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Premières impressions de la BGD Base Lite par Nicolas Garcin (EN B)

Premières impressions de la BGD Base Lite par Nicolas Garcin (EN B)

Avant propos

J’ai profité de mon passage dans le Sud mi-mars pour programmer une petite visite dans les bureaux de BGD et pour attraper une Base Lite, aile EN B+ que je souhaite essayer depuis un moment déjà. Bruce m’a gentiment proposé de m’accompagner pour l’essayer sur le site de Gourdon. Qu’elle n’a pas été ma surprise lors de mon premier contact avec cette aile au comportement singulier ! En effet, breton, c’était mon premier vol en montagne de l’année et en conditions thermiques de surcroît. Equipé d’un petit vario, j’avais du mal à trouver mes repères, à bien rester dans le thermique mais heureusement son virage me permettait de le retrouver facilement mais impossible de l’exploiter pendant plusieurs tours. A l’atterrissage, Bruce m’a avoué que les conditions de vol étaient très particulières ce jour-là…

De passage ensuite à Laragne, j’ai laissé la BGD Base Lite à Nicolas Garcin de l’école FULL BLUE SKY qui s’est proposé de l’essayer pour ROCK THE OUTDOOR. Donc, je laisse le soin au professionnel pour décrire cet excellent outil pour progresser en pilotage et optimiser le thermique.

Premières impressions sur la BGD Base Lite par Nicolas Garcin (Full Blue Sky)

Des coloris atypiques, un design hors du commun. Personne ne peut rester insensible au look unique que dégage dés le premier coup d’œil une aile BGD. On aime ou on aime pas, mais il faut bien l’avouer la différence est déjà la. J’avais envie d’aller plus loin : jusqu’où s’arrête (ou se poursuit) cette différence… en vol ?

Une occasion de l’essayer, avec la visite de René Haslé (ROCK THE OUTDOOR) à Laragne, qui en avait une à l’essai prêtée par la marque. Je l’ai littéralement adoptée, comme vous le comprendrez à travers mes ressentis, et en lisant l’article jusqu’au bout !!

Premier vol

Mois de mars, du beau temps, des élèves, la navette, un chauffeur… hop on arrive au déco, et c’est parti… Je prends l’aile dans son sous-sac, et…première impression : le poids. Light, bon point. La combinaison de dominico D20 et du Skytex 27 respectivement pour l’extrados et l’intrados remplissent leur rôle sans tomber dans lelight extrême, avec un nouveau suspentage dont la surface a été réduite de 30% par rapport à la BASE, savant mélange de Dynema et Kevlar.

L’accélérateur à un débattement un peu plus large permettant également un gain de 3 km/h supplémentaire. Elévateur fin 12 mm. Le tout est rapidement déplié, connecté à ma sellette SUP’AIR Skypper, et une légère brise de fin de matinée m’assure un gonflage face voile très « light », sans surcharge, et une prise en charge très rapide au moment du « retourné ». Deuxième bon point.

Une fois en vol, là ça se corse. Les légères bulles présentes me sustentent très légèrement au niveau du décollage, et je découvre un virage doux et joueur. L’action sur la commande est sans équivoque : non physique, et d’une précision redoutable. Dans le petit thermique, j’ai du mal à apprivoiser son virage. L’aile s’incline parfois trop, dérape et me sort. Je plonge dans les cèdres face relief, et je termine un 3.6 rond, fort mais homogène. Les autres petites thermiques rencontrées, seront trop petits. Bientôt le terrain, quelques wings parfaits, je découvre vraiment une aile joueuse et un peu folle, presque une aile d’accro, des sorties chandelles impressionnantes, des bouts d’ailes vivants. Je reste sur ma faim, avec un matos que j’ai vraiment envie de découvrir. Je sens qu’il y en a sous le capot, mais qu’il faut faire connaissance. J’AIME.

Le lendemain, c’est une sortie de perturbation pluvieuse avec une plus forte instabilité, condensation, nuages au déco. Eclaircies, trouées…Go. Le ciel se dégage, et je me dirige lentement vers l’Ouest, direction le col St Jean, dans les ascendances de crête. Cette fois, ca monte. Et je trouve le truc. J’arrive à enrouler propre et serré, en inclinant mon virage, et en trouvant le bon compromis entre une inclinaison à la carte et un taux de chute acceptable : ça se joue au cm. Et c’est bon. Les bouts d’ailes vivent un peu mais se tiennent très bien avec un peu d’habitude. On sent vraiment les plumes qui transmettent toutes les infos.

Après un temps d’adaptation, c’est un vrai plaisir et un jeu de confiance

Après un temps d’adaptation, c’est un vrai plaisir et un jeu de confiance. Elle m’emmène jusqu’aux barbules d’un plafond bas…Un dernier tour, et j’avance pour ne pas rentrer dans le nuage, accélérateur au pied. C’est souple, je vais jusqu’en butée, et j’attrape les C en tirant doucement vers l’arrière avec les deux poignées prévues à cet effet.

L’aile est vivante mais stable, et la vitesse est plus que correcte, et 63 km/h s’affiche avec un léger vent arriére. Demi-tour, et je refais le même vent de face : 48 km/h. Donc en moyenne 55 km/h sol. Je sais que ce n’est pas trop rigoureux comme mesure, mais bon ça donne une idée ! Sur le retour, les cums s’estompent, et je me retrouve même parfois au-dessus de certains d’entre eux.

A confier entre de bonnes mains qui volent régulièrement et avec un bon feeling

Direction le terrain, et je vais jouer : 3.6, wings, oreilles, oreilles accélérées, RAS. Aile joueuse, parfois trop, mais on ne la sent pas méchante. On obtient une mise en virage rapide, très rentable, ça peut incliner fort, tout est dans le dosage. Pour un pilote expérimenté, pas de problèmes, mais ça passera moins bien pour des pilotes pas trop délicats, ou en progression intermédiaire.

Pour cette raison, je ne la confierais qu’entre de bonnes mains, qui volent régulièrement (avec une cinquantaine d’heures par an) et avec un bon feeling. Mais quel plaisir ! J’ai découvert une aile qui sort réellement de l’ordinaire, avec des trucs à comprendre et à découvrir. Au début, on se sent comme un pilote de kawa qui passe sur une Ducati ( les motards me comprendront, les autres demanderont aux motards ! ). On aime direct, ou on n’aime pas direct, ou alors on aime pas tout de suite et puis on aime, et on sent la différence…

J’aime le point de penser que certains constructeurs prennent l’initiative de nous amener cette différenc.. BGD réalise donc un pari osé mais qui tentera certainement une part de pilotes avertis qui veulent se démarquer du lot.

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Résumé

Fabrication

Question technique de construction, il y a tout ce qu’il faut, avec un suspentage affiné, des cellules un peu larges mais avec découpe CCB (Cord Cut Billow) et des joncs aux nervures et inter nervures pour un bord d’attaque bien lisse. Une qualité de fabrication remarquable. Un look hors du commun. Une aile légère qui saura aussi être plaisante et pratique en vol rando. Attention toutefois avec des décollages montagnes délicats, les ailes light  sont souvent sensibles, mais on ne peut pas tout avoir !

Gonflage

Vent nul, c’est une vraie douceur. Tellement soft que l’on se retrouve surpris avec une prise en charge rapide, et une réaction aux commandes immédiate dés les premières seconde de vol. Par vent fort, elle ne shoote pas, écope sans force jusqu’en haut, et vous envoie en l’air en même temps que la tempo. On prendra garde de ne pas se retourner trop tard, au risque de décoller twistée…C’est une question d’habitude, et ce gonflage homogène et doux devient vite une qualité avec l’habitude !

En vol

Ce n’est pas une « poutre » volante transmettant la rigidité. Surprenant au début, puis très plaisant

Trouver les bons appuis…et on y est, même dans le petit temps ! Les demi-ailes réagissent aux mains, aux dos et aux jambes. Tout est une question de dosage. L’aile retransmet bien la masse d’air mais sur une amplitude contenue. On trouvera là un avantage pour les pilotes fins, qui comprendront vite ce qui passe en l’air.

Ce n’est pas une « poutre » volante transmettant la rigidité jusqu’au moment où… * Surprenant au début, puis très plaisant. Attention aux actions sur les commandes : l’effort durcit peu quand on enfonce la main, et l’inclinaison de l’aile qui devient importante est no limit ! Joueuse, elle impose quand même une certaine délicatesse.

* voir commentaires de David Chaumet à propos de ces informations des bouts d’aile à la fin de l’article

Oreilles : elles sont « easy », pas physique, tiennent en place, et très efficace pour descendre. Plusieurs vols en soaring par vent fort m’ont fait apprécié la manœuvre

Atterrissage

L’arrondi serait perfectible par vent nul, mais très très acceptable. On appréciera son taux de chute proportionnel à l’action sur la commande, important pour descendre vite et poser court, sortie de virage qui transitent par l’absence de roulis parasite, donc idéal pour les finales courtes, voire même les atterrissages de précision.

Conclusion

Après le départ de René, j’ai gardé la machine pendant encore quelques temps, et j’ai fini par vraiment l’adorer. Au risque de me répéter, elle cible une clientèle particulière, de pilotes assez expérimenté, mais qui voudront voler avec la sérénité d’une aile stable et le plaisir d’un pilotage quasi-actif et précis. J’ai senti une aile communicante, et avec laquelle on se trouve quand même bien à l’abri de situations difficile. Compromis intéressant situé sur un segment de demandes important avec un produit « en dehors du cadre », qui suscitera au moins l’envie de l’essayer, si ce n’est celui de l’adopter.

Nicolas Garcin – école FULL BLUE SKY

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David peux-tu nous décrire les avantages des bouts d’ailes plus sensibles ?

Cette caractéristique est délibérée comme sur le reste de la gamme. Les bouts d’aile plus sensibles renseignent le pilote sur son environnement, comme des antennes et se comportent aussi comme des fusibles; d’éventuelles fermetures arriveront progressivement par le bout d’aile et cela limitera les surprises comme les fermetures massives que l’on peut parfois observer sous les ailes monobloc ou peu communicatives. Donc pour nous, cela va dans le sens de la sécurité.

Cette caractéristique va aussi permettre au pilote, à travers ce ressenti, de comprendre comment sa voile évolue dans la masse d’air et la turbulence, il pourra ainsi optimiser son placement en thermique et la glisse de sa voile en transition, et  après quelques heures sous la Base le pilote aura progressé et sera encore plus efficace avec nos ailes.

David Chaumet – responsable commercial BGD France

ROCK THE OUTDOOR, la culture parapente

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