Une semaine de vol de distance en Afrique du Sud avec Patrice Hartmann
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Objectif 100 km
Voler en Afrique du Sud, c’est avant tout la promesse de se plonger dans des paysages à couper le souffle dans une aérologie généreuse. C’est aussi une façon de passer l’hiver au soleil dans l’hémisphère sud et de recharger les batteries mentales et parapentesques en volant dans la durée et la distance, pendant que l’Europe est frigorifiée, sous la pluie ou les mauvaises conditions météo. C’était aussi l’occasion pour moi de faire, pour la première fois, un cross à trois chiffres dans de bonnes conditions aérologiques et en observant une progression graduelle.
Vidéo du séjour réalisée par Léo Hamard
Vendredi 16 février et samedi 17 février 2018
Ça y est, ça fait des semaines, voire des mois que nous attendons ce départ. Et une semaine que nous nous sommes aperçus que les billets de Céline n’avaient pas été payés et qu’il a fallu, en urgence, lui en racheter. Toutes nos affaires courantes et de vol rentrent impeccablement dans un grand sac de golf et le sac de portage de l’aile de Céline, à peu de choses près au poids requis par Air France.
Nous arrivons à l’aéroport de Roissy vers 21h où un bagage abandonné avait bloqué pendant 45 minutes le terminal 2E. C’est la cohue : personne pour nous expliquer pourquoi nous n’arrivons pas à enregistrer et imprimer nos étiquettes bagages et enregistrer nos places sur le second vol de Johannesburg pour Cape Town. Au final, un employé d’Air France nous dit qu’il ne peut rien faire pour notre enregistrement cabine pour le second vol mais que nos bagages eux sont bien enregistrés jusqu’à notre destination. Même en France partir en Afrique du Sud c’est déjà l’aventure.
À 23h30, nous sommes carrés dans un magnifique A380 et nous attendons le décollage. Il ne se passe rien pendant près d’une heure et demie et finalement nous décollons. Le bruit de l’avion se fait presque discret et nous arrivons à dormir de manière hachée, tant bien que mal, deux paires d’heures. Nous arrivons à Johannesburg quelques 45 minutes en retard, avec un temps orageux et maussade. Nous constatons par le hublot de l’appareil que les paysages sont bien verts à Johannesburg. Mais nous n’y resterons pas. C’est l’enfer au contrôle frontalier. Il est maintenant midi et les employés des contrôles aux frontières partent manger laissant une foule encore impressionnantes dans les affres de l’attente et dans l’angoisse de rater leurs correspondances. Ça n’avance pas et l’heure de notre vol pourtant 3h30 après l’heure officielle d’arrivée de notre vol depuis Paris, se rapproche inexorablement. Finalement, nous parvenons à enregistrer nos bagages et sièges juste quelques minutes avant la clôture de l’enregistrement. Et c’est encore de l’attente avant l’embarquement.
Nous arrivons à l’heure et Sébastien Heck, le navetteur de notre séjour en Afrique du Sud, vient nous récupérer à l’aéroport. Nous y retrouvons d’abord Magnus, un ami parapentiste rencontré en avril 2017 au cours d’un voyage itinérant parapente dans le sud est de la France, et Léo Hamard, moniteur de parapente, et Marina Santos, deux amis normands qui se sont joints à nous sur le tard pour ce voyage.
Il fait chaud mais pas trop, au Cap en ce début de soirée. Sur le chemin de Muisenberg, où nous logerons dans un complexe résidentiel clôturé et gardienné, nous longeons l’immense Township de Cape Town. L’apartheid existe encore bel et bien, même s’il n’est plus politique et officiel, il est toujours économique et social. L’Afrique du Sud est, en effet, à la fois extrêmement riche et extrêmement pauvre. Des îlots entiers de maisons clôturées et surveillées sont disséminés dans la plaine environnante. Ces lotissements sont habités principalement par des blancs riches. Nous suivons encore le long de la route le bidonville du Cap où la population est presque exclusivement noire et qui s’étend à perte de vue.
Nous déposons nos bagages au logement que nous occuperons durant la quinzaine et partons dîner au Tiger’s Milk, un restaurant branché de Muisenberg, cette petite commune peuplée de surfeurs, kite-surfeurs et de baba-cools de tout genre, où nous dégustons une formidable pièce de bœuf, tendre et fondante et un joli dessert pour quelques 300 rands par personne (environ une vingtaine d’euros). Nous allons ensuite nous promener sur la plage où surfeurs et baigneurs s’égayent dans l’étrangement fraîche écume.
Enfin, nous rentrons nous coucher pour prendre un repos mérité après ce long et stressant voyage. Et puis le lendemain, ça devrait voler.
Dimanche 18 Février – Premiers vols
Nous faisons 2h30 de voitures pour atteindre Pikenierskloof Pass un décollage semi officiel sur le ridge au bord d’une grande plaine. Le paysage est agricole et relativement désolé jaune vif des blés coupés qui contraste avec le rouge orange des chaînes de montagne. Quelques taches vertes sombres marquent la plaine de quelques arbres chétifs. Tout ici respire la sécheresse qui sévit gravement ici depuis le début de l’été austral : Le ciel est chargé de poussière et fait immédiatement penser aux romans de André Brink. De temps à autre, des dust devils s’élèvent en de puissantes colonnes de poussières tourbillonnantes qui sont extrêmement dangereuses pour les parapentistes.
Après un briefing de Patrice Hartmann (XC Paragliding South Africa) nous décollons et essayons de nous extraire du site. Je me bas pendant 14 minutes dans une fin de cycle sans réussir à repasser au dessus du décollage et ne peut faire autrement que de me poser en contrebas. Je mets mon aile en boule et attends Sebastien qui me remonte bientôt au décollage. Je me prépare à nouveau et bientôt m’élance dans ce que je croyais être dans les airs. Je dois mal choisir mon moment car je me retrouve posé sur une plateforme en contrebas du décollage, le temps de démêler les suspentes et je décolle à nouveau.
Le vol est difficile au départ même si l’extraction est plus simple qu’au premier vol. Je vole le long du ridge en essayant de comprendre comment fonctionne ce site de parapente, où nous évoluons du côté opposé au soleil qui chauffe à blanc la plaine. 15 km plus loin je passe lors d’un point bas au-dessus de Céline et Patrice qui sont posés en biplace pas loin d’une route privée. Ils décideront de redécoller une fois gravie la pente abrupte et parsemée de rochers et de plantes agrippantes, dans des conditions délicates, et contrarié par un groupe de babouins colériques.
Pour ma part, je poursuis ma route et me retrouve posé au kilomètre 33 à une fin de cycle. Léo et Marina font plus de 100 km et Magnus posé dans une vallée au bout du ridge de Porterville fait un peu plus de 70 km.
Lundi 19 février 2018 : Dutoitskloof pass
On se lève tôt ce qui n’est pas habituel pour les parapentistes, mais qui deviendra rapidement une habitude pendant le séjour en Afrique du Sud. Et Sébastien nous conduit d’abord à Sir Lowry’s pass, pas très loin de la ville de Cape Town.
Sur le chemin, nous longeons pendant des kilomètres, l’immense bidon ville de Cape Town et les studios de cinéma où on été tournés la série Black Sails entre autre. Un navire de guerre du 17ème est reconstitué en taille réelle hors de l’eau et monté sur vérins pour simuler les effets de la houle à l’image.
En arrivant là-haut, nous ne pouvons que constater que le vent est arrière et fort. Nous passons quelques temps à reluquer les babioles en bois et en pierre qui semblent relativement artisanal et sont proposés aux touristes qui s’arrêtent au col. Enfin, Patrice nous amène à DutoitsKloof Pass, un autre site à quelques km de là, ce qui nous enlève la première partie du cross mais qui nous permettrait de décoller dès notre arrivée.
Une heure plus tard, nous arrivons sur le site. De décollage, il s’agit plutôt d’un parking en terre battue sur le bord de la route nationale avec une petite trouée dans les buissons. Le vent y est en permanence de travers et Patrice qui fait un biplace avec Céline doit gonfler son aile parallèlement au bord du déco. L’extraction est difficile et je manque de poser au bout d’un quart d’heure et passe finalement par dessus Patrice et Céline qui ayant posé en contrebas, remontent à pied dans la pente.
Enfin, je passe au dessus du relief et vient m’appuyer sur le gros massif rocheux qui surplombe le décollage. Avec Léo, Magnus et Marina, nous prenons un bon thermique qui nous permet de transiter assez facilement sur “Bainskloof pass”, un autre décollage qui est à une dizaine de kilomètres de notre point de départ.
Nous cheminons alors sur une crête qui descend progressivement vers le village de Gouda, à proximité d’une vallée avec de nombreuses éoliennes qui tournent majestueusement. Alors nous ferons un plaf avec Léo et partons sous le vent pour aller dans la vallée de Tulbagh. La transition est longue et nous suivons les conseils de Patrice en continuant vent arrière jusqu’à trouver des thermiques de l’autre côté de la vallée, en plaine. Nous commençons à cheminer face à un vent du sud ouest qui se renforce. Bientôt, je n’arrive plus à avancer et Léo revient sur ses pas. Nous arrivons à poser le long d’une grande route sur une aire de repos dans un vent déjà soutenu. Il fera 80 km et moi 74 km. Comme annoncé par Patrice, le vent rentre très fort dès 17h. Et c’est les pieds au sol et après avoir plié que nous observons avec une inquiétude rétrospective, la poussière emmenée par les rafales de 50 km/h.
Marina et Magnus posent avant le changement de vallée et font 50 km. Céline et Patrice en biplace n’arrivent pas à s’extraire sur leur deuxième vol et reposent sur le plateau où Sébastien vient finalement les chercher avec le 4×4.
Mardi 20 février : le jour des 100 bornes. À partir de Bainskloof pass
De nouveau nous partons tôt de Muisenberg pour nous rendre sur le site de Bainskloof pass que nous avons survolé la veille. Il faut marcher une quinzaine de minutes pour accéder à un décollage en herbes et cailloux. Nous installons des bâches pour préserver nos suspentes des risques d’accrochage. Et successivement nous décollons. Magnus réussit une extraction éclair dans un bon cycle thermique et il se met en attente des autres décollages. Céline s’élance à son tour en solo, puis je prends les airs. Suivent Patrice et Marina et enfin Léo. Assez rapidement Céline et Patrice posent dans une fin de cycle anémique. Le temps pour eux d’être récupérés, nous sommes trois pilotes à commencer à cheminer vers Gouda et son col plein d’éoliennes. On avance prudemment, en enroulant tous les thermiques pour ne pas risquer de se poser dans des conditions pas toujours faciles. Marina caracole en tête de la flotte pendant que nous volons de conserve avec Magnus. Les paysages sont absolument magnifiques. Des couleurs entre l’ocre, le jaune et le vert foncé des arbres contrastent avec le bleu pale du ciel et le bleu gris des lacs que nous laissons sur notre gauche. En arrivant aux éoliennes nous envisageons avec circonspection la transition vers la montagne de Saron (c’est écrit dessus). C’est un gros amas de rochers qui culmine à plus de 1400 m d’altitude et qui représente une barrière naturelle à notre progression : une sorte de verrou.
Nous sommes au kilomètre 40 et les 100 km sont encore inaccessibles, mais nous progressons. Marina qui est parti devant a des difficultés à sortir de la montagne de Saron. Je fais un bon plaf et commence ma transition. Je pousse sur mon accélérateur dont le bout casse du côté gauche à l’intérieur de mon cocon (NDLR : sorte de sac dans lequel se glisse de pilote pour limiter la trainée et avoir de meilleures performances). Je me trouve alors amputé d’une capacité à étaler le vent qui est annoncé puissant en fin de journée et sans moyen d’optimiser ma finesse en transition. Je préviens Magnus en radio que je ne pourrais aller vite dans la suite du vol et nous poursuivons vers le ridge de Porterville (site mythique de la Paragliding World Cup).
Une grande faille dans la crête laisse voir une chaîne de montagne abîmée et chaotique. C’est à la fois hostile et magnifique. Et le cheminement se fait plus facile. Nous rattrapons Marina et continuons à nous entraider pour trouver le prochain thermique et optimiser les trajectoires.
Le plan de vol prévu était de passer dans la vallée de Citrusdal qui est derrière celle de Porterville. Sur notre droite justement dans cette vallée a été allumé un feu de culture qui nous indique un vent déjà assez prononcé au sol. Avec Marina nous décidons de ne pas nous engager dans cette vallée, de faire nos 100km et de poser avant l’entrée de la brise prévue vers 16h30. Lorsqu’on aborde Pikenierskloof pass, le cross à trois chiffres est atteint et il s’agit maintenant de poser. Les problèmes commencent. La plaine commence à subir les atteintes de la brise prévue et les thermiques qui s’y trouvent se trouvent tous décollés : cela monte de partout. Et, il nous faut pourtant poser. J’essaie les oreilles (spéciales) sur mon Artik P qui se révèlent extrêmement instables sans accélérateur. J’éprouve du roulis et subit plutôt que ne dompte la masse d’air. Plus confortablement mais toujours avec l’angoisse de ne pas pouvoir sortir de spirale, ou d’avoir le voile noir (NDLR : perte de connaissance due à une forte centrifugation) et de perdre connaissance, j’engage une série, puis plusieurs autres, de 360 engagés. J’évite de me trouver en face planète n’étant pas sûr de pouvoir accuser les « G » inhérents à cette manœuvre. J’arrive à perdre enfin de l’altitude, Marina pose dans un grand champ près de la route nationale. J’essaie encore de tenir les oreilles mais c’est peine perdue. J’engage alors une série de wing-overs qui me permettent finalement de me retrouver en état de poser dans un champ qui jouxte celui de Marina. Le vent est déjà fort et c’est verticalement que je rejoins le plancher des vaches. Le temps de commencer à plier mon matériel, la brise souffle maintenant avec puissance.
Je rejoins Marina qui s’est mise à l’ombre adossée à un abreuvoir quelques centaines de mètres plus loin. Et Léo qui a posé quelques kilomètres plus loin finit par nous rejoindre en stop pour attendre la récupération.
Bilan de cette journée. Magnus bat le record de distance du site de Bainskloof pass avec 146 km en posant près du lac de Clanwilliam. Léo fait 111 km à notre chasse et parvient à faire un point en plaine à la fin de son vol. Marina et moi atteignons presque 110. Patrice qui a finalement redécollé atteint les 90 km et Céline signe un joli petit cross de 33 km.
Mercredi 21 février : Porterville
Ce jour ci nous avons un bon flux de sud qui promet un très beau vol vers le nord à partir de Porterville, site mythique de parapente où se sont déroulées plusieurs étapes de la PWC (Paragliding World Cup). Nous montons rapidement au décollage et y rencontrons un groupe de pilotes pyrénéens de Accous qui logent à Porterville depuis le début de la semaine. Nous nous préparons en attendant les premiers cycles et les premiers oiseaux qui enroulent doucement devant le décollage. Le paysage est là aussi magnifique. Il fait déjà extrêmement chaud et c’est sans compter sur des plafonds annoncés peu élevés pour les premiers kilomètres. Et en effet, la progression est lente mais elle est menée de concert avec tous les pilotes de notre groupe : Léo décolle dans un bon cycle mais est rapidement mis en difficulté sans toutefois manquer de progresser vers le nord. Magnus trouve une belle ligne porteuse à la lisière de la plaine et de la montagne. La plaine donne déjà toute sa puissance recevant le soleil presque verticalement depuis quelques heures. La crête, elle, est orientée plein ouest et de ce fait ne sera vraiment au soleil que dans l’après midi. J’opte pour une option intermédiaire qui me fait prendre les thermiques en plaine puis me rapprocher de la crête.
Nous progressons toujours ensemble jusqu’à Pikenierskloof pass et Magnus se trouve posé par son option en plaine, sans filet. Nous progressons en grappe de 4 ailes en s’entraidant mutuellement et successivement. Nous arrivons au bout de la vallée et prenons un peu plus d’altitude puis basculons dans la plaine derrière le ridge. Au milieu de la transition le pied de Marina glisse et laisse échapper son barreau d’accélérateur. Elle fait une embardée et nos trajectoires viennent presque à se toucher. La Zeno de Marina ferme et cravate. Plus de peur que de mal et nous poursuivons notre longue transition. Quand il faut raccrocher une sorte de plateau, je ne parviens pas à changer de rythme et à entrer en mode plaine. Je laisse passer deux ou trois bulles thermiques qui auraient pû me sauver. Mais avant que j’aie pu dire que je n’avais pas trop envie de poser à cet endroit, je me trouve les pieds au sol à proximité d’une petite ferme.
Mon aile coiffe de petits arbustes calcinés laissant sur le tissu des traces noires et je me vois pendant une demi-heure, démêler mon aile et la plier. Il fait une chaleur étouffante et il n’y a que de rares minces courants d’air. Je finis de plier et commence à me réhydrater en tirant sur mon camelback. Mon sac est prêt et je décide de suivre le chemin sur lequel j’ai posé vers l’Ouest, j’ai cru voir sur le petit écran de mon smartphone que celui-ci rejoignait une nationale goudronnée plus bas dans cette direction. Je marche pendant un quart d’heure sans trouver de chemin vers la route. Je croise enfin le lit d’un ruisseau asséché qui a l’air praticable. Tout se passe bien pendant quelques minutes. Je descends en effet et suis bientôt engagé dans un goulet étroit qui est de plus en plus encombré de buissons plus ou moins épineux. Je viens de franchir de grosses marches et chargé de mon aile je n’arrive ni à avancer ni à remonter sur mes pas. Je sors enfin du lit du ruisseau et péniblement avec la tête qui tourne, je remonte au chemin. Cette blague m’aura pris pas loin de 2h et je me retrouve titubant et transporté de chaleur face au 4×4 de récup’ avec lequel Sébastien et Magnus sont venus à ma rencontre.
Dans le même intervalle tout le monde a posé : Léo et Marina posent dans du vent fort prêt du lac de Clanwilliam et font 84 km. Patrice en biplace avec Céline fait 76 km et pose juste derrière le relief où je me suis posé. Je fais 67 km et Magnus 28 km.
Jeudi 22 : Sir Lowry’s Pass fail et Hermanus
Aujourd’hui, nous retournons Sir Lowry’s Pass, sans plus de succès que précédemment. Le vent est toujours fort et arrière et Patrice décide de nous emmener voir Hermanus, un joli site de bord de mer qui fonctionne en thermodynamique. C’est effectivement très beau. On admire la ville en contrebas, la mer plus loin et les montagnes derrière nous. Patrice fait un biplace avec Sébastien et se trouve posé une vingtaine de minutes après en bas. Magnus décolle ensuite et fait un plouf. Céline s’élance elle aussi et vole pendant une demi heure et pose aussi en bas. Puis c’est mon tour de m’élancer après avoir réussi à démêler mon aile suite à un échec de gonflage et je serais suivi rapidement de Léo et Marina qui font un court biplace. Nous bataillons dur pendant 30 minutes à 1h15 pour essayer de sortir du site et de réaliser le cross que Patrice nous a décrit. Nous en sommes pour nos frais. Une couche de stabilité nous empêche de monter au-delà de 70 mètres au dessus de la falaise. Bientôt, Magnus, Patrice et moi posons dans le bas de la pente.
Patrice propose de remonter à pied les 120 m de falaise. Nous nous engageons à sa suite dans la pente et nous frayons un passage jusqu’à la base de la falaise. Et là, Patrice pense qu’un chemin passe un peu plus haut. Il s’agit en fait d’une ligne de niveau. Nous nous engageons pourtant dans ce qui ressemble à de l’escalade en 3 sup en libre sur du rocher pourri et des pentes de sable. On aura tous assuré un retour en sécurité jusqu’en haut. Et nous faisons appel à un employé municipal qui nous prêtera une corde pour hisser l’aile de Patrice.
Vendredi 23 et Samedi 24 février : conditions météo préfrontales
La météo se dégrade rapidement. On se trouve dans la configuration fréquente en hiver mais extrêmement rare en été dans la région du Cape. De l’air froid arrive de l’ouest et c’est toute la masse d’air qui s’en trouve déstabilisée. On attend même de la pluie qui fait cruellement défaut dans la région depuis le début de l’été austral (les habitants et voyageurs sont d’ailleurs rationnés à 40 litres d’eau par jour et par personne). Patrice nous indique qu’il est extrêmement aléatoire et dangereux de voler dans ces conditions. En effet, le vent peut passer en un instant et sans prévenir de calme à tempétueux.
Nous partons donc dans le centre ville du Cap et profitons de la ville en touristes. Nous visitons l’étonnant aquarium où nous observons poissons, crustacés et méduses, puis déambulons sur les docks récemment rénovés où l’on trouve, entre autres, un marché artisanal et de nourriture, le musée de Stetten Island où fut emprisonné Nelson Mandela. Nous marchons encore pour découvrir le tout nouveau musée d’art contemporain africain qui s’est installé dans un ancien silo à grains converti. Nous terminons cette journée par une balade sur la longue plage de Muisenberg où des kite-surfers font des aller-retours dans les vagues.
Le lendemain, il y a de la pluie de nouveau et Patrice tente de nous emmener à 2 h de route de là pour faire du vol de dune. Sur la route, on nous avertit que le vent est trop fort et nous renonçons alors de nous déplacer. Patrice nous emmène alors dans le parc naturel du Cap de Bon Espérance où nous sommes assaillis d’une pluie fine et pris dans un brouillard opaque. Nous ne volerons donc encore pas ce jour, et le soir, je prépare mes bagages pour mon retour en France le lendemain. Léo et Marina pourront alors profiter de deux journées de vol avec des conditions pas facile avant de reprendre l’avion en laissant sur place Céline et Magnus qui voleront encore presque tous les jours à l’exception du mardi où ils iront faire un safari dans un parc naturel au nord du Cap.
Mathias Szpirglas
Pour contacter Patrice Hartmann :
Page Facebook – vollibreafriquedusud.weebly.com
Si vous souhaitez partir voler en Afrique du Sud, consultez notre article “Partir voler en Afrique du Sud“