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4 records parapente en biplace OZONE SwiftMax 2 au Kenya

4 records parapente en biplace OZONE SwiftMax 2 au Kenya

L’an dernier, Michel Macquet et sa femme en passagère avaient réalisé au Kenya un record de vitesse sur 100 km en aller-retour avec le biplace OZONE SWIFT Max 1. Cette année, il a sollicité l’équipe Ozone pour tester le tout nouveau SWIFT Max 2 pour tenter de nouveaux records aux mêmes lieux.

“Tout a été beaucoup plus facile car c’était notre deuxième année sur place. Le vol le plus prenant a été celui où nous voulions réaliser les 3 records en 1 vol (234 km en déclaré, 250 km en libre et vitesse sur 200 km en aller-retour). Il a fallu beaucoup de concentration et surtout ne rien rater au niveau des thermiques et des choix de cheminements pour réaliser tous ces records en un vol.

Découvrez les récits de ces 3 vols avec records, réalisés en janvier 2025.

Michel Macquet et sa femme

Quels étaient vos projets de records en biplace au départ ?

Tout a été beaucoup plus facile car c’était notre deuxième année sur ce lieu. Après le records de l’an dernier, notre ambition était donc de tenter de nouveaux records : des records de vitesse sur 100 km et 200 km en aller-retour et des records de distance en déclaré et en distance libre. Sur les 8 vols que nous avons fait, 3 nous ont permis d’atteindre nos objectifs.

Comment avez-vous planifié tous ces records ?

Le record de vitesse sur 100 km en aller-retour, je souhaitais le réaliser une nouvelle fois. Ayant appris de mes erreurs de l’année précédente, je voulais mettre mes solutions en pratique. Ça a marché, j’ai gagné 1 km/h (35,94 km/h de moyenne).

Le second, record de vitesse sur 25 km en triangle FAI, n’était pas prévu au menu : 39,82 km/h de moyenne contre 29,52 km/h pour le record en vigueur.

Les 3ème et 4ème records ont été réalisés sur le même vol. Il a failli mal finir sur le retour de B2 avec un gros point bas mais le mental et les encouragements de ma femme m’ont permis de tout donner (distance déclarée sur 234 km et distance libre 250 km en h30  – anciens records distance libre et déclarée : 231,1 km). Nous avons même eu le luxe de rentrer en volant à notre gîte en faisant 44 km de plus soit un vol de 294 km au total !

4 records parapente en biplace OZONE SwiftMax 2 au Kenya

1- Récit du vol des 2 records de distance (libre de 250 km et à but déclaré de 234 km)

Au départ de Nyaru, les 40 premiers kilomètres ne sont qu’une formalité. En effet, pas de réflexion à avoir mettant en péril le vol puisque ce n’est que de la crête à mouettes (donc aucun virage). Comme c’est matinal, ça nous laisse le temps de nous réveiller (1 heure de route pour rejoindre le décollage – meilleures conditions entre 7h30 et 8h) .

Comme il est tôt, le premier point dur (pour un biplace) apparait lorsque nous arrivons à proximité d’Iten : peu de thermiques en place et la crête sur laquelle nous nous appuyons n’a que 200m de dénivelé pour poser sur le plateau intermédiaire qui nous sépare de la grande plaine (la réserve de Rimoï où logent environ 400 éléphants…)
Quand les conditions sont optimales, cette crête continue encore sur une dizaine de kilomètres.

4 records parapente en biplace OZONE SwiftMax 2 au Kenya

Une fois quittés cette autoroute, un enchainement de montagnes nous attend : les choses sérieuses commencent. Le vent dominant est en général de nord/nord-est alors, face au vent dans du thermique puissant mais bien large, c’est moins difficile que dans une vallée des Alpes du Sud à 14h !
Le deuxième point dur se situe aux environs du km 100. La végétation change, passe au vert et le relief change aussi. Le plafond n’est pas encore très haut et le col à passer est proche des nuages avec une pente très douce en comparaison des pentes abruptes et ensoleillées que nous suivions au départ.
Passés ce col, cela devient plus évident pour faire une transition qui nous amène sur un relief sur lequel nous ferons demi-tour au kilomètre 125.

Le troisième point dur, celui de repasser le col car le plafond n’est toujours pas monté !
Evidemment tout est à l’ombre : nous restons concentrés pour être à l’affut de tout indicateur de masse d’air ascendante. Le col n’étant pas accessible, nous devons contourner un massif.

Au loin, nous apercevons une fumée qui nous indique un vent de face et probablement un thermique qui est censé nous faire monter. Evidemment nous arrivons hors cycle et nous commençons à être très bas. Je prépare ma femme à un éventuel posé. Mon moral commence à en prendre un coup. Ma femme qui sent ma déception me motive pour que je reprenne confiance. Elle aussi est aux aguets pour trouver un thermique.

Nous retrouvons enfin un boulet de canon inattendu que nous ne lâcherons pas jusqu’à l’altitude nécessaire pour enchainer les kilomètres. Nous évitons de monter trop haut pour optimiser les finesses pour le record de vitesse. Une fois passé ce point dur, poussés par le vent, le retour devient plus facile, notre vitesse moyenne augmentant jusqu‘à l’arrivée.

De retour sur Iten, nous retrouvons la crête à mouette (qui nous permettra de nous reposer pour les 40 prochains kilomètres) mais rien ’est pas encore gagné tant que nous n’aurons pas validé la balise.

Quelques jours auparavant, nous avions touché du doigt les records mais hélas 17 km avant l’arrivée, toutes les ascendances (thermiques et dynamiques) se sont arrêtées très rapidement. Nous avions posé dans la vallée avec une pointe au cœur et une immense déception (surtout pour la passagère qui se voyait déjà arrivée).

Mais cette fois-ci, le ventilo est encore allumé et nous arrivons donc à passer cette balise en direct sur Whatsapp video où notre famille nous suit depuis le début du vol. Ce fut un grand moment d’émotions car mes parents, à l’origine de cette passion, ont pu la vivre en live avec nous. Les larmes ont coulé pour nous tous.

Une fois la balise passée, nous sommes à 48 km de notre gîte. Ma femme me dit qu’elle n’a aucune envie de poser et de faire 1 heure de voiture. Comme j’ai encore de l’énergie : demi-tour encore une fois et nous rentrons en volant jusqu’à l’atterro situé à 5 min du gîte !

Les chiffres

La distance réelle parcourue lors de ce vol avec l’OZONE Swift 2 est de 298 km. Ce vol a permis de valider le record du monde en distance libre en aller-retour de 250 km, le record du monde de distance en aller-retour à but fixé à 234 km.

Nous ratons le record du monde de vitesse sur 200km de 0.5 km/h car ce record est validé sur la moyenne du 234 kmet non celui du 250km. Mais pas de regret, que du bonheur, des beaux paysages et de chouettes partages émotionnels.

Voir le parcours du vol

4 records parapente en biplace OZONE SwiftMax 2 au Kenya

2- Record vitesse du 25 km en triangle FAI

Ce record n’était pas prévu au programme du voyage mais il devait y en avoir 4 absolument ! Cette fois-ci, la tactique n’est pas du tout la même : pas question de décoller le matin, il faudra choisir le bon décollage et la bonne journée.

Le bon jour arrive : le 31 Janvier 2025 à 13h30 au départ de notre gîte (Kilima Resort). Sur la première branche B1 à B2, pas de questions à se poser, on suit la crête mais vers le sud poussés par le vent.
B2 à B3 : là, il ne faut pas faire d’erreur car le point se situe vertical au bas de la vallée, au-dessus du début de la réserve des éléphants : pas question de s’y poser. Cette branche est face au vent car nous prenons cap Nord-Est. Nous avons du mal à dépasser les 35km/h détrimés à fond, sachant que la branche B1/B2, nous étions entre 55 et 65km/h de moyenne avec des pointes à 70km/h. Par chance, une rue de nuages se forme exactement dans la direction de la balise, le chemin est tout tracé, plus qu’à se laisser porter !

On tourne à la balise et direction le déco. Nous quittons cette rue de nuages, notre vitesse moyenne remonte de 10km/h mais là, par contre, ça ne fait que descendre. Hors de question d’enrouler quoi que ce soit pour ce circuit de record de vitesse alors j’ai l’œil sur mon vario et j’essaie de suivre au maximum les zones qui portent en gardant un cap optimisé qui me permettra de raccrocher cette crête le plus bas possible tout en pouvant remonter en dynamique car, cette fois, nous sommes censés être face au vent pour le retour.
2ème coup de bol : le vent a changé d’axe et il tape perpendiculaire à la crête. Un soulagement énorme et un vol d’une intensité incroyable avec toutes les étoiles qui s’alignaient une à une. Au final, nous posons avec une moyenne de plus de 39km/h en 40 min de vol.

Voir le parcours du vol

3- Record vitesse du 100km en aller-retour

Ce vol fût le premier que nous ayons “retenté” cette année. Je dis “retenter” parce que nous sommes déjà détenteurs de ce record depuis l’année dernière. Pourquoi le refaire ? Tout simplement parce que je savais que je pouvais l’améliorer en corrigeant certaines erreurs.

Manque de bol, je corrige les erreurs mais le vent n’est pas avec nous. Cela ne nous empêchera pas de le battre quand même. Nous avons été meilleurs en changeant de tactique.

Nous gagnons tout de même 1km/h de moyenne en perdant un temps énorme à cause de cette fameuse brise dynamique qui ne souffle pas assez fort pour nous maintenir sur cette crête magique. Nous sommes obligés de descendre sur la crête du bas et devoir enrouler pour remonter ensuite le plus rapidement possible et tourner la balise avant le demi-tour. Puis le retour poussé par le vent jusqu’à Nyaru.

Nous rentrons en volant pour éviter le taxi. Nous faisons alors un nouveau record à 35,9 km/h de moyenne.

Voir le parcours du vol

Remerciements

Grâce à un travail d’équipe, ce séjour et ces résultats sont une réussite. Merci à tous ceux qui ont cru en moi pour réaliser ces performances.

Merci à ma femme qui est et qui restera ma meilleure passagère en l’air comme dans la vie. Elle a su supporter toutes ces heures de vol, ces thermiques et les incidents de vols qui vont avec.

Merci à l’équipe OZONE qui, une fois de plus, m’a fait confiance en faisant en sorte que je puisse partir avec leur tout dernier biplace SwiftMax 2.

Et enfin merci à tous les mécènes qui nous ont accompagnés pendant cette aventure.

Michel Macquet

ROCK THE OUTDOOR, la culture parapente