• Home
  • /VOLS RANDO
  • /“Petit Picou, grande aventure”, rando vol d’Olivier
“Petit Picou, grande aventure”, rando vol d’Olivier

“Petit Picou, grande aventure”, rando vol d’Olivier

horizontal break

Candidat au CONCOURS ROCK THE OUTDOOR

Concours du plus bel article de vol rando ou montagne

horizontal break

Petit Picou, grande aventure

Une météo capricieuse, des amis occupés ou un peu trop ambitieux pour votre niveau, pas vraiment les ingrédients pour une sortie vol rando réussie et dire qu’il y a encore deux jours tous les signaux étaient au vert, que faire?

Le Picou, Le Cagire ou le Mont Valier?

Déjà revoir ses ambitions à la baisse, aller moins loin, moins haut et sur un sommet connu, ça réduit sensiblement les options mais ça augmente les chances de rentrer en un seul morceau et ceux qui me connaissent savent que côté chance, j’ai déjà grillé pas mal de jokers. Reste donc deux sommets : Le Picou et Le Cagire, tous les deux à une heure de route et vraiment abordable en cette saison. J’ai un faible pour le Cagire pour son ambiance montagne mais j’ai aussi une dent contre le Picou, une sensation d’inachevée quand j’ai posé à mi-pente alors que j’avais largement la finesse pour rentrer, j’ai beau aimer les arbres et leur montrer un peu trop souvent, je ne me sentais pas démonstratif cette fois là et j’ai préféré me vacher en douceur.

Checklist rapide : sommet OK, météo plutôt pas mal, matos OK, compagnon d’aventure ? je crois bien que me voilà seul, il y a bien un plan Mont Valier qui se dessine mais c’est pour l’instant un trop gros morceau pour moi, j’ai bon appétit mais je crains quand même l’indigestion à avaler 2000 mètres de dénivelé positif à la journée.

Le Picou donc!

Le Picou donc, une fenêtre sans vent entre 13 et 14 heures : ça me laisse tout le temps du monde pour profiter d’une magnifique journée, mais je suis seul et je me prends au jeu d’avancer à un bon rythme, j’accélère, après tout, c’est la deuxième fois en moins d’une semaine que je parcours ce chemin, je n’ai plus de doute sur l’itinéraire à suivre, je peux forcer l’allure, ce n’est plus un parapentiste qui s’enfonce dans les bois mais comme dirait l’ami Léo un sanglier qui charge, l’image n’est pas glorieuse mais néanmoins assez proche de la réalité. Et en moins d’une heure, me voilà sortant du bois avec pour seuls témoins quelques bovidés curieux de voir ce sanglier à deux pattes qui les regarde en haletant.

Le soleil et une mer laiteuse qui s’étend à l’infini m’accueillent, je suis au rendez-vous que la nature m’a donné et elle m’en met plein les yeux, photos et vidéos ne pourront jamais rendre justice à ce moment, il fallait être là, à quoi bon gâcher superlatifs et métaphores, il manquera toujours quelque chose pour exprimer ce que j’ai ressenti, je vous invite juste à venir à ce festin pour l’âme, les yeux et le cœur qui vous surprend à chaque fois comme au premier jour.

Me voilà en terrain découvert, me liquéfiant doucement au soleil

Mais revenons à nos moutons, vaches en ce qui me concerne, qui sont aussi sensibles à ce tableau impressionniste qu’à une nature morte de Picasso. Me voilà en terrain découvert et la journée est aussi belle que prévue et je me liquéfie doucement au soleil dans mon joli collant thermique, mètre après mètre je me vide de mon eau alors que j’ai eu la bonne idée de ne pas en prendre une goutte, sur une rando aussi facile à quoi bon… quelques centaines de mètres plus haut en train d’agoniser je ne suis plus aussi fanfaron et désolé pour les âmes sensibles mais juste avant le sommet c’est le coup de grâce, je souille ce mont fort débonnaire de ma bile et me traîne péniblement jusqu’à sa cime.

Convaincu de ne plus prendre un vol rando à la légère, je l’étais, et pourtant la leçon n’était pas terminée, le prochain coup de marteau pour enfoncer définitivement le clou allait être donné quand je fis quelques pas pour repérer le déco, fulgurantes, assassines furent les crampes qui me prirent, en moins de deux pas, j’étais à terre à hurler de douleur, impuissant, le moindre mouvement accentuant mes souffrances, heureusement de grosses pierres à portée me permirent de soulager mes jambes en les élevant et d’attendre que les crampes s’atténuent, penser qu’elles puissent disparaître ne m’a jamais traversé l’esprit.

Deux heures plus tard, deux bons bâtons à la place des jambes

Deux heures plus tard, deux bons bâtons à la place des jambes, me voilà fin prêt pour vivre un vol mémorable, en grande confiance puisque cette fois l’option de poser à mi-pente est juste hors de question, déjà décoller dos voile sans vent en pouvant à peine marcher ça risque d’être sportif alors deux fois, n’y pensons même pas.

Je prends le plus de soins possibles pour étaler ma voile, démêler mes suspentes et je me lance tel un gastéropode voulant mettre fin à ses jours dans la pente et, miracle une fois en vol, oublié les crampes, oublié la déshydratation, oublié la faim, je vole, je glisse dans les airs, quelques bulles m’accompagnent de brefs moments, me donnant la finesse nécessaire pour regagner le plancher des vaches sans angoisses, quelques S, un bel amorti, un posé en douceur pour mes petites gambettes et me voilà le sourire aux lèvres à contempler ce petit Picou qui m’a donné une belle leçon et m’a fait vivre une grande aventure humaine.

Elle était bonne cette première gorgée d’eau

Reste maintenant à la partager avec d’autres marcheurs volants qu’ils ne commettent pas comme moi un péché d’orgueil et comprennent que, dès qu’on gare la voiture, qu’on met sa voile sur le dos et qu’on fait le premier pas, que le plaisir commence, et que le plaisir ça se savoure, ça s’apprécie, sans précipitation, ça se déguste comme une bonne bouteille d’eau et je peux vous assurer qu’elle était bonne cette première gorgée.

Timing parfait pour ce récit puisque ROCK THE OUTDOOR propose un concours du plus beau récit de vol rando, essayons de viser déjà le plus drôle car, pour ça, je pense avoir mes chances.

Et pour toutes les infos, je ne remercierai jamais assez le site volrando.free.fr

horizontal break

Vous aussi, participez au CONCOURS ROCK THE OUTDOOR!

Utilisez votre plus belle plume et votre talent de photographe pour partager votre belle aventure de rando vol. Le concours doit présenter un récit (6 points) avec une description du parcours et du décollage (5 points) avec si possible des liens vers des sites d’information sur le circuit et le décollage, des photos ou une vidéo de l’ascension et du vol (6 points) accompagné d’un récit.

Les 5 meilleurs articles seront récompensés. Afin que l’article présenté soit une véritable création de l’année, les images doivent faire apparaître le logo ROCK THE OUTDOOR* (3 points).

En savoir plus

horizontal break

Laisser un commentaire