Explorer, s’émerveiller, voler en parapente aux Lofoten
L’archipel des Lofoten est un véritable sanctuaire pour les amateurs de plein air, offrant un terrain de jeu idéal aux randonneurs, grimpeurs, kayakistes, surfeurs…et même aux parapentistes. C’est le mystère que nous avions décidé de résoudre en nous rendant là-bas…
Sur le papier, on n’était vraiment pas sûr de pouvoir bien voler en parapente au Lofoten : des montagnes escarpées, la mer partout, une météo plutôt capricieuse… Il fallait avoir le moral et un petit grain de folie pour embarquer nos voiles et mettre le Cap au Nord.
En fait, le séjour s’est avéré tout autre. Les montagnes n’étaient pas effrayantes mais fascinantes. Notre regard oscillait entre ciel et mer, capté par les jeux de lumière naissant et couchant qui transformaient le paysage en un tableau toujours changeant. Que ce soit en vol ou en marchant, le spectacle qui nous a été offert était grandiose.
Mais l’aventure n’a pas commencé là, ayant eu la bonne idée de convier mes compagnons de jeu sur Stockholm pour faciliter la logistique, ce qui pouvait sembler judicieux devant un écran d’ordinateur mais pas vraiment une fois au volant. En effet, les 1327 kilomètres qui nous séparaient de notre destination se sont révélés d’une nature bien différente de celle que nous espérions. Un paysage monotone s’est rapidement imposé à nos regards, nous happant dans une torpeur implacable et reléguant ce trajet dans le top 5 des plus ennuyeux qu’il m’ait été donné de vivre.
L’itinéraire que j’avais envisagé au départ était un peu plus ambitieux : Itinéraire rêvé (à gauche) mais il nous aurait fallu au moins une semaine de plus et du coup nous sommes restés un peu plus réaliste : Itinéraire planifié (à droite)… Au final, rien ne s’est passé comme prévu et c’est notre inspiration qui nous a guidé.
ABISKO
Oublions vite ce gros millier de kilomètres en camping-car, pardon en Monsieur Bobil (camping-car en suédois et surnom de notre maison sur roues) et ouvrons la page “Abisko”, c’est là qu’a débuté réellement notre aventure aux Lofoten au son du Joik dans les terres Sami.
Quelques informations pratiques sur le parapente à Abisko
45mn de marche ou 20mn en téléphérique jusqu’au sommet. Le téléphérique est ouvert de mi-février à début mai et de juin à septembre. Le départ NO se trouve à environ 100m à droite en sortant du téléphérique. Pour atteindre le départ SO, marchez vers le sud environ 500m. Appelez le +46 705129885 pour obtenir les informations sur le vent. Plus d’infos à Flightlog (en suédois).
Les meilleures conditions de vol en parapente dans la région nordique se trouvent de juillet à début août lors de courtes périodes de hautes pressions. Durant ces périodes, le vent dominant de nord-ouest ou d’ouest s’arrête temporairement pendant quelques jours, ce qui donne de belles fenêtres de vol et c’est justement ce qui nous attendait à Abisko, un magnifique créneau de vol pour se dégourdir les ailes et profiter d’une vue incroyable sur le territoire Sami et un petit vol dans les nuages pour Fabien.
La vue d’un pilote posé sain et sauf et heureux de l’être
LAUPSTAD ET HENNINGSVAER
Après ce vol mémorable et ces derniers ajustements, il était temps de gagner les Lofoten, le vrai objectif de notre voyage. Première destination « le sommet aux moutons » (Sautinden) et sa vue imprenable sur l’Higravtindan (1148m), le plus haut sommet des Lofoten situé sur l‘île d’Austvågøya, la plus grande île de l’archipel.
Après cette modeste entrée, nous étions prêts pour notre prochaine destination, le plat de résistance, Henningsvaer, village pittoresque entouré de fjords et célèbre pour son terrain de foot.
Bien trop de virages plus tard et juste quelques kilomètres, le Festvågtinden (541m) s’est dressé devant nous. J’hésitais à le gravir car je souhaitais éviter les sites trop fréquentés mais la beauté du lieu était telle qu’il était impensable de passer à côté.
Il a fallu quand même se le gagner et d’ailleurs, de mon côté, c’est lui qui a eu le dernier mot : un sentier en piteux état, une baisse de forme et des conditions qui ne semblaient pas idéales pour décoller du sommet m’ont fait renoncer au premier replat.. Je garderai le matos de JN et Emilien.
Heureusement, Fabien ne manque ni d’énergie, ni de talent pour aller chercher un beau cross.
Une randonnée facile et un vol paisible pour un décollage et un atterrissage en douceur, plus d’info sur le site de vol ici : flightlog.org
Mais, après son débrief complet, on avait bizarrement un peu moins envie. Je vous laisse aller voir la vidéo (ci-dessus) pour mieux comprendre en découvrant les réactions de Fab en direct.
Fabien a réalisé le vol le plus spectaculaire du séjour, longeant les crêtes vers la plage de Kallestranda avant de se faufiler entre les montagnes et longer les côtes jusqu’à Rørvikstranda.
Un dernier défi l’attendait : franchir un verrou montagneux au-dessus de Lyngvaerstranda. Il a ensuite suivi l’E10 par les airs et atterri juste avant Gimsoystraumen bro. Un voyage aérien inoubliable à travers les paysages spectaculaires des Lofoten.
Quelques images qui vont longtemps nous faire regretter de ne pas l’avoir accompagné…
LYNGVAER
Moment de détente pour Jean-Nicolas et Fabien à Lyngvær Lofoten Bobilcamping. Un petit conseil au passage : si vous avez besoin d’un camping payant pas loin de Lyngvaer, optez pour celui-ci ! Superbe camping, très propre, avec tous les services dont vous avez besoin : eaux usées, douche, lave et sèche linges, etc.
Et pour les plus aventureux, un spot de Waggasssssss.
Un parapente danse avec le vent, survolant un îlot rocheux et une mer turquoise. Un moment de liberté et d’évasion, gravé à jamais dans nos mémoires. Simple et beau…
VIKTEN
Alors que ce récit de parapente aux Lofoten touche à sa fin (je me permets d’oublier l’ordre chronologique de notre voyage), il est temps de partager la découverte la plus marquante de notre périple : un site de parapente d’une beauté et d’une sérénité inégalées. C’est Fabien, avec son instinct aiguisé, qui a déniché cette merveille alors que nos options de vol semblaient compromises. Loin des sentiers battus et des hordes de touristes, il a trouvé un lieu reculé, dessiné comme par magie pour la pratique du parapente.
Ici, tout commence en douceur par une randonnée paisible qui nous mène à un décollage herbeux et spacieux. L’endroit préservé et presque privé offre une vue imprenable sur un paysage à couper le souffle. C’est là, hors du temps et du tumulte du monde, que nous avons vécu des moments privilégiés, suspendus entre ciel et terre.
Entourés par la mer, la sensation de flotter au-dessus du paysage, d’embrasser du regard l’immensité de l’horizon, était inoubliable. Chaque instant était empreint d’une sérénité profonde, d’une communion avec la nature qui nous a profondément marqués.
Ce site extraordinaire, découvert par hasard, point d’orgue de notre voyage, restera gravé à jamais dans nos mémoires. Il symbolise la beauté inattendue, la découverte fortuite qui se révèle être un trésor précieux. C’est un lieu que nous chérirons à jamais, un secret que nous partagerons avec parcimonie, pour préserver sa magie et son caractère unique.
Conclusion sur ce voyage parapente aux Lofoten
Il est vraiment difficile de se contenter uniquement de voler en parapente aux Lofoten tant les randonnées, les explorations et les découvertes locales offrent une diversité d’activités, rendant chaque journée unique. Pensez-y si vous décidez de partir vers le Cap Nord !
Hommage
Nous dédions ce périple parapente aux Lofoten à Henri Montel, Riton de Freedom Parapente. Sa joie de vivre et sa passion nous ont inspirés tout au long de ce voyage.
Merci
Sans Supair, notre voyage en parapente dans les Lofoten aurait été un peu comme un oiseau sans ailes… Heureusement, ils étaient là pour nous fournir le matériel dont nous avions besoin ! Un grand merci à toute l’équipe Supair pour leur soutien et dédicace toute spéciale à Maéva Giacometti pour sa patience ☹
Nous sommes très reconnaissants envers Parapente Mag pour avoir publié notre récit de voyage dans leur n°212. C’est une formidable opportunité pour nous de partager notre passion du parapente avec un large public et de faire découvrir les paysages spectaculaires des Lofoten.
Et un grand merci à René Hasle pour nous avoir donné l’opportunité de partager notre récit de voyage dans son magazine Rock The Outdoor. C’est un véritable plaisir de pouvoir vous faire découvrir notre aventure.