Vous passez sur une voile perf : mais votre gonflage est-il OK ?
Avant de me lancer dans la description des techniques…
L’allongement, c’est le rapport de l’envergure sur la corde. Aérodynamiquement parlant, c’est encore ce qu’on a trouvé de mieux (dans des proportions raisonnables) pour augmenter la rentabilité de la portance en diminuant la traînée. Les ailes sont plus « fines », ont plus d’envergure. Elles ont des cônes plus longs pour conserver des courbures d’ailes correctes. Conséquence : la mise en œuvre en gonflage doit être encore plus « subtiles » car les rappels “inertiels” sont importants.
Il faut se préoccuper de son aile à tous les instants pendant la phase de gonflage
Là où une aile peu allongée accepte de grandes corrections de cap ou se mettre dans l’axe de décollage de manière quasi autonome, une aile plus allongée sera plus sensible au vent de travers, ou non réguliers, en « savonnant » sur de grosses actions de commande, avec des oscillations d’autant plus fortes lorsque les corrections sont brutales.
Oubliez vos décollages face voile « école » avec deux élévateurs dans la même main car avec les voiles plus allongées, vous n’aurez pas le temps de contrer doucement l’aile avant qu’elle ne monte au-dessus de vous.
Description
Si vous montez l’aile avec une technique classique, l’allongement est tel qu’il va vous demander une correction immédiate, ample et avec un relâché anticipé sous peine de retrouver la voile derrière.
Si toutes les mains que vous possédez, normalement au nombre de deux, voire 1.5 avec un poil dans la main, sont occupées, ça ne marchera pas…Ou alors vous vous êtes suffisamment entraînés, pour tout lâcher, reprendre l’élévateur au vent et le frein qui correspond.
> Pour faire simple : Faites monter l’aile « dissymétriquement » en ne tenant qu’un élévateur (celui du dessus et un frein).
Exemple
– Croisé, j’ai mon élévateur droit sellette qui passe par-dessus le gauche. Je prends donc avec ma main droite cet élévateur et le frein CORRESPONDANT de cet élévateur avec ma main gauche. Je monte mon aile avec l’impulsion sur l’avant et la correction à gauche.
– Avant qu’elle n’arrive au dessus de ma tête, j’effectue un « changement de main » : je prends le frein avec ma main droite et la gauche va chercher le frein gauche, attaché à l’élévateur par un aimant qui du coup ne tient pas trop, d’où l’avantage !
– Je suis retourné, ma demi tempo a été faite à droite, et je la fais à gauche avec le frein fraîchement récupéré.
Cette technique peut se faire en boule, cobra ou non suivant le vent. Si votre frein ne se déclipse pas facilement (exemple attache à pression), déclipsez le avant le gonflage dissymétrique EN PRENANT SOIN DE LE FAIRE AU DERNIER MOMENT et vérifier qu’il ne soit pas emmêlé.
Limites de la technique
Cette technique fonctionnera avec des brises légères ou aléatoires. En effet si vous loupez « le changement de main », il faut être capable de vous arrêter. Dans des brises plus fortes, je préconise le décollage « boule-bras croisés ».
QUOI QU’IL EN SOIT, N’IMPROVISEZ JAMAIS de nouvelles méthodes sans avoir testé leur mise en œuvre et vos réflexes au sol.