Le parapentiste a la possibilité de tenir ses commandes de frein de différentes manières. Jérôme Canaud présente les avantages et les inconvénients des quatre possibilités de préhension des commandes : en chasse d’eau, en dragonne, avec un demi-tour de frein ou en appui.

En chasse d’eau

En dragonne

Demi tour de frein

En appui

En chasse d’eau

AVANTAGES

En gonflage face à l’aile ou dos à l’aile, cela permet de ne pas trop freiner l’aile pendant la montée, et éviter notamment le dérapage de l’aile .Le gonflage est plus facile. Cette position permet d’avoir la possibilité d’utiliser ses mains pour différentes actions sans trop agir sur le freinage (s’installer, prendre des photos, manger,….).

INCONVÉNIENTS

Peu de précision pendant le pilotage car la commande devient un intermédiaire entre la main et la drisse de frein. Les mains se retrouvent trop basses (entre poitrine et hanches) pendant le pilotage en thermique et cela devient très fatigant si le vol dure longtemps. Les mains étant basses, le pilote se retrouve régulièrement en appui sur la commande (le coude est à la même hauteur que la main), cela entraîne un manque de précision et en général trop de force.

En dragonne

On passe la main à l’intérieur de la commande puis on tient le haut de la commande entre le pouce et l’index en général. D’où l’intérêt d’un appui rigide (boule, barre) qui permet à la main de ne pas tétaniser sur les vols longs si le pilote a tendance à serrer la commande.

AVANTAGES

La main est plus haute et travaille en traction donc le pilotage est plus précis, moins fatigant. On ressent la voile “en direct” car il n’y a plus d’intermédiaire entre la main et la drisse de frein. Face à la voile, si la commande est juste passée autour du poignet, cela permet au pilote une grande mobilité des mains pour le contrôle de l’aile dans le vent (contrôle aux arrières, affalement, reprise des avants,…).

INCONVÉNIENTS

Le pilote peut trouver que ses mains sont coincées dans les commandes, surtout si on vole avec des gants ou moufles (certaines commandes sont réglables en taille) et cela dans des situations où le pilote peut avoir besoin de lâcher une commande (secours, bidouiller un truc en l’air,…). Ce n’est pas l’idéal en gonflage dos à la voile et face à la voile car la voile est freinée pendant la montée ce qui peut provoquer une instabilité de l’aile en lacet (elle dérape, savonne). Pour remédier à cela face à la voile, le pilote peut laisser la commande autour de son poignet sans la tenir entre le pouce et l’index. Si la pression entre le pouce et l’index est permanente, on a facilement des crampes sur le haut de la main, donc prévoir de relâcher cette pression régulièrement.

Avec un demi tour de frein

Le demi tour de frein autour de sa main. La tension a lieu sur le tranchant inférieur de la main.

AVANTAGES

La main est plus haute travaille en traction, le pilotage est plus précis et moins fatigant. Cette manière de prendre les commandes est aussi préconisée sur les vols orientés pilotage et acrobatique. cela donne plus de force, permet l’utilisation complète du du débattement des commandes.

INCONVÉNIENTS

Quand il fait froid, la drisse de frein “cisaille” la main donc accentue les risques d’onglets car les extrémités sont moins irriguées. Si la garde est faible (10 cm), le 1/2 tour de frein peut entraîner un léger freinage même mains aux poulies. Il faudra enlever les 1/2 tours de freins quand on vole accéléré (le bord de fuite remonte et la garde de frein diminue) pour éviter le freinage permanent et permettre au pilote de piloter les mouvements de tangage en tenant les élévateurs arrières (B, C ou D en fonction des voiles).

Remarque liée à la sécurité

Lors du gonflage dos à la voile ou face voile, si les commandes sont simplement autour du poignet, attention lors de la phase d’envol (course, appui ventral,..) de bien reprendre les commandes en dragonne (pouce et index sur le haut de la poignée pour tenir la drisse de frein). Le risque est que la poignée glisse le long de l’avant bras et passe le coude (vêtement serré glissant type speed arm) et empêchant tout pilotage de l’aile pendant l’envol donc près du sol!!

En appui

Cette technique fonctionne si la commande est équipée d’un appui (boule, barre,…).

AVANTAGES

Ce système permet d’avoir une main très haute pour le pilotage et le gros intérêt est de réduire la fatigue en pilotage thermique avec la possibilité d’avoir un volet de frein conséquent et une main haute. Cela est préconisé en biplace par exemple. La main est aussi relâchée donc pas de risque de tétanie avec cette prise.
Cela fonctionne en aérologie peu turbulente.

INCONVENIENTS

En aérologie forte exigeant un pilotage permanent très actif, la commande pourrait échapper de la main.

Jérôme Canaud / Ecole Courant d’R / La Réunion / jeromecanaud(at)hotmail.fr / Facebook

Et vous, comment prenez-vous vos commandes?

Nick Crownshaw utilise aucune des prises de commandes présentées di-dessus : « je préfère cette méthode, un bon contact et de contrôle et juste en redressant les doigts, je peux libérer la poignée ».

La technique de Nick propose les avantages de la prise en dragonne et la possibilité de lâcher la commande rapidemement. Le principal inconvénient que je vois c’est qu’il faut utiliser des gants avec cette méthode pour ne pas se cisailler l’entre-doigts. Et pour moi, la main n’est pas assez »remontée », elle reste basse. Le demi tour de frein permet d’avoir une main haute et de lâcher la commande quand on veut. L’intéret c’est que chaque pilote soit au courant de plusieurs manières de faire, il choisira ensuite celle qui convient le mieux à son type de vol … Jérôme Canaud