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27/06/2019

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METEO EXCEPTIONNELLE

150 parapentistes ont réalisé leur rêve : atterrir au sommet du Mont Blanc

Photo : Stéphane Boulenger

Pendant que les athlètes de la Red Bull X-Alps souffraient de la chaleur dans le Sud de la France, ne parvenant même pas à tenir en l’air, 150 parapentistes, décollant de Plan Praz, ont atterri au sommet du Mont Blanc.

ROCK THE OUTDOOR a récolté des témoignages de cette journée qui restera mémorable dans les annales du vol libre. Tous nos remerciements à ces pilotes qui ont permis de réaliser cet article. Découvrez leurs vidéos, leurs photos, leurs réactions et les récits de 3 pilotes qui n’en reviennent toujours pas.

A lire absolument, le coup de gueule d’Antoine Girard très en colère devant les pilotes qui ont risqué leur vie ce jour-là : “Mon coup de gueule n’est pas pour blâmer certains pilotes mais pour alerter. Je veux juste que les pilotes soient au courant des risques pour pouvoir les estimer.” ROCK THE OUTDOOR a d’ailleurs été sollicité par des spécialistes en vue de produire un article décrivant tous les risques de la pratique du parapente en haute montagne.

Photo : Bertrand Chol

Source photo : Roland Wacogne (cliquez sur la photo pour visualiser la photo haute définition)

Des plafs à plus de 5500 mètres !

La journée du 26 juin était annoncée fumante. Certains ont essayé “d’étouffer l’affaire” les jours précédents afin d’éviter une sur-fréquentation sur le déco de Plan Praz mais surtout au sommet du Mont Blanc. Selon les dires, 300 pilotes ont rejoint le déco de Plan Praz le 26 juin. Pour les non-expérimentés aux vols de haute altitdude, il s’agissait de profiter des conditions exceptionnelles annoncées, et pour les pilotes entraînés et qui rêvent de ce vol mythique, tenter d’atteindre le sommet du Mont Blanc et pourquoi pas y atterrir.

Prudents ou pas, entraînés ou un peu moins, 150 pilotes environ ont atterri sur la crête. Les derniers avec un peu plus de difficultés sans doute, le sommet étant sérieusement encombré en fin d’après-midi (voir les vols déclarés à la CFD).

Une journée exceptionnelle, magique… mais certains pilotes étaient loin d’imaginer tous les risques qu’ils ont couru en posant au sommet. Beaucoup en ont pris conscience en posant et en décollant lamentablement. Ce n’est pas parce qu’on assure déco et posé sur pente herbeuse qu’on saura maîtriser dans un autre univers, celui de la haute montagne. Poser aussi haut nécessite d’être équipé et d’avoir de l’expérience en haute montagne. Heureusement pour eux, moniteurs et guides de haute montagne se trouvaient là aussi…

Vol de Denis Cortella, Max Jeanpierre (Kortel Design) et Julien Serré. Denis a posé car il était équipé et avait du matos plutôt léger et facile alors que Max est resté en l’air parce qu’il volait avec une voile et une sellette de compétition.

Le vol de Nicolas Plain

Le posé au sommet du Mont Blanc de Ludovic Maitre

Atterrir, c’est risqué. Et réussir à redécoller, c’est mieux sinon très mauvais plan

Atterrir en haute altitude n’est pas à prendre à la légère. Déjà, il faut savoir poser correctement sur une pente raide. Et être capable d’apprécier les risques d’un atterrissage dans la neige (molle, glacée…). Seuls, les expérimentés peuvent apprécier et en mesurer les risques. On déplore la mort d’un parapentiste qui aurait, selon le Dauphiné Libéré, raté son décollage. En fait, il aurait atterri sur le versant italien trop bas sur la glace. Nos adressons toutes nos condoléances à sa famille et à ses proches.

Et une fois posé, si les conditions ne permettent pas de redécoller, le retour ne peut se faire qu’à pied, d’où l’obligation d’être équipé (chaussures de montagne, vêtements chauds, couverture de survie, eau, barres énergétiques….). On a vu un pilote fouler la neige en tongues mais, en vérité, celui-ci était très bien équipé (tongues emportées dans la sellette pour faire une photo en relation avec à le grave problème du réchauffement climatique – voir la vidéo de Nicolas Plain traitant ce sujet ci-dessous). Mais combien de pilotes étaient-ils vraiment bien équipés ?

Le posé au sommet du Mont Blanc de Lawrence Olry
Lawrence, 29 ans, est originaire de Labaroche (à côté de Colmar 68). Il pratique depuis 10 ans et est moniteur à l’école Cumulus (Oderen 68) depuis 4 ans.

Roland Wacogne, habitant dans l’Eure (voir son vol), avait remarqué ce créneau depuis la Normandie et a fait le voyage exprès. Il en a tiré la leçon suivante : “Ne poser là-haut que si on est certain de pouvoir redécoller. J’ai bien cru ne pas y parvenir. Avec l’altitude, la fatigue, l’aile pointue, j’ai bien cru ne pas y arriver. Merci à ceux qui m’ont aidé, sans eux, j’étais mal car pas équipé pour redescendre.

Faute de vent, de nombreux pilotes ont rencontré des difficultés pour décoller, la neige étant un nouveau paramètre à prendre en compte. Heureusement, ils ont pu bénéficier de l’aide d’une dizaine de pilotes pros qui ont attendu que tous les pilotes aient décollé avant de partir à leur tour : “J’étais crevé mais j’ai bien préparé la voile, et au moment où j’étais presque prêt, Michel Cervelin, moniteur connu au Maroc, m’a coaché. Cela a m’a donné plein d’assurances, surtout que un ou deux avaient raté leur gonflage” témoigne José Rouzaud. “Du coup, je savais que, si il y avait un truc, il m’aurait stoppé. Elle est bien montée, Michel m’a dit qu’elle était belle, de garder de la tempo. J’ai super bien décollé ! ” – (voir son récit ci-dessous). José a préféré ne pas tarder : “Je n’ai pas traîné au déco, j’ai fumé une clope (lol), donné du coca à un qui était fatigué.Je savais qu’il ne fallait pas trop attendre. A cette altitude, si les conditions sont bonnes, il faut y aller”.

En effet, on imagine que beaucoup de parapentistes ont puisé fort dans leur capital mental : se décider, monter, imaginer une bonne route, gérer un vol de haute altitude (relâchement, respiration…) et se concentrer pour assurer un atterrissage correct et pas trop nul devant la tribune des spectateurs… Comment assurer dans une situation inconnue après avoir épuisé toute sa réserve mentale ?

Lisez le coup de gueule d’Antoine Girard dépité par ce spectacle calamiteux (voir encadré ci-dessous)

Simon Adam, Cousinet Sylvain, Théo Bouniol avec Antoine Girard (en jaune), le recordmen d’altitude en parapente (plus de 8000 m dans l’Himalaya) – photo transmise par Théo Bouniol (veste OZONE)

Le vol du Mont Blanc n’est pas un vol anodin

Le vol du Mont Blanc est réservé aux pilotes bien entraînés, dotés d’une expérience suffisante en haute montagne (en vol et à pied). Tous ceux qui ont réalisé ce vol pour la première fois en sont certainement  conscients aujourd’hui.

Alain, surpris par la carence d’informations et de compétences de certains pilotes pour ce type de vol nous a adressé ce message : “Le vol était facile donc pas un exploit mais je pense qu’il serait bien de faire un article complet sans polémique sur la prévention des dangers sur ce type de vol : matériel à utiliser en cas d’impossibilité de redécoller, minimum d’entrainement physique à avoir, ne serait ce que pour rester lucide après plusieurs heures passées à plus de 4000 m d’altitude. J’étais sidéré de voir des pilotes se jeter très bas sur le versant italien dans une zone qui parait engagée, enrouler dans tous les sens à 50 dans le thermique et avec un pilotage approximatif.

Puis il y a eu cet accident dramatique (voir l’article du Dauphiné Libéré) de ce pilote posé trop bas et qui a glissé sur la glace, je dirai comme à chaque fois, plus jamais ça… Si on pouvait tout faire pour éviter que ça se reproduise, ça éviterait les drames et les interdictions qui sont en train de se mettre en place et donnerait une image sérieuse de notre activité.

Produire un article, un dossier certes (en préparation), mais rien ne remplacera un stage auprès de moniteurs guides de haute montagne pour sensibiliser le parapentiste à ce type de vol (ex Cime et Ciel, Alpwind…)

Interdiction de se poser au Mont Blanc par arrêté municipal

Dans quelques jours, le vol autour du Mont Blanc sera interdit (juillet et aout), afin de ne pas gêner les secours en période estivale. Mais, face à la sur-fréquentation de la journée de Mercredi, les mairies de Chamonix et Saint-Gervais ont pris des dispositions…

Jeudi et vendredi, les militaires de la brigade de Chamonix se rendront à Planpraz entre 11 h et 14 h afin de sensibiliser les parapentistes sur l’interdiction de se poser au sommet du Mont Blanc (voir l’arrêté municipal). Ce dispositif a été mis en place du fait de la sur-fréquentation et du manque d’équipement adapté à la haute montagne. Il est dit que les parapentistes amateurs seront davantage ciblés. Source : Dauphiné Libéré

Le coup de gueule d’Antoine Girard

Trop peu de pilotes avaient conscience du danger, un vrai miracle qu’il n’y ait eu qu’un seul mort (ce qui est déjà beaucoup trop)

J’ai posé au sommet du Mont Blanc (4810m), le toit le l’Europe, avec plein de copains et une partie de la famille parapentiste ! Super journée qui, pour moi, a été gâché par de nombreuses personnes inconscientes ; trop de stress à les voir évoluer et risquer autant leur vie.

J’ai une certaine expérience dûe à mon passé de la gestion du parapente en altitude et de l’alpinisme. J’y ai appris beaucoup de chose à travers mes différentes expéditions. Voici ce qui m’a fait vraiment peur.

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Le premier problème l’hypoxie : on se sent rapidement superman et le niveau de réflexion est au plus bas (un peu comme l’alcool). La prise de décision de façon sensée est très fortement altérée. Résultat : les posés ont été catastrophiques. Je ne parle pas de ceux qui se sont cratérisés dans la neige sur le plat sommital, ou les posés vent de cul ou encore ceux qui ont fait un roulé-boulé dans les zones plates.

Le posé au sommet à tout prix a beaucoup pardonné cette fois-ci, c’est assez rare en montagne. Sous le sommet,… avec quelques centimètres de neige en moins ou de la neige un peu moins consistante, tous seraient morts !

Je parle uniquement de ceux qui se sont vraiment mis en danger, ceux qui ont raté le posé au sommet et qui, au lieu d’aller rechercher le thermique qui monte à 5500m pour essayer de poser à nouveau correctement, ont pris la décision de poser à tout prix ! Du coup, ils se sont écrasés à 10, 30 ou 50 m voire 100 m sous le sommet au milieu des crevasses dans des pentes raides et sans aucun matériel ou expérience alpine ! Ils ne doivent la vie qu’au fait que la neige était particulièrement molle pour les retenir de ne pas glisser. Quelques centimètres de neige en moins ou de la neige un peu moins consistante et tous seraient morts ! La neige était parfaite mais ce n’était pas possible de le savoir avant d’atterrir.

Beaucoup sont restés paralysés une fois posés, impossible de bouger ou de remonter sans risquer de chuter dans cette pente. Heureusement des guides étaient au sommet et ont passé plusieurs heures à faire des secours au risque de leurs vies.

Je ne mets pas en cause ceux qui ont eu la présence d’esprit d’aller poser 50 m plus bas sur l’arrête sud qui était sans risque ce jour. La photo parle d’elle-même…Le posé au sommet à tout prix à beaucoup pardonné cette fois-ci, c’est assez rare en montagne.

Une fois posé, il faut encore être capable de redécoller ! Je ne pense pas que plus de 50% des pilotes avait conscience de la difficulté de décoller à presque 5000m.

Il est difficile de courir à 5000 m et encore plus dans de la neige molle. Pour palier au problème, il faut soit avoir une marge suffisante de technicité en parapente avec du matériel adapté (voile et sellette light qui permet d’être beaucoup plus alerte), soit prévoir le matériel et avoir la compétence pour descendre à pied.

La phase du décollage a été critique pour nombre de pilotes, beaucoup ont eu besoin d’assistance

La phase du décollage a été critique pour nombre de pilotes, beaucoup ont eu besoin d’assistance afin d’arriver à décoller et d’autres s’en sont sortis uniquement par miracle en se jetant dans le trou. Je ne parle pas de ceux qui ont mis 2 ou 3 décos pour décoller en toute sécurité, mais de ceux qui se sont jetés dans le trou sans aucune maîtrise. J’en ai vu plusieurs, la voile complétement de travers, se jeter dans les pentes raides… Encore une fois, ce sont les guides qui ont limité la casse en allant chercher les inconscients ou les volontaires sur le décollage qui ont fait de leur mieux pour aider à décoller.

Ne vous laissez pas tromper par les images, le côté rassurant ! La majorité des pilotes était soit préparé avec du matériel adéquat, soit avait une marge de niveau pour rester en sécurité. Aucun des pilotes que l’on a pu voir en claquette et short au sommet n’a volé avec ce matériel ! Il était dans la sellette dans le but de le sortir au sommet pour faire des photos afin de dénoncer le réchauffement climatique (difficile de mettre dans la sellette en plus le parasol et la serviette !)

Un bon tiers n’avait rien à faire au sommet du Mont Blanc

La majorité des pilotes avait le niveau requis ou le matériel nécessaire mais un bon tiers n’avait rien à faire au sommet du Mont Blanc et, surtout, trop de pilotes n’avaient aucune conscience des vrais risques. Le dénouement est finalement presque heureux en comparaison de ce qu’il pouvait arriver : un seul accident mortel. Mais c’est un accident de trop qui m’attriste profondément. Les conséquences de la journée auraient pu être beaucoup plus lourdes.
Je suis contre tous les interdits et, par conséquent, je ne peux pas soutenir le choix d’interdire le posé au Mont Blanc… Je suis pour la prise de conscience de chacun avec une responsabilité personnelle consciente. Mais, sincèrement, quand je vois la méconnaissance d’autant de pilotes, je prends peur et je comprends cet interdit. C’est triste de s’interdire une si belle chose à cause d’une minorité de pilotes. Peut-être faut-il travailler plus sur la prévention ? Je ne sais pas, mais le posé au sommet à tout prix de trop de pilotes me fait froid dans le dos.

Sur ma dernière expédition, le survol de l’Aconcagua (6962m), je voulais poser au sommet. Je ne l’ai finalement pas fait car j’estimais ma marge de sécurité trop maigre.

Pourtant le sommet est grand, plat et les décollages sont présents de tous les côtés. En comparaison au posé de nombreux pilotes sur le Mont Blanc, j’avais une marge plus que confortable ! Mais doit-on risquer notre vie pour son propre égo ? C’est être vraiment égoïste ! Que penser des secouristes qui la risquent aussi, de la famille qui auront des plaies irréparables ?
Cette journée qui aurait dû être du pur plaisir ainsi qu’une fête du parapente s’est trouvée entâchée par le comportement de trop de pilotes. Je suis désolé mais je me sens obligé de pousser mon coup de gueule.

Je vais essayer d’oublier tout ça et de continuer à diffuser des belles images de cette journée car ce fut tout de même une journée magique pour les yeux.
Beaucoup de copains et de pilotes, qui me sont inconnus, ont renoncé à poser et ont su s’écouter; ce sont eux qui avaient raison, ce sont eux qui feront de vieux pilotes un jour. D’autres étaient stressés au sommet uniquement par conscience du risque, cette conscience qui permet souvent de rester en vie. Ce sont ces rares comportements qui m’ont légèrement rassuré sur le fait que tous les hommes ne sont pas dirigés uniquement par l’égo. Du moins, pas tous !

Bon vols à tous – Antoine Girard

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Le récit du vol parapente au Mont Blanc d’un jeune pilote : Théo Bouniol

Théo BOUNIOL, 21 ans a commencé le parapente il y a 6 ans.

Une journée magnifque partagée avec des personnes géniales dans des conditions idéales. Je pense que ce vol restera à jamais dans ma mémoire.

Décollage à 11h40 dans les premier du groupe pour éviter de se retrouver en difficultés pour monter. Montée très rapide car il nous a suffit que de quelque minutes pour aller au plaf à 3160m. Quelques minutes d’attente pour voir les décisions que prenaient les autres et réfléchir à ce que nous allions faire…

Et c’est parti, première transition sur le mont Lachat où nous refaisons un petit plein à 3070 m pour ensuite sauter sur l’arête de Bionnasay et nous montons jusqu’à 3700 m. Les premiers parapentistes partent en Iltalie sur les faces sud. Moi, sur le conseil de mon père, je m’abstiens et pars faire une magnifique ballade sur les Dômes de Miage.

Retour sur l’arête de Bionnassay où je refais le plein. Là, à la radio, j’entend 4700 m en Italie sur les faces sud. Je me dis ce serait trop bête d’être allé jusque là et de ne pas faire le sommet. Je me lance donc dans l’inconnu avec une certaine appréhension et une grosse pensée pour Hélène Ménoni (qui était ma monitrice de parapente au lycée décédée en parapente en 2015, avec, elle aussi, l’objectif de faire le Mont-Blanc).

Après une longue transition jusqu’au thermique, je remonte doucement jusqu’a 5038 m, histoire de dépasser les 5000 m. Je ne savais pas encore si j’allais poser mais la cinquantaine de parapentistes qui y étaient déjà m’ont permis de prendre la décision.

Et me voilà posé à 14h30 sur le Mont-Blanc, le toit de l’Europe, avec un sentiment de joie immense. Félicitations, photos et discussions… Je ne tarde pas trop à décoller car le vent est nul, la neige un peu trop molle et la fatigue de l’altitude se fait sentir. S’en suit le plus long plouf que je n’ai jamais fait : 50 minutes du sommet du Mont Blanc en passant par l’Aiguille du Midi, pour enfin retourner dans la vallée de l’Arve et me poser à Chedde. Après toute l’équipe arrivée, j’ai dû payer ma tournée car j’étais le plus jeune du groupe. Une journée magnifique partagée avec des personnes géniales dans des conditions idéales. Je pense que ce vol restera à jamais dans ma mémoire.

Le récit du vol parapente au Mont Blanc de Noé Devey

La journée était prometteuse, personne n’avait de doute sur les conditions du jour. Il y avait même des personnes des 4 coins de la France qui ont posé quelques jours pour profiter de la journée.

Décollage dans le début du créneau, j’ai essayé de suivre Rémi Bourdelle de la Team Chamonix avec qui j’avais planifié l’itinéraire et la journée. Il se jette avec son Enzo 3 après le Génépi où tout le monde se fait descendre, c’était le seul point bas du jour. Une fois refait du côté suisse, c’est la course de celui qui fait le plus haut plafond. Je choisis de prendre seulement les thermiques les plus généreux pour ne pas perdre de temps et, en même pas 45 minutes, nous voilà sous le Mont Blanc prêt à faire le gros plaf et à poser directement au sommet du Mont Blanc ou Rémi m’attendait.

Une fois là haut, c’est l’euphorie. Le manque d’oxygène m’épuise au bout de 10 pas dans la neige.
Je fais des câlins à mon pote tellement je suis heureux d’être là. On m’a même offert une gorgée de Heineken (un peu réchauffée je l’avoue).

Un petit moment de contemplation et je pars avec Remi chercher une personne posée un peu bas sur la face sud. Une fois remontés, les pilotes commencent à redécoller, non sans mal à cause du manque de vent.

Je passe finalement 3 à 4 heures au sommet pour aider les gens à étaler leurs voiles et checker les décollages. Une fois qu’il ne reste qu’une petite dizaine de pilotes aptes à décoller seul, je me jette sur la face nord à la suite de mon pote Rémi qui m’attend en faisant des waggas sur le dôme du goûter.

Une fin de vol très calme et contemplative ou je m’occupe à faire sécher mes baskets mouillées jusqu’à l’atterrissage au Savoy (Chamonix). Une expérience qui restera dans ma mémoire.

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Le vol parapente au Mont Blanc de Stéphane Boulenger (en vidéo)

L’approche

L’atterrissage

Le décollage

Le vol parapente au Mont Blanc de Bertrand Chol en images

Le vol parapente au Mont Blanc de José Rouzaud (son premier depuis Plan Praz)

Ce sont ces vols auxquels on ne croit pas, auquels on pense en se disant les autres y arriveront. Et puis, les autres, ils sont là, des papillons dans le ciel, des couleurs dans l’azur, et les autres, on les suit, ils nous suivent...

En l’air, je ne reconnais aucune voile et je sais que, dans la multitude, ce que je connais sont là. Je reconnais des voix à la radio. Et puis, la masse d’air est superbe, parfois sportive. Je la découvre, je compose avec. Je suis les indications glanées au déco et sur les cartes et je découvre le cheminement tout en prenant quelques options de placement, avec la peur de descendre, de ne pas y arriver.

4000 m, direction le col de Miage

4000 m et direction le col de Miage, passé à 3700 m, tant que je vois des voiles plus bas, ça me rassure. Tout seul, je n’aurai jamais osé m’y aventurer. Le paysage est tellement acéré, les roches sont impressionnantes (c’est le moment de ce vol qui m’a le plus marqué). Je trouve que les autres volent mieux et plus haut, montent plus vite, se placent mieux. Je reste bloqué de longs moments à 4400 m. J’ai peur de perdre l’altitude gagnée. Je reviens sur mes pas, j’enroule encore et puis, à un moment, je monte : 4400, 4500 et ,petit à petit, je sors. Les 4800 m sont atteints et je suis au moins 150 m au dessus du sommet. J’observe un pilote qui pose. A mon tour, je fais mon approche, ça arrive un peu vite, il n’y a pas d’air, deux petits coups de freins et ce à quoi je n’aurais pas cru est fait : je viens de poser avec pleins d’autres au sommet du Mont Blanc, c’est Magique !

Une grosse pensée à tous mes proches auquels je dédie ce vol, ma gratitude à la beauté de ce monde qui nous offre de tels cadeaux !

Le Mont Blanc et les effets de la canicule – par Nicolas Plain

Avec le dérèglement climatique, ces vagues de chaleur sont plus fortes et plus fréquentes. La station de mesure officielle à 50 mètres sous le sommet affiche 6,8 degrés, record absolu depuis le début des relevés de température, toutes saisons confondues !
Cette vague de chaleur en tout début d’été met en danger l’ensemble du massif alpin : chute de séracs, écroulements rocheux, fonte des glaciers s’accélèrent.
Pour limiter ces effets, des solutions concrètes, locales et réplicables partout dans le monde existent. Cet été, j’irai à la rencontre des femmes et des hommes qui les ont imaginées et mises en place.

Retrouvez–moi cet été pour la traversée des Alpes en parapente et sur Ushuaïa TV pour notre documentaire « Il faut sauver les Alpes »

Image : Nicolas Plain & Thomas Pueyo (pour le Face caméra) – Montage : La Jolie Prod

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Le vol parapente au Mont Blanc de Didier Alain

Le témoignage de Julien Irilli interrogé par le Dauphiné Libéré

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