volonté, elle reste un accessoire de plus qui finira au sol.

De plus, c’est un outil simple qui ne bouleverse pas vraiment les habitudes : il ajoute simplement une ultime vérification…

Oui, ce système n’impose rien, il ajoute simplement un nouveau check, comme c’est déjà le cas dans d’autres sports à risque : une vérification finale systématisée se termine par cette sangle.

Et surtout, ça ne retire rien à la liberté que l’on recherche dans notre pratique.

Crois-tu vraiment que cette sangle ant-oublie d’attache puisse avoir du succès ici en France, notamment auprès des pilotes loisir ?

J’y crois profondément. En plus de dix ans et plus de 100 000 vols, nous n’avons recensé que trois incidents liés à des défauts d’attache — jamais à des oublis. C’est un signal fort.
Et j’ai envie d’y croire aussi en France. La culture sécurité est légèrement différente mais il y a de l’écoute, de la curiosité et déjà des signes positifs : l’ENSA teste aujourd’hui ce système auprès des moniteurs en formation. Si cette méthode s’installe dans la durée, on pourra, d’ici quelques années, observer un vrai changement.

Ceux qui débutent le parapente ont besoin de cadres. Ceux qui ont de l’expérience ont parfois du mal à faire évoluer leurs habitudes. C’est justement là que ce type d’outil prend tout son sens.

Que souhaites-tu ajouter en conclusion ?

Est-ce qu’on veut vraiment en arriver à avoir des “gendarmes au décollage” pour vérifier qu’on est bien attaché ? Je force un peu, bien sûr. Mais il serait préférable qu’on parvienne à s’autoréguler, plutôt que de se voir imposer des systèmes extérieurs.
La sangle n’est qu’un exemple parmi d’autres. Si elle vous semble contraignante, tester autre chose. Essayez, insistez, vous pourriez être surpris !

Où peut-on se procurer la “Sangle de confiance” ?

Pour le moment, nous travaillons à une solution permettant d’en produire en grande quantité, en collaboration avec Parastick et Supair.

Si vous êtes intéressés, voici le contact : vol.appliparapente@gmail.com

Le parcours parapente de Clémence Cadario

Clémence a commencé le parapente à Passy en 2008. Elle a très peu volé en France, car elle est partie voyager peu de temps après. Elle a fini par s’installer en Nouvelle-Zélande où elle réside depuis 2010. Elle a commencé à voler en biplace en 2012 à Queenstown au sein de Gforce Paragliding, une structure dont elle est devenue associée quelques années plus tard.

Elle avait envie de revenir en France quelque temps. Elle est actuellement élève monitrice en deuxième année.

ROCK THE OUTDOOR, la culture parapente