“Hourya”, ou comment se sentir libre comme Laurent Roudneff (Maroc)

“Hourya”, ou comment se sentir libre comme Laurent Roudneff (Maroc)

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Vidéo après vidéo, Laurent Roudneff affine son talent de pilote freestyle mais aussi son sens de l’image grâce à la collaboration de Quentin Chaumy à la réalisation. Cette fois, c’est dans le Sud du Maroc (Aglou, Tiznit, Mirleft…) qu’ils ont puisé leur inspiration et leur soif de liberté…

Il rapporte des images aériennes et magiques qui s’appuient sur un beau texte sur la liberté de Marina Da Silva. Il aura fallu 3 voyages au Maroc, une trentaine d’heures de vol et plus de 10 mois de travail. De nombreuses scènes ont été refaites plusieurs fois afin d’avoir différents plans et angles de prises de vues.

Trois jours après sa diffusion, VIMEO appose le label “Staff Pick”. Une distinction vraiment méritée, une belle invitation à l’évasion dans ce décor sublime du sud du Maroc. A consommer sans modération !

Interview de Laurent

Au fil du temps, tes vidéos évoluent en qualité tant au niveau de la prise de vue, du cadrage, de la photographie et surtout de la mise en scène. Bravo. Peux-tu nous en dire plus ?

Le contraire serait décevant non ? Bien entendu, chaque projet est de plus grande ampleur que le précédent et on essaye de se renouveler et si possible de plus en plus de raconter des jolies histoires à travers ce qu’on filme

Le matin quand tu te réveilles (après avoir donné manger au petit), à quoi penses-tu ? A rejoindre au plus vite la côte pour un barefoot sur la plage ou à réfléchir une nouvelle séquence vidéo ?

Le premier truc auquel je pense, c’est à la chance d’avoir effectivement comme tu le dis mon petit en pleine forme ! Ensuite, si ça vole, bien entendu c’est point météo et choix du site pour aller voler ! Contrairement à il y a quelques années ou je filmais beaucoup voire presque toujours, je réserve maintenant la caméra à des choses précises, je profite du vol, je joue, j’essaye de trouver de nouvelles choses à faire mais bien sur avec dans un coin de ma tête ce que ça pourrait donner en vidéo, en photo !

Tu t’éclates surtout en vol de proximité, certainement parce que cette pratique est ludique et grisante. Mais voler près du sol ne peut-il pas devenir lassant à la fin ? Est-ce que le fait d’associer un projet de film à ta pratique t’évite de tomber dans la routine, de contourner la lassitude ?

Bien sûr que filmer et faire partager est quelque chose de cool, mais viens voler avec moi en biplace quand tu veux, on ira poser des gros stabs et tu verras que t’aura envie de t’y mettre toi aussi à la proximité ! Plus sérieusement, il n’y a pas vraiment de routine, tous les jours les conditions sont différentes, même dans une même journée tout change ! Après, quand on en a marre d’un spot, c’est l’occasion de regarder sur une mappemonde où planifier un nouveau voyage !

Contrairement aux films précédents qui s’inspiraient du style des films de Candide Thovex, celui-ci reprend plutôt le style des films de Jean Baptiste Chandelier, c’est-à-dire révéler son talent en intégrant les actions dans une mise en scène sublimée par le décor. Pourquoi ce changement de style ?

Ah, la remarque habituelle ! Non, on peut faire à la fois du parapente et de la vidéo esthétique sans pour autant faire forcément du JB ! J’adore ce que fait JB mais nous ne sommes pas dans la même approche. Ce qui nous a intéressé dans ce film avec Quentin Chaumy, c’est avant tout de raconter quelque chose, le plus important dans ce film, c’est le message apporté par la voix de Dalila. Le reste ne sert qu’à habiller !

Ensuite, nous ne sommes pas là pour révéler un quelconque talent ni mettre en avant des marques, juste apporter un peu de douceur et faire planer ! Le fait est que c’est moi le Pilote, mais ça aurait été n’importe qui d’autre, cela aurait été pareil.

Hourya (La liberté) de Marine Da Silva

Depuis la nuit des temps, l’homme rêve de s’élever dans l’immensité abstraite du ciel pour y trouver la liberté.

La liberté…
De prendre son envol,
Pour appréhender l’immensité de cette mer de sable,
Et retrouver là-haut la beauté de la solitude.

La liberté…
De s’élancer de rien,
Pour admirer les richesses et merveilles de la terre,
Et planer à la suite des ailes blanches.

La liberté…
De quitter le sol,
Pour admirer la vie qui valse dans les remous,
Et être ébloui par les vagues étincelantes.

La liberté…
De s’élever au loin,
Et d’oser s’approcher au plus près de l’astre brûlant,
Pour plonger avec lui à la recherche d’un jour nouveau.

La liberté…
De caresser les étoiles,
Pour glisser dans la nuit, comme le murmure silencieux du vent,
Et se fondre dans l’aura mystérieuse de la Lune…
Trouver un second souffle dans lequel se murmure le mantra de l’homme libre…

Marine Da Silva, traduit et lu par Dalila Touat

Pourquoi avoir choisi le Maroc pour ton dernier projet ?

Pourquoi le Maroc ? T’as vu comment c’est joli ? Et puis aller là bas, c’est le pied, tu manges bien, tu dors bien, tu rencontres des personnes formidables, c’est un dernier petit coin de paradis à 5h de Paris !

Et comme sujet la liberté ?

La liberté, c’est un peu ce que tout le monde recherche non ? Bien on espère qu’avec ce film on en aura offert une petite dizaine de minutes aux spectateurs !

L’idée d’avoir une voix off en arabe est sympa mais c’est dommage de ne pas voir de pilotes autochtones. Certains (comme moi) vont regretter de ne pas voir des locaux évoluer avec toi. Ce film aurait pû être intitulé “Laurent Roudneff au Maroc”. Peux-tu nous dire pourquoi aucun pilote n’apparaît dans tes images, notamment le super pilote de proximité local Aziz dénommé la Mouette ?

La voix off en arabe est un réel pari, surtout en ce moment avec la montée des idées nauséabondes partout en Europe et à la vision biaisée que beaucoup ont de la langue arabe et de la culture locale ! On voulait montrer ce que nous on voit au Maroc ou ailleurs, une langue liée à l’amour à la liberté et à la joie, bien loin de ce qu’on nous met dans la tête au journal télévisé !

L’objectif de ce film était de montrer quelque chose d’esthétique et de simple, pas un film d’action avec plein de pilotes. Certain pilotes marocains sont de réels cadors en plus d’être des hôtes des plus accueillant. Mais je ne m’imagine pas aller au Maroc, monopoliser ces mecs qui ont des métiers et des occupations et les faire voler gratuitement pour un film sans budget dans une logique cinéma où tous les plans sont réfléchis et pris plusieurs fois.

Si Rock the outdoor nous débloque un budget qui permet de payer ces mecs comme ils le méritent, on repart faire la suite avec les locaux mais on va pas les faire bosser gratos, ils méritent bien plus !

J’ai beaucoup apprécié la scène originale de nuit. Le rendu avec le ciel étoilé est superbe.

C’est clairement le climax du film !

Aujourd’hui, ton parcours professionnel est tracé dans le parapente et la vidéo. Et demain ?

Demain, j’espère qu’il y en a plus demain que hier, j’ai 31 ans, une famille qui se construit et la vie devant moi ! Mon parcours professionnel va évoluer ces prochains mois, de nouveaux partenariats à venir, d’autres projets de films dans divers cadres, rien n’est tracé, il me reste tant à apprendre, faire, découvrir et la vie est pleine de surprises !

Sur le site Aglou Beach

ROCK THE OUTDOOR, la culture parapente

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