Essai de la nouvelle Little Cloud Gyps par Eric Mossière (145 km)
Photo ci-dessus : Tom Bourdeau
J’ai toujours regardé avec grand intérêt les produits Little Cloud car ils sont mis au point ici, “à la maison”. De plus l’esprit de la marque, porté par Tom Bourdeau me plaisait plutôt. Malheureusement ma pratique étant plutôt orientée cross, je n’avais jusque là pas trouvé chaussure à mon pied dans la gamme Little Cloud jusqu’à l’arrivée de la Gyps.
En bas de page, les impressions d’Eric à propos de la LITTLE CLOUD Gyps
145 km avec la Little Cloud Gyps le 29 mars 2017
J’avais pu essayer un proto de la 24 l’automne dernier et j’avais été bluffé par le confort et la sérénité ressentis sous cette aile. Quant aux performances, difficile de se faire une vraie idée à ce moment-là, mais elles me semblaient tout à fait comparables à mon Oméga X’alps 22.
Premier vol à Saint Hilaire du Touvet
Ce printemps, ça y est, les thermiques généreux sont de retour, la taille 22 de la Gyps est prête, et, fort gentiment, Tom me confie une aile de pré-série à essayer. Direction les Alpes du Nord avec une première prise en main à St Hilaire du Touvet.
Les sensations sont très bonnes: l’aile glisse bien, mord dans le thermique, la maniabilité est incroyable pour une aile de presque 7 d’allongement. De plus, on la sent très solide, ce qui donne envie d’abuser de l’accélérateur d’autant que le pilotage aux C fonctionne très bien.
Second vol à Meruz le 29 mars
Le 29 mars, direction Meruz avec mes deux acolytes habituels: Tom sous sa Cure M et Phil sous son IP6 23. L’objectif est de descendre les faces Est des Bauges et à la Savoyarde, on verra bien! Nous sommes une quarantaine de pilotes au décollage, il va y avoir moyen de faire des comparaisons!
Les conditions sont plutôt toniques et généreuses et, c’est avec beaucoup de sérénité, en navigant proche du relief que j’avance rapidement. Bien sûr, le plané n’est pas au niveau des deux lignes récentes telles que les Dudek Coden Pro présentes ce jour là, par contre la sérénité et le confort apportée par la Gyps 22 me permettent de coller au relief sans état d’âme. Les ailes plus allongées préférant se tenir un peu plus éloignées, pour certaines, elles perdent de l’altitude alors que je flotte remarquablement bien en toute sérénité.
Arrivé au pic de la Sauge, on se questionne, les plafonds ne sont pas très hauts (2100m) et une majorité de pilotes semble faire le choix de rester dans les Bauges. Postés en attente, les copains observent, pendant que je grignote mon retard pris pour m’extraire au décollage.
Ils font finalement le choix de la Chartreuse. J’ai encore un thermique de retard, je doute un peu, cette transition me fait peur de par sa longueur et je ne voudrais pas me vacher au pied des avants reliefs de Chartreuse.
Bon, les copains sont partis, je ne peux plus me défiler. La transition se passe très bien, l’aile glisse à merveille au premier barreau et j’arrive finalement à une hauteur tout à fait comparable à celle des autres.
Je pousse sans stress sur le barreau jusqu’à rejoindre St Hilaire. Les conditions sont plus que généreuses et l’aller retour Saint Eynard-Granier est une formalité. Avec un plafond à 2600, nous repartons vers La Savoyarde. Phil est dans un groupe devant et je débute la transition en même temps que Tom. Je fais le choix d’une laisse de chien plus marquée que lui et parcours donc plus de chemin mais je n’ai pas l’impression d’être ridicule face à lui.
Raccrochage plutôt facile comparé à certaines fois et nous filons rapidement jusqu’au Colombier.
Les cumulus commencent à se désagréger, ça sent la fin de journée.
Pensant gagner du temps, je néglige un dernier thermique qui me coûte le passage du Julioz alors que les copains ayant assuré le coup avec 150m de plus, contournent l’obstacle.
Grâce à un dernier thermique salvateur qui les remonte à 2500m ils glissent alors vers Ugine pour boucler. Quant à moi, je finis à Bellecombe en Bauges, au pied du Roc des Bœufs. Je me maudis un peu pour ma précipitation mais fais contre mauvaise fortune bon cœur. J’ai quand même volé 145 km!
A propos de la LITTLE CLOUD Gyps
En concevant cette aile, le choix de Tom Bourdeau était clair : casser cette image de mini voile encore souvent associée à Little Cloud, démontrer que, dans la gamme, il y avait aussi des ailes performantes conçues pour le vol de distance. Le tout en restant dans la philosophie Little Cloud, à savoir : amortissement en tangage, maniabilité et sécurité. Tom a toujours été un peu électron libre dans ce milieu. Il taille sa route, suit ses propres idées, et ses ailes ne ressemblent à rien d’autre.
Description
Pour plus de détails techniques sur la construction, je vous laisserais contacter Tom, je ne suis pas expert.
Mais ce qui saute aux yeux, c’est la simplicité. Des joncs plutôt courts dans le bord d’attaque, pas de shark nose mais pourtant l’aile est solide accélérée et tolère bien les basses vitesses. Par souci de sécurité, pas de joncs dans les stabilos pour limiter le risque de cravate.
Décollage
Au décollage, l’aile est très légère au gonflage même dans sa version lourde (enfin seulement 3,5kg!) et n’a aucune tendance au dépassement. La prise en charge est bonne.
En l’air
Comme dit plus haut, l’aile donne une impression d’être très monobloc et très solide. On ne sent pour ainsi dire pas l’allongement de 6,95. Dès les premiers thermiques, pas de doute, la maniabilité est là.
La seule interrogation qu’il me reste est le meilleur ptv qui convient pour cette taille 22. Je l’ai volée à 89-90kg mais j’ai l’impression qu’en thermiques faibles à moyens, elle gagnerait à être chargée à 3 ou 4 kilos de moins. Mais, à confirmer, je n’ai pas pu vérifier…
L’aile est très maniable, beaucoup plus que toutes les autres EN D que j’avais essayées précédemment. Très amortie en tangage selon la philosophie Little Cloud et plus vive en roulis. Le pilotage aux arrières est très efficace et on n’hésite pas à voler accéléré même en conditions turbulentes.
La voile se pilote sur peu de débattement mais on peut vraiment descendre les mains pour une repose au déco par exemple.
J’ai aussi expérimenté les fermetures dans la vraie vie, en conditions réelles. L’aile est très saine et n’a pas tendance à cravater ou à pivoter. Comme je l’ai dit précédemment, l’aile inspire vraiment confiance et on n’hésite pas à accélérer ou à aller prospecter dans des recoins “marginaux”… Alors forcément, de temps en temps, ça ferme. Les réactions semblent plutôt bénignes pour une aile de cet allongement. Pas l’ombre d’une cravate, et très peu de rotation même sur des fermetures de grande amplitude.
Attention, pas d’enflammade, on a quand même une aile de presque 7 d’allongement au-dessus de la tête! Je me répète mais ça me semble important d’enfoncer le clou.
Une aile vraiment sympa, performante et qui permet de voler loin et longtemps sans stress excessif.
L’idée de Tom n’était pas de concurrencer les EN D de dernière génération en deux lignes, type Ozone Zeno, mais plutôt les 3 lignes classiques type OZONE M6, Gin GTO 2, ou ADVANCE Omega X-Alps.
Et dans ce programme là, la LITTLE CLOUD Gyps 22 semble tout à fait “faire le job” avec en bonus un confort, une facilité et une sécurité passive inégalés pour la catégorie. Une aile faite pour voler vite et loin sans stress. Les 200 kilomètres sont à portée, sans l’ombre d’un doute!
Eric Mossière
GYPS | 22 | 24 | 22
LIGHT |
24
LIGHT |
---|---|---|---|---|
SURFACE | 22.5 | 24.5 | 22.5 | 24.5 |
SURFACE PROJETÉE | 19 | 20.5 | 19 | 20.5 |
ENVERGURE A PLAT | 12.5 | 13 | 12.5 | 13 |
ALLONGEMENT A PLAT | 6.95 | 6.95 | 6.95 | 6.95 |
ALLONGEMENT PROJETÉE | 5.28 | 5.28 | 5.28 | 5.28 |
NB CAISSON | 61 | 61 | 61 | 61 |
PTV (KG) | 70/90 | 85/105 | 70/90 | 85/105 |
POIDS (KG) | 3.5 | 3.7 | 3.3 | 3.5 |
CERTIFICATION | CCC | EN D | CCC | EN D |
COULEUR | BLUE
WHITE |
BLUE
WHITE |
WHITE
ORANGE |
WHITE
ORANGE |
PRIX | €3600 | €3600 | €3800 | €3800 |
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Voir la description de la LITTLE CLOUD Gyps sur le site LITTLE CLOUD