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SKYMATE – SUPAIR utilise l’IA pour améliorer la sécurité en parapente

SKYMATE – SUPAIR utilise l’IA pour améliorer la sécurité en parapente

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Interview du DG de SUPAIR et du chef de projet après la présentation sommaire de SKYMATE

Skymate, un compagnon de vol conçu pour voler en confiance

SUPAIR annonce le lancement pour le printemps 2025 d’un nouveau concept “Skymate” qui va révolutionner le domaine de la sécurité en parapente. En effet, ce système sera en mesure de détecter des incidents, d’alerter les secours et de déclencher automatiquement le secours si nécessaire. On peut le dire, c’est véritablement une étape importante dans l’histoire du parapente.

Ce dispositif, aidé de l’IA, collecte et traite en temps réel toutes les données nécessaires au vol (cartographie, topographie, paramètres de vol et instrumentation) mais aussi les données sur le matériel : au sol, vérification des points de sécurité de la sellette (boucles, secours) et en vol la position de la voile par rapport à la sellette. Il fournira au pilote une assistance précieuse à toutes les étapes de vol pour “voler mieux” mais aussi pour “voler en confiance” du fait de ses interventions en cas d’incident majeur.

Skymate, un système pouvant anticiper les situations à risque et agir si nécessaire

Grâce à l’IA, SUPAIR franchit un cap incroyable pour augmenter les plaisirs du vol en parapente mais surtout pour améliorer sans aucune mesure la sécurité en parapente. En effet, le concept Skymate, en analysant et en traitant de nombreuses données de vol, fournira au pilote, dixit SUPAIR, “une expérience augmentée, une plus grande confiance, une sécurité optimale”.

Les informations traitées par les applications installées dans le système fourniront des informations précieuses pour améliorer la sécurité qui aussi seront très utiles pour la navigation (cartographie, proximité relief, zones aériennes,…). Ce système sera même équipé du Flarm anti-collision.

Grâce aux données collectées à partir des capteurs installés sur la voile et la sellette, le système SKYMATE pourra détecter un incident de vol jusqu’à intervenir si nécessaire en déclenchant automatiquement le parachute de secours et/ou l’aibag gonflable (la sellette est équipée de 2 secours dont un en extraction manuelle). En cas d’ouverture du secours, un airbag se gonfle automatiquement (en plus de la protection classique) pour protéger les hanches et les 2 côtés de la tête.

fonctions du système skymate

Un concentré de technologies au service de la sécurité et du plaisir du vol

Voici les 3 axes d’assistance électronique développés sur le système SKYMATE.

L’assistance au vol
Il permet d’accompagner le pilote dans toutes les étapes du vol (de la préparation jusqu’à l’atterrissage).
> prévol

    • alarmes de détection d’une boucle ouverte ou d’une mauvaise fermeture de la poche du secours manuel.
    • Les instruments de vols s’allument automatiquement dès que le pilote ferme le speedbag.

> en vol

    • La navigation est améliorée grâce à l’intégration d’une carte complète des espaces aériens et de la topographie mondiale.
    • La détection d’un incident de vol : autorotation, fermeture, twist avec déclenchement automatique de l’ouverture du secours et de l’airbag si besoin.
    • Alerte automatique des secours en cas d’incident.

INTERVIEW DE ZIAD BASSIL A LA COUPE ICARE

Vous trouverez déjà quelques informations sur le système SKYMATE dans la vidéo ci-contre (interview de Ziad Bassil lors de la Coupe Icare 2024).

Pour une présentation plus détaillée du système SKYMATE, ROCK THE OUTDOOR a échangé avec Laurent Chiabaut, DG et initiateur du projet, accompagné de Roman Barthélémy, le chef de projet (voir interview ci-dessous).

Interview de Laurent Chiabaut et de Roman Barthélémy

“Notre idée, celle de rendre plus sûr et encore plus plaisant le vol en parapente”

– Laurent, quand avez-vous débuté ce projet ? Qui en est l’initiateur ?

L : Cela fait plus 6 ans que nous planchons véritablement sur le projet SKYMATE. Tout est resté ultra confidentiel jusqu’à la Coupe Icare de cette année. En 2017, je réfléchissais déjà à des projets pour améliorer la sécurité des pilotes en commençant d’abord à étudier les statistiques d’accident de la fédération. Ensuite, j’ai proposé en interne un “brainstorming” avec Clément Latour et Philippe Vernerey (nous nous partagions la fonction de chef produits) sur les manières d’apporter une réponse à ces accidents.

Nous avons alors commencé à structurer ce projet qui avait vraiment du sens et qui, depuis, est une profonde motivation pour moi. Il nous a fallu trouver la perle rare pour porter ce projet innovant et très technique. Nous avons eu la chance de rencontrer Roman, alors en poste dans une société industrielle technologique.

C’est un projet ambitieux et coûteux, je suppose !

L : Oui, pour faire face aux investissements nécessaires, nous avons fait appel à la BPI (Banque Publique d’investissement) et nous avons eu la chance d’obtenir un financement dédié à l’innovation car le système sur lequel nous travaillions entrait en plein dans leurs critères d’attribution.

Que signifie SKYMATE ? SKY AUTOMATE ?

R : Le “Mate” de Skymate, un mot anglais qui signifie compagnon.

Ci-contre : Laurent CHIABAUT, responsable de SUPAIR

Ejection automatique du 2è parachute de secours dit  “dirigeable”

J’ai bien noté que la sellette est équipée d’un premier secours en utilisation classique et que c’est le second secours que vous avez baptisé “dirigeable” qui est activé par le Skymate. Dans quels scénarios l’extraction de ce 2è secours est-il déclenché automatiquement ?

R : Dans des incidents à forte vélocité où le pilote est centrifugé comme en auto-rotation ou en twist par exemple.

Quels systèmes de déclenchement et d’extraction utilisez-vous ? S’inspirent-t’ils du Rescue Ejector développé par Jean-Philippe Gallat ?

L : Nous avons eu la chance de pouvoir étudier le projet de Jean-Philippe très rapidement (nous avons eu plusieurs réunions de travail ensemble) mais, dès le début, nous n’avons pas retenu cette option car nous souhaitions que le produit soit transportable en avion facilement (sans gaz ni pyrotechnie) et sans documents complexes. Aussi parce que nous avons aussi écarté le principe d’ouverture en latéral parce que la vélocité (nécessaire pour le système d’extraction) se trouve moins efficace dans un des 2 sens de rotation. Nous avons donc opté pour un lâcher derrière l’assise à partir d’une poche à mâchoires qui s’ouvre en deux.

Roman Barthélémy chef de projet Skymate

Roman Barthélémy, responsable du projet SKYMATE

Comment s’ouvrent la poche puis le parachute ?

R : Deux systèmes ouvrent la poche, au cas où l’un des deux ne fonctionnerait pas : le premier, mécanique, est un doigt qui libère la fermeture et le second, pyrotechnique, est une résistance qui brûle instantanément la suspente qui verrouille le système d’ouverture. Pour l’ouverture du parachute de secours, nous nous sommes inspirés du système utilisé en parachutisme, c’est-à-dire grâce à un drag chute qui, avec la vélocité, exerce une traction sur le parachute.

Bien d’avoir pensé à un système redondant pour libérer le secours !

L : Oui, d’ailleurs, nous avons eu cette approche sur tout le système. Il en est de même pour les capteurs et l’alimentation en énergie.

skymate position du secours dirigeable

Le système d’extration automatique du secours étant encore à l’état de prototype, SUPAIR ne souhaite pas communiquer de photos pour l’instant.

Les capteurs sur la voile et la sellette

A propos de l’alimentation en énergie, comment avez-vous imaginé toute la connectique ? En Bluetooth ?

R : Non pas de Bluetooth. Nous avons fait le choix d’une connexion filaire pour des raisons techniques et aussi parce que nous ne souhaitons qu’une seule alimentation pour apporter l’énergie à l’ensemble du système. Cela n’a pas été simple pour mettre en place l’alimentation du capteur de la voile !

Où sont installés les capteurs ?

R : Ceux de la voile sont situés au milieu de la voile et les autres en divers endroits de la sellette.

Quels types d’informations sont collectées et analysées ?

R : Les capteurs récupèrent des données GPS et celles-ci sont partagées entre tous les capteurs (positions de la voile par rapport à la sellette). On est donc capable de détecter rotation, vélocité, accélération ou inclinaison anormale. Par exemple, on sait faire la différence entre une auto-rotation et un virage 360 grâce à la position du pilote par rapport à l’axe de rotation (les axes de rotation sont différents dans les 2 configurations).

– Est-ce que les capteurs du système Skymate pourraient être installés sur tous les parapentes ou seulement sur les vôtres ?

R : Pour l’instant, non. Déjà à cause de la connexion filaire du système sur le matériel, et aussi pour d’autre raisons techniques (qualité de détection et pertinence de l’analyse par exemple). Nous avons besoin de connaître le matériel avec lequel nous volons.

L : Dans un premier temps, ce sera installé uniquement sur une aile de la gamme, la voile cross EN B+ Step X, que nous connaissons très bien et qui propose un haut niveau de sécurité passive. Ensuite, nous pourrons étendre au reste de la gamme. Comme il est nécessaire de faire toute une gamme de tests pour chaque aile, nous pourrons voir plus tard avec les autres marques comment on peut étendre le concept.

-Je suppose que vous êtes partis de la sellette Delight 4 Sport.

R : Oui, nous sommes partis d’un chassis de la Delight 4 Sport pour ses qualités reconnus. La protection reste une protection bump, l’airbag n’est là que pour fournir une protection complémentaire en cas d’incident.

Sur quelles sellettes sera-t’il possible d’installer le système Skymate ?

L : Comme dit précédemment, il s’agit pour l’instant d’un système tout intégré. Skymate est un tout, voile, sellette, parachutes et services associés. Plus tard, nous verrons comment faire infuser Skymate sur les autres voiles et sellettes de notre gamme, et surtout s’il est possible de se séparer de certains capteurs.

Instrumentation vario : est-ce une application entièrement développée par vous ou avez-vous fait appel à un partenaire (Syride par exemple) ?

L : L’instrumentation est un sujet à part entière, le vario étant quelque chose de propre à chacun, certains aimant une marque plutôt qu’une autre, un feeling plutôt qu’un autre.
Ce que nous souhaitons, c’est de fournir au pilote la possibilité de n’avoir rien d’autre que Skymate pour aller voler. Une seule batterie alimente le tout, une seule commande pour tout mettre en route, c’est la philosophie du produit.

R : Pour l’instant, nous avons développé un vario simple mais nous regardons pour pouvoir le faire évoluer. Actuellement, il est compatible avec l’appli XC-Track. Les capteurs sont déjà présents sur Skymate, la fusion n’est que logicielle. Le système étant connecté via la 4G, nous pouvons faire des mises à jour logicielles sans intervenir sur le produit. L’aspect évolutif est un élément très important du Skymate. C’est un des critères que nous nous sommes fixés dès le début du projet.

Pouvez-vous communiquer un ordre de prix ?

L : Nous pensons commercialiser l’ensemble (voile, sellette, 2 parachutes, casque et services associés) aux alentours de  15 000€..

Crédits photo : Hugo Glide

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter la brochure sur le Skymate

ROCK THE OUTDOOR, la culture parapente