Quelques actions éco-responsables menées par les fabricants
AIR DESIGN France – Nicolas Cochet
La réponse qui suit est partiellement celle de AirDesign, partiellement la mienne en tant que représentant de la marque, sans forcément qu’elle « engage » celle-ci.
Nous parlons donc d’un loisir qui, par essence, peut être considéré comme non « utile » et donc générateur de « déchets » et d’émissions non nécessaires, c’est le moins qu’on puisse dire. Ca n’empêche pas les fabricants comme les pratiquants de faire le maximum pour limiter leur impact sur l’environnement, et on sait que dans la pratique, c’est jouable.
Notre prise de conscience
L’équipe AD, en Autriche comme en France, est très consciente et très concernée par le respect de nos espaces de pratiques, de notre environnement, de la planète en général. Les dirigeants sont de fervents défenseurs de l’environnement.
Pour ce qui est des ailes, les contraintes sont importantes : nous dépendons de très peu de fabricants de matériaux, des industriels qui souhaitent minimiser leur impact, agissent souvent à petite échelle, travaillent sur des solutions à long terme, mais il faut voir les choses en face, balayer toute hypocrisie, nous dépendons aujourd’hui quasi uniquement de produits dérivés du pétrole.
Il ne faut pas oublier que nous fabriquons des aéronefs, nous confions la vie de nos pilotes à nos produits, et aucune concession à la qualité, la robustesse, la fiabilité et la reproductibilité des fabrications ne peut être faite. De ce fait, l’utilisation de matériaux recyclés dans la fabrication des ailes est très contraignante (traçabilité, répétabilité des lots de tissu…). Mais pas impossible.
L’impact sur les coûts de fabrication
Aujourd’hui déjà, les pilotes se plaignent des prix de leurs jouets sans toujours en comprendre les coûts (un aéronef pour moins de 5000€, ça reste incroyable). Seront-ils prêts à payer beaucoup plus cher une aile faite à partir de matériaux beaucoup plus chers à produire ? Il serait intéressant pour RTO d’interroger les différents fabricants de matériaux pour connaitre leurs actions. Je ne vais pas répondre ici pour eux.
Notre impact le plus contrôlable reste sûrement lié au transport. Bien que nous transportions des aéronefs de 4-5kg en moyenne, leur transport n’est pas sans conséquences. Les lieux de fabrication peuvent surement être optimisés (« mais pourquoi ne fabriquez-vous pas en France? »), mais il faut garder à l’esprit que nous livrons des relativement petites quantités partout dans le monde : on sera toujours loin d’un client sauf si on fabrique dans chaque pays où l’on vend.
Reste que nous agissons sur les points sur lesquels nous avons plus de contrôle. Limiter les emballages, produire des accessoires de la manière la plus éco-responsable possible, nous établissons en ce moment des partenariats avec des fournisseurs que nous choisissons pour leur éthique et process réels.
Recyclage ?
Nous étudions également les filières de recyclage. Pour les ailes bien sûr. Les difficultés restent la collecte des ailes, la séparation des éléments avant de pouvoir recycler ceux-ci individuellement, mais nous sommes sur des bonnes pistes.
De là à promouvoir sereinement une marque « éco-responsable », il y a un pas. Quand nous aurons suffisament d’assurance quant aux résultats de nos efforts, nous pourrons peut-être en commencer la promotion (des efforts).
Je pense que c’est très bien de faire prendre conscience à tous que, bien que nous soyons des contributeurs de la dégradation de l’environnement, nous pouvons chacun faire quelque chose pour limiter noter impact, l’action de RTO est à ce sens louable (prise de conscience). Il ne s’agit pas d’être irréprochables (ou autant arrêter de voler pour le plaisir tout de suite), mais ce sont les petits ruisseaux (propres) qui font…
FLYFAT, fabricant suisse
L’initiative de faire du “Swiss Made” chez FLYFAT était largement motivée par le fait de créer un service de proximité et éviter d’utiliser des matériaux et productions venants de “l’autre bout du monde”.
Aussi, pour la fabrication de nos parapentes “hors de Suisse”, nous restons dans le cadre d’une production où les matériaux utilisés et l’assemblage des ailes ont lieu dans un périmètre de 1000 km autour de nos bureaux en Suisse. Nous utilisons exclusivement des tissus venant de Porcher Sport (Lyon), des suspentes Cousin, Liros et Edelried (Europe), maillons rapides Peguet (France), sangles Mouka Tisnov (Tchéquie) et l’assemblage final a lieu en Tchéquie (1000 km de chez nous).
Cette démarche nous a toujours semblé évidente et nous nous efforcerons de garder cet état d’esprit dans le futur.
Dans une démarche contradictoire à l’éco-responsabilité, mais motivée par le souhait de développer l’activité économique dans un pays qui nous tient à cœur, nous avons lancé une micro production de cerfs-volants au Népal.
Lien vers notre page “kites” et le lien vers la vidéo de production du stunt fait au Népal, le “FAT YAK”
PORCHER Industries – Dominique Sur
Le groupe Porcher industries et notamment la marque Porcher Sport s’engagent à répondre à des enjeux environnementaux et ainsi réduire son empreinte carbone et celle des pratiquants.
Aujourd’hui, 3 axes principaux font partie intégrante de la stratégie de Porcher industries :
– Nous optons pour une logique d’utilisation de matériaux développés pour d’autres applications (par exemple, le tissu parachute déclassé est réutilisé sans transformation pour la fabrication d’appareil (veste de la marque Berg pour laquelle nous avons eu un ISPO award avec notre partenaire Berg).
– Nous tissons également des fibres naturelles comme la cellulose, notre produit s’appelle Greenlite
– Nous recyclons avec nos partenaires des tissus et cette année lors de la Coupe Icare, nous avons exposé une sellette et un repose-pieds en textiles recyclés.