Savoir descendre, prévoir à descendre sont des notions qui doivent faire partie du bagage technique du parapentiste. Les premières expériences vécues sont souvent inattendues, non anticipées. Quelques minutes auparavant, le vol était si cool ! Sans maitrise de techniques efficaces et du bon choix de la manoeuvre à opérer, ce moment devient cauchemardesque. Imaginez une situation où votre voiture ne freine plus en descente…

En effet, quoi de plus stressant de ne pas réussir à descendre quand ça monte partout, quand on décide d’interrompre son vol parce que le vent devient plus fort, que les conditions météo se dégradent étonnamment vite. Le pire, l’arrivée d’un front orageux et qu’il devient très urgent de s’en éloigner et d’atterrir pour ne pas être pris dans d’affreuses turbulences ou, par malheur, d’être aspiré par le cumulonimbus, ce nuage craint par tous les volants quelqu’ils soient…

Théo met bien l’accent sur un point très important : celui de choisir la bonne méthode de descente surtout lorsqu’il s’agit de fuir le danger (ex : faire les oreilles + accélérateur en rejoignant une zone “dégueulante”). N’attendez jamais qu’il soit trop tard !

Fermeture (ou oreille) asymétrique et spirale dans la direction opposée – Théo recommande souvent cette technique parce qu’elle est efficace et très stable.

1- Techniques de descente faciles

La base : trouver la dégueulante

“Si ça monte quelque part, c’est que ça descend quelque part aussi”. C’est la base quand on souhaite descendre rapidement. Pas de compétences particulières du point de vue technique, il faut juste savoir analyser, observer, chercher, deviner là où ça va descendre. Et quand vous avez trouvé “la dégueulante, restez y et descendez“.

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Avantage : pas de compétences particulières

Limite : le taux de chute correspond à celui de la masse d’air descendante donc pas forcément suffisant.

Petites et grandes oreilles accélérées

Pour avoir un meilleur taux de chute, on peut combiner l’usage de l’accélérateur aux grandes oreilles. D’ailleurs, Théo conseille cette technique pour plus d’efficacité. Mais attention, si vous avez une aile usée, il y a un risque d’entrée en parachutale, dans ce cas, faîtes uniquement les grandes oreilles.
Théo précise aussi, si votre voile est mouillée, l’utilisation de l’accélérateur est recommandée.

Technique
– poser les pieds sur l’accélérateur > lâcher les freins > tirer sur les suspentes dédiées pour faire les oreilles > poussez l’accélérateur (à fond pour plus d’efficacité mais moins confortable) > se diriger en utilisant la sellette.

Pour arrêter les oreilles : Théo propose de relever le barreau et de lâcher les oreilles en même temps. Reprendre ensuite les commandes de frein.

> Pour faire de plus grandes oreilles (pour descendre encore plus vite) : il faut tirer plus sur les suspentes.

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Avantage : pratique pour descendre tout en se déplaçant : “cette technique est super efficace en terme de manœuvrabilité. Et ensuite vous pouvez piloter à la sellette, c’est pour ça que j’aime bien“. Le taux de chute, en faisant simplement les oreilles, se situe entre 2.5 et 4 m/s ; avec l’accélérateur, on passe de 3.5 à 5 m/s

Limites : “Avec un taux de chute qui varie entre 2 et 5m/s selon le type de voile et l’importance des oreilles, ce n’est pas la plus efficace”. Le pilotage est assez instable en roulis.

Faire les oreilles + accélérateur

Faire les oreilles avec changement de direction

Grandes oreilles et 360 en même temps

Cette technique de descente rapide en parapente, accessible à tous, très simple à réaliser, permet de descendre plus rapidement que celle des grandes oreillesn seules. Avec cette méthode, on ne subit pas la force centrifuge comme sur un 360 classique (voir technique ci-dessus). Comme toutes les techniques 360, son inconvénient porte sur le fait qu’on ne peut pas s’éloigner de la zone.

Technique
– Faire les oreilles > chercher à avoir un bon appui sellette (plus votre appui sellette est fort, mieux c’est) > et on laisse son parapente entrer en spirale.

Pour arrêter : il suffit de relâcher l’appui sellette et ensuite de relâcher les oreilles.

> il est possible d’utiliser l’accélérateur mais ce n’est pas plus efficace et ce n’est pas très confortable.

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Avantage : technique facile pour descendre plus rapidement qu’en faisant simplement les oreilles : “c’est très stable, vous pouvez prendre de la vitesse et vous n’avez pas de G“. Le taux de chute varie entre 8 et 15 m/s selon l’engagement de la spirale.

Inconvénient :  Le tiers central de la voile est sollicitée. Comme c’est une descente verticale, on reste dans la zone.

2- Descentes rapides plus techniques

Fermeture asymétrique et spirale dans la direction opposée

Théo décrit cette technique de descente rapide en parapente comme très efficace et, de surcroit, très stable (pas de G et presque pas de vitesse). Sa démonstration avec une oreille puis avec une fermeture asymétrique révèle une différence notoire en efficacité et confort. Si vous avez déjà suivi un SIV, vous avez déjà provoqué une fermeture asymétrique et agi en conséquence. Cette technique vous sera donc accessible. Entraînez-vous en condition sécurisée.

Technique
> Faire un fermeture asymétrique* (ou la plus grande oreille possible) > puis  tourner à l’opposé pour engager le virage (pas de besoin d’aller face planète).

* Il faut chercher à aller le plus possible vers une fermeture asymétrique (car pas très efficace avec une oreille fermée classique).

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Avantages
Pas de G et pas de sensation de vitesse comme avec la technique des oreilles + 360
“Vous pouvez être un peu désorienté quand vous allez vite. Pour ne pas aller trop vite, vous relâchez juste un peu la fermeture et vous gardez la rotation. C’est très simple”.

Inconvénient
Comme c’est une descente verticale, on reste dans la zone.

Le 360 (ou spirale)

“Je n’aime pas trop la spirale 360 engagé car ça désoriente. Vous avez beaucoup de G et beaucoup de vitesse et il faut pas mal de compétences techniques pour la sortie donc je n’aime pas trop ça mais c’est très efficace”. Pour lui, la technique de fermeture + virage opposé (voir ci-dessus) est aussi efficace qu’un 360 modéré (un 360 engagé est plus efficace mais vous devez savoir le faire).

Spirale engagée*

Description par Théo du 360 avec sortie dissipée
– appui sellette, action commande pour entrer en spirale,
– je rentre “face planète”
– je reste face planète, je sors et je remets du frein
– je vais re-rentrer dans ma trainée.

* à apprendre en SIV / milieu sécurisé – voir tuto de Théo sur la spirale – voir description de la spirale engagée par Just Acro

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Avantages
Technique de descente très efficace. Le taux de chute varie entre 5 et 15 m/s selon l’engagement de la spirale.

Inconvénient
Beaucoup de G. Apprentissage à faire en milieu sécurisé. La structure de la voile est bien sollicitée. Comme c’est une descente verticale, on reste dans la zone.

3- Autres techniques de descente rapide réservées aux expérimentés

La marche arrière

La technique de descente en marche arrière est souvent utilisée en acro : “c’est très stable et très confortable. On ne ressent pas trop les turbulences et on descend assez vite. Ce n’est pas celle que je recommande le plus, à moins d’être très bon en décrochage“. Il faut avoir de bonnes bases en décrochage pour la pratiquer.

Technique
> Pour entrer en marche arrière
– je fais un tour de frein (comme dans le tuto sur les décrochages),
– je freine, la voile décroche, je la laisse glisser en marche arrière,
– je suis maintenant en marche arrière, c’est assez stable, je descends assez rapidement de façon très confortable,
– je peux juste faire un demi tour pour me mettre face au vent

> pour sortir
– je cherche juste “la porte de sortie” et je me mets bras hauts.

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Avantages
Technique de descente efficace et confortable

Inconvénient
Manoeuvre réservée aux pilotes expérimentés. Comme c’est une descente verticale, on reste dans la zone.

Tirer les B

Pour cette technique de descente rapide parapente, on tire sur les élévateurs B pour faire entrer la voile dans une espèce de “parachutale” qui s’appelle le “décrochage aux B”.

Cette technique assez stable ne nécessite pas de compétence particulière mais, comme tout le poids repose sur les élévateurs, elle est peu recommandée pour préserver l’état de la voile.

Attention : si vous avez unevieille voile ou en mauvais état, elle peut ne pas revoler !

Technique
>Tirer avec force sur les B et les maintenir

>Pour sortir de la parachutale, relâcher les B

“C’est relativement efficace mais c’est inconfortable pour les bras (comme une traction en gros) ce n’est pas merveilleux. Et en plus, ça abime le matériel.“

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Avantages
Facile à mettre en oeuvre. Taux de chute entre 5 et 8m/s.

Inconvénient
A expérimenter pour chaque voile (voir notice constructeur). Risque de parachutale en sortie. Sollicite la structure de la voile.

La crevette (fermer les A centraux)

Faire la crevette consiste à tirez sur les élévateurs A centraux pour ne fermer que l’intérieur de la voile, ce qui donne une forme en crevette à la voile.

Théo ne recommande pas cette technique parce que c’est très instable et aussi parce que ça ne descend pas très vite : “ce n’est pas agréable, ça fait mal aux mains et ce n’est pas très efficace en terme de taux de chute”

Technique
> tirer assez fort sur les A centraux et votre voile prendra la configuration “crevette”

> Pour sortir : relachez les A

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Avantages
Aucun

Inconvénient
Technique à oublier