Triangle de Tom au départ de Gréolières Moustiers/Montclar (195 km)
Photo ci-dessus : Retour à l’Estrop avec le massif des Ecrins en toile de fond
Tom est moniteur à l’école Ailements
Cela fait quelques jours que les belles conditions printanières sont là dans les Alpes du Sud mais aussi dans les Alpes du Nord. J’ai pu me libérer pour profiter des belles journées, j’étais bien motivé et mort de faim après un hiver quasiment sans voler. Les copains sont bien motivés et pas mal disponibles, ce qui donne de belles journées de vol entre potes et une certaine émulation !
Le 4 avril, départ depuis le site de Cheiron
Refroidi par des piqûres de chenilles processionnaires lors du dernier vol de Fourneby, j’opte pour le Cheiron avec comme objectif triangle FAI (Coursegoules, Moustiers, Dormillouse). Le départ depuis ce site est plus aléatoire que depuis Fourneby ou Bleine sans compter la marche pour monter au déco (environ 400m de dénivelé). Du coup, on se retrouve en effectif réduit et seulement trois bons potes qui n’ont pas forcément de grand objectif et surtout pas peur de faire un tas à la première transition.
10h50, décollage et hop c’est fumant
10h50, décollage et hop c’est fumant : zigzag vers Coursegoules, histoire d’agrandir un peu. Un aigle se fait un lapin au petit déjeuner sur la crête enneigée, quelque peu incommodé par un plus gros volatile que lui, il décolle tant bien que mal avec son butin. Les potes décollent, Mathieu se satellise direct et transite sur Fourneby. Avec Robin, on vise le thermique pour faire le plaf mais on doit s’arrêter avant la mort dans l’âme pour cause de TMA. C’est parti pour la transition, ça flotte bien et Robin me talonne avec sa petite Epsilon. Puis ça commence même à monter, je pousse à fond, ça monte encore… Je dois faire des 360 à deux reprises sur cette transition d’habitude compliquée qui ne l’est pas aujourd’hui. Robin hallucine en me voyant faire cela et arrive satellisé sur Fourneby. Les pilotes présents au déco essayent de décoller mais ils sont légèrement vent de cul. Avec mes 360, je me retrouve à raccrocher au niveau du décollage et là c’est pas génial… Je me retrouve à zoner bas sur les faibles pentes du pic de Fourneby tandis que Greg arrive satellisé. Je prend tout ce qui traîne et ressort dans un petit thermique où l’agilité de ma NIVIUK Peak 4 fait merveille. Tout s’enchaîne bien après et il faut mettre le turbo car les journées sont encore courtes et le projet ambitieux.
Au Teillon, je rejoins Mathieu dans le thermique et essaye de le convaincre de venir vers Moustiers mais il n’est pas chaud et préfère monter vers St André avec le Sud Est. Les paysages sur le chemin vers Moustiers sont toujours un régal pour les yeux : les cadières de Brandis, les gorges du Verdon, le plateau de Valensole et ses champs colorés, le lac de Sainte Croix et son bleu turquoise.
A Moustiers, le sud est bien présent et vu le plaf 3200, la transition vers barre de coupe va être easy. J’hésite même à aller vers Dignes et passer par les Monges mais je préfère prendre l’itinéraire classique via les autoroutes du coin plutôt que le raccourci par la campagne. Barre de coupe, j’aime ce coin sauvage avec ses falaises et j’y avais même vu un loup à l’affut d’un groupe de biches aux abords de la falaise l’année dernière. J’essaye de rester haut pour peut être faire un tout droit jusqu’au Traumas mais ça ne se passe pas comme prévu. Je ne veux pas me jeter dans la marmite de la Blèone ; du coup; petit détours par le Cheval Blanc et cheminement jusqu’a Lachaux. Une formalité et me voilà au Traumas et là panne de cerveau…
Me voilà au Traumas et là, panne de cerveau…
C’est pas mal à l’ombre et je pense gagner du temps alors que ça ne monte guère en partant derrière à hauteur de sommet du Traumas. Mais bien sûr je ne le fais jamais et là aujourd’hui hop et ben ça ne marche pas! L’ouest est bien présent ici et je suis un peu sous le vent dans le trou, du coup, je m’enfonce vers le fond de la combe noire au pied de l’Estrop et ça ne marche pas non plus. Grosse colère, je m’insulte de tous les noms et en plus je fais chier les bouquetins et mouflons présents qui normalement ne nous voient même pas 1000m plus haut.
J’arrive à m’en sortir mais, au lieu de gagner du temps, j’ai perdu 15 minutes et c’est un moindre mal car avec une option aussi moisie que ça j’aurai même pu me faire poser dans les ravines et devoir marcher comme punition. Enervé, j’avale la blanche sur le barreau mais l’heure tourne, le timing est serré et l’ombre gagne du terrain.
Retour sur le Traumas, quelques tours de thermique pour faire le plafond à 3400 et je fonce sur des planeurs qui enroulent sur la montagne de Boule. Puis direction Cote Longue où je croise enfin un autre volatile comme moi mais pas le temps de sympathiser le plafond stratosphérique presque 4000m à 16h30 m’appelle.
Je chemine sous les nuages devenus bien présents et finis par essayer d’aller prendre ce que je pense être la confluence vers St André où un delta monte comme une balle mais dérive beaucoup. Raté, j’ai cramé tout mon gaz et me rabat sur la crête des Serres mais les nuages à la base élevés s’étalent de plus en plus à une vitesse inquiétante. Patience, c’est le point dur du vol! il faut bétonner et, en plusieurs thermiques, je me retrouve à pouvoir passer au sud vers le Cremon mais là bas il fait nuit… J’avance prudemment, prend tout ce qui passe et un thermique au-dessus du lac m’amène au plafond en compagnie des planeurs. Je me colle sous le gros noir et il est vraiment costaud, l’ombre va de Saint André à Valderoure.
Fin de vol vers Fourneby, la fameuse piste d’atterrissage D802 et Gréolières les neiges (photo Mathis Rhul)
Il commence à y avoir du grésil
Il commence à y avoir du grésil et les 3400m de gaz sont les bienvenus pour rejoindre le soleil vers Bleine. Au final, ça porte bien, c’est fait la pression descend et j’ai le temps de profiter à fond de la fin de vol malgré le grésil qui tombe dru. Le soleil rasant et la brise m’amène jusqu’à Fourneby alors que sangliers, cerfs et biches sont de sortie imperturbables dans leurs quête de nourriture! Pas de nouvelles du reste de l’équipe, du coup j’essaye de me rapprocher le plus possible de la voiture et aligne la piste d’atterrissage de la D802. Je commence à l’avoir pratiqué cette piste d’atterrissage et le gradient marqué assure un cratère garanti ! A peine posé et les copains arrivent et on file à Gréolières pour partager une bonne bière et nos vols respectifs ! Bref une bonne journée fumante, des potes et voila la journée parfaite !
Pour plus de photos voici un lien vers les magnifiques photos de Benoit Morel
Quelques vols des jours précédents
Le 29/03:
Tom : http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2016/vol/20208077
Mathieu : http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2016/vol/20208092
Mathis : http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2016/vol/20208179
Doarama du jour avec mathis et Karlis avec la Diva BGD : http://doarama.com/view/1270247
Le 30/03
Tom Remi : http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2016/vol/20208309
Mathieu Henneteau : http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2016/vol/20208299
Benoit Morel : http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2016/vol/20208239
Nico Féraud : http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2016/vol/20208251