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Flot’bar, un nouveau concept de cage de pilotage proposé par Alain

Flot’bar, un nouveau concept de cage de pilotage proposé par Alain

Une cage de pilotage qu'on emporte dans son sac de portage !

Pour piloter en parapente, il faut déformer le profil mais il en résulte une dégradation des performances. Pour remédier à cela, Jean-Louis DARLET, deltiste chevronné, avait inventé dans le début des années 1990 un système qui n’entraîne pas de déformations en vol : la cage de pilotage. Ce système sans freins, ni accélérateur, ni trims permet de piloter l’aile sans création de traînée parasite. Le principe de pilotage ressemble beaucoup à celui du delta par une maîtrise directe de l’attitude de l’aile en tangage et en roulis sauf que l’aile n’est pas liée rigidement à une barre de contrôle.

Alain, “jeune parapentiste de 60 ans”, a un passé dans le delta et, l’idée de créer une cage de pilotage a fait tout doucement son chemin depuis qu’il est parapentiste. Et il a réfléchi à un système facile à loger…

Petit portrait d’Alain Marty

Après une première inscription au club Villejuif Vol Libre en 1978, il a commencé à pratiquer réellement le deltaplane en 1979 pour quelques années. En 1986, il a appris le parapente à St Hilaire du Touvet sur une voile à 7 caissons (BLS) : “La vie m’a fait quitter le Vol Libre pendant quelques temps pour d’autres activités (ski, planche à voile, voile de croisière). Un sentiment de grand vide intérieur m’a alors fait revenir au parapente, au paramoteur, au delta, au delta motorisé (avec un harnais mosquito) et enfin à l’ulm pendulaire. En avançant avec l’âge, j’ai ‘’élagué’’ mes activités aériennes pour me recentrer essentiellement sur le parapente“.

Comment lui est venue l’idée du Flot’bar ?

L’idée du Flot’bar  lui est venue il y a quelques années mais, jusqu’à maintenant, il n’avait jamais trouvé le temps de réaliser l’appareil puis de le tester. Son idée de départ est simple : un appareil qui, comme la Cage, permet de pratiquer le vol avec un seul point d’ancrage, un poids réduit, un dimensionnement qui, une fois plié, permet l’emport dans un sac de parapente, la conservation du suspentage d’origine (dans un esprit de simplification) : “Avec le Flot’bar, j’ai voulu faire une synthèse entre le delta et le parapente. Je ne sais pas encore si j’y suis totalement parvenu mais les premiers résultats sont encourageants“.

Il a  réalisé son premier petit vol sur pente école en Novembre avec un parapente Skywalk Chili2 à 3 lignes de 26m² : “En résumé, on baisse l’anse gauche pour tourner à gauche, l’anse droite pour tourner à droite, on monte les 2 anses pour accélérer (variation de l’angle d’assiette). Pour l’atterrissage, on baisse les 2 anses pour freiner tout en faisant pivoter vers le bas l’arrière de l’appareil pour obtenir un bel arrondi”.

horizontal break

Le principe du Flot’Bar

Le Flot’bar est un nouveau dispositif d’aide au pilotage d’un parapente. Il est construit en aluminium et son poids est de 3,4 kg. Il permet de pratiquer un pilotage sur les 3 axes – tangage, lacet, roulis – par l’intermédiaire d’un point d’ancrage central du pilote. Le parapente est déconnecté des élévateurs d’origine puis relié aux maillons des élévateurs du Flot’bar (la partie freinage peut être démontée car inutile).

L’appareil se compose de différentes parties :

  • la quille,
  • le barreau transversal flottant,
  • les anses de pilotage,
  • les leviers,
  • les élévateurs en drisse
  • et plusieurs petites poulies montées aux extrémités du barreau et sur la quille.

Bien que ces petites poulies ne pèsent que 5 gr, leur charge de rupture est de 300 kg !

Le barreau transversal flottant est relié au centre de la quille par l’intermédiaire de 2 liens en V. Les groupes de suspentes gauches et droits sont reliés entre eux par les élévateurs qui cheminent au travers des poulies du barreau et de la quille. Les anses gauche et droite sont boulonnées sur la quille et mobiles autour d’un axe horizontal, les leviers font la jonction entre les anses et l’élévateur arrière C2.

Liaison Anses-Quille

Les anses, actionnées par les mains du pilote communiquent un mouvement vertical vers les 2 côtés de l’élévateur arrière C2 par l’intermédiaire des leviers et de la poulie arrière de la quille. Les poulies du barreau transversal permettent de renvoyer l’ancrage des élévateurs à la quille sur des points distants de quelques centimètres. C’est cette distance qui va permettre d’agir sur l’axe de tangage par rotation de l’ensemble autour du point d’accrochage du pilote. L’ancrage des élévateurs A1 et A2 à l’avant de la quille est fixe. L’ancrage de l’élévateur B au centre de la quille est mobile. L’ancrage des élévateurs C1 et C2 à l’arrière de la quille est mobile. La course des élévateurs B, C1, C2 est limitée par l’intermédiaire de 2 nœuds placés de part et d’autre des poulies de quille dans le but de régler précisément le vrillage de la voile.

Un appui vertical vers le bas sur l’anse gauche va tirer la partie gauche de l’élévateur C2 vers le bas. Par la poulie de renvoi, la partie droite de cet élévateur va monter et provoquer le vrillage de la voile. La demi-aile gauche va ralentir et la demi-aile droite accélérer (virage à gauche). Si on baisse les 2 anses (traction arrière gauche et droite simultanée), on provoque un mouvement en tangage à cabrer, l’aile ralentit. Si on les monte (poussée vers le haut par l’intermédiaire des leviers), on provoque un mouvement en tangage à piquer qui va accélérer la voile. La gestuelle ressemble à celle du parapente classique. La différence c’est qu’ici il n’y a ni accélérateur ni freins, l’amplitude de la vitesse est obtenue en imprimant un mouvement en tangage. Pour la précision du vol, le pilote peut également agir sur la position de son centre de gravité en tirant, en poussant les anses ou en les déplaçant latéralement dans un mouvement de rotation.

Liaison Anse-Levier sans perforation.

Sur mon modèle expérimental, l’optimisation des paramètres de vol se fait par déplacement du point d’ancrage du pilote sur une cordelette à nœuds reliant le nez à la queue de la quille. On peut ainsi faire cheminer ce point sur l’axe de tangage en fonction du poids du pilote ou de la force du vent afin d’obtenir le meilleur compromis.

Point d’ancrage pilote réglable

Pour ce qui est du design, il existe forcément dans l’industrie du vol libre des techniques de fabrication qui pourraient faire tendre l’ensemble vers un produit plus abouti, mais ceci n’est pas de mon domaine…
A noter également qu’en réalisant un modèle simplifié plus compact, le Flot’bar pourra trouver sa place dans l’univers du kite. Mais ça, c’est une autre histoire…

Alain Marty – Visiter son site

ROCK THE OUTDOOR, la culture parapente