Céline et Sébastien ont traversé les Pyrénées en parapente biplace
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Lorsque nous sommes partis pour les Pyrénées l’été dernier, cela faisait 4 et 5 ans que Céline et moi avions découvert le parapente. Tous les deux grimpeurs et amoureux de montagne au sens large, nous avions démarré dans l’idée de redescendre des sommets en volant.
Par la suite, nous avons bien mordu aux autres formes de pratique de cette fantastique activité. Cela faisait alors 1 an et demi que je m’étais mis au biplace, domaine où Céline n’avait encore qu’une vingtaine de vols.
En manque de voyage, pourquoi ne pas le faire en parapente ?
En 2016, nous étions un peu en manque de voyage. J’avais envie d’aller me perdre quelque part, de profiter de la nature à fond, de m’immerger. L’itinérance en bivouac semblait être un bon moyen d’y arriver et Céline est toujours partante pour passer du temps dehors et se lancer des défis.
Imaginer des cross sans se poser la question du retour
Pourquoi ne pas le faire en parapente ? L’idée du vol-bivouac nous a toujours attiré. Les Alpes nous paraissent un peu grandes, nous essaierons donc de traverser les Pyrénées ! Nous n’y avons jamais mis les pieds, le côté découverte sera forcément au rendez-vous. C’est aussi la possibilité d’imaginer des cross sans se poser la question du retour, il n’y aura qu’une seule direction.
Nous ne sommes pas vraiment équipés pour le cross léger et j’affectionne plus les gros thermiques que Céline. Elle n’aime pas toujours se faire secouer, du moins pas lorsque ce n’est pas elle qui fait des figures ! La solution qui nous vient : le biplace et 2 strings, léger et efficace.
La question du parachute de secours
La question du parachute de secours sera forcément revenue plusieurs fois dans la préparation. D’un côté, nous en emmenons toujours un lorsque nous faisons du cross, mais en randonnée, tôt ou tard dans la journée, jamais. De l’autre, le poids du matériel que nous avons à disposition nous semble élevé.
Nous avons bien apprivoisé notre Bigolden 3 en 38m² et nous savons que, de manière générale, nous n’aimons pas jouer avec des conditions trop fortes ou hasardeuses. Pensant pouvoir garder une certaine marge en volant, nous décidons alors de ne pas en emmener.
Finalement, à aucun moment nous ne nous sommes fait peur quant à l’aérologie, mais cela ne veut surtout pas dire que c’était la bonne option. La FFVL et les assurances ont d’ailleurs déjà tranché depuis 2015 et des équipements de plus en plus légers existent.
Souvenirs
Si nous devions citer nos meilleurs souvenirs, ce seront sans doute le premier vol thermique, le … 10ème jour, le posé au sommet de la Torreta de l’Orri après une restit’ magique et bien sûr, l’arrivée en vol sur le Cap Cerbère !
Côté difficultés
Côté difficultés, Céline garde un goût amer du froid lors d’une longue marche sous la pluie et un peu en altitude. De même lorsque le 5ème jour, nous avons compris que nous passerons les 3-4 prochains jours à marcher uniquement, nous ne pouvons pas dire que le moral était au top !
De mon côté, au 15ème jour, lorsque je voyais tout ce qu’il nous restait à traverser, le peu de créneaux de vols qui se profilaient devant nous et Céline qui souffrait de sa jambe, je me suis également posé pas mal de questions … Il y a bien une gare à Puigcerdá ? A quoi ça sert tout ça ?
Mais au final
Une chose est sûre, nous réitérerons l’expérience et avons déjà quelques rêves à concrétiser. Le plus dur reste de partir ! Avec un minimum de préparation et un maximum de motivation, ces belles aventures sont accessibles à tous ! A chacun de créer la sienne.
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Quelques idées sur le matériel et réflexions
Nous nous sommes partagés un peu plus de 40 kg au départ : environ 17 kg pour Céline et 23 kg pour moi.
Matos : BiGolden 3 38 m², écarteurs rigides light de Supair, strings Kruyer 1 et 2 et vario GPS SYS’Nav V3.
Couchage : Tente MSR Hubba Hubba NX et 2 matelas gonflables (nous nous sommes dit que passer de bonnes nuits prévalait sur l’extrême légèreté), 2 sacs à viande et 1 duvet pour deux en couverture (avec une doudoune pour les pieds de l’un).
Vêtements par personne : 3 slips, 3 paires de chaussettes dont une longue, short et pantalon, 2 hauts, 1 tee-shirt manches longues, 1 polaire, 1 doudoune et 1 cape de pluie (pas de coupe-vent / membrane), bonnet, 1 paire de gants.
Nourriture : pas mal de soupes déshydratées le soir, agrémentées de semoule. Pain, fromage et autres le midi. Céréales, pain et miel le matin. Nous avons pu passer par de nombreux petits villages où nous pouvions faire de petites courses et faire le plein d’eau aux fontaines (nous avions des pastilles de purification pour l’eau prise dans les torrents).
Autres : pince à tiques, pince à épiler et aiguilles nous auront bien servi. Les poches zippées type sachet de congélation sont bien pratiques, elles peuvent aussi servir de poche de froid avec de l’eau de torrent à l‘intérieur… Nous avions une batterie solaire Solargo Pocket de 10000mAh que nous avons peut-être plus rechargée dans les bars qu’au soleil !
Le sac à dos de parapente (sans armature) était correct à porter tant qu’il était bien rempli. Mais dès que la voile y a passé trop de temps et « ramollie » un peu, cela devient très désagréable à porter (c’était le cas au bout de quelques jours sans la déballer). En l’air, le passager avait le sac souple avec l’eau dans le dos.
Le sac à armatures, avec tout le reste du matériel dedans, était suspendu sous nous pendant le vol. Pour le décollage, sellette bien redressée, je serrais à fond la sangle ventrale et relâchais les bretelles pour qu’il ne me tire pas trop en arrière (l’erreur du premier vol). A l’atterrissage avec un peu de brise, garder le sac sous nous nous a semblé plus pratique que de le remettre sur les épaules.
Cartographie : pour les cartes espagnoles, nous avons utilisé l’application « SityTrail ES ».
Vols-randonnées en Ubaye, 104 itinéraires vus du ciel
Sébastien est l’auteur de ce livre-topo qui présente 104 vols sélectionnés décrits dans 19 secteurs et plus de 250 photos.
Comme tous les bons livres parapente, il est à vendre à la boutique !
Une invitation à s’évader dans les montagnes sauvages de la vallée de l’Ubaye.
Le vol randonnée prend ici tout son sens. Que vous veniez d’accéder à l’autonomie ou que vous soyez un parapentiste confirmé, ce livre vous aidera à exploiter au mieux les possibilités qu’offre cette splendide région, du vol facile à proximité de Barcelonnette aux vols techniques les plus perdus.