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Clément Latour à fond dans son entraînement pour la X-Alps

Clément Latour à fond dans son entraînement pour la X-Alps

ROCK THE OUTDOOR soutient Clément dans la course extrême Red Bull X-Alps qui consiste à parcourir plus de 1000 km en marche et vol. Le mois dernier, nous avons présenté la préparation de l’équipe de Clément. Cette fois, nous nous penchons sur son entraînement.

Clément, comment ca se passe ton entrainement depuis la dernière fois que l’on s’est vu?

Plutôt bien. Il y a eu du beau temps et quelques entrainements depuis notre dernière rencontre avec ROCK THE OUTDOOR. Le travail en équipe avance bien et nous sommes toujours aussi motivés. Tout se met en place petit à petit mais il y a toujours des préparatifs à mettre en place avec seulement 45 jours du départ.

La Red Bull X-Alps demande beaucoup d’engagement personnel. Comment tu organises ta vie professionnelle, les entraînements, la famille..?

C’est un peu compliqué parce qu’on est en pleine saison en ce moment. Le printemps, dans le milieu du parapente, c’est toujours une période très dense au niveau du travail. Le plupart de nos clients sont eux aussi en préparatif et il y a beaucoup de commandes et de suivi, ce qui est normal. En même temps, les journées se rallongent et nous laissent un peu plus de temps. Du coup, j’essaye de jongler avec les entraînements  à l’heure du déjeuner, tôt le matin ou après le travail. J’arrive à me libérer quand même.

Philippe Barnier, Clément et Lionel Patty

Parle moi de ta préparation. Qui te soutient pour ta préparation physique et est-ce que tu te fais aider par un coach pour le côté “mental”, comme fait certains concurrents?

Je ne suis pas spécialiste mais je pense qu’évidemment il y a une préparation mentale à faire. Je n’ai pas de psychologue ni coach spécifique, mais avec Philippe (Barnier), nous faisons une préparation ensemble de “prévisualisation”, pour nous aider à imaginer toutes les scénarios possibles et envisager leurs solutions pour être bien préparés en cas de changement de programme. Cette prévisualisation « virtuelle » est importante pour moi car, pendant la course même, je n’aurai pas le temps d’y penser, alors mon esprit doit être préprogrammé avec tous les différents scénarios possibles selon l’endroit où on se trouve. Que ces possibles changement de programme ne me posent pas de stress et que tout soit clair dans ma tête. Philippe, avec sa grand expérience, est vraiment très doué pour ça et il m’aide beaucoup là dessus.

Du côté physique, je fais beaucoup de course à pied parce que j’aime ça. L’hiver, je pratique le ski de fond, au printemps un peu de vélo et de la marche, avec ou sans sac sur le dos. Ce que j’aime plus particulièrement, c’est de faire du dénivelé; monter à pied au déco pour en redescendre en parapente, mais il ne faut pas faire que ça parce que c’est important aussi de s’entraîner à marcher sur le bitume, car il y’aura forcement des jours de pluies. Marcher avec un rythme soutenu sur le macadam habitue les pieds et aide au renforcement musculaire. Côté parapente, vous évitons les vols classiques et essayons, dans la mesure du possible selon les conditions météos, de découvrir des itinéraires inconnus. Récemment, nous avons volé dans les Alpes Suisses au dessus des glaciers pour faire une reconnaissance des hautes montagnes là bas. C’était très beau, et, pour moi, ces choses là font aussi partie de ma préparation mentale.

Clément après un entrainement matinal avant le bureau jusqu’au sommet du col des Frêtes

Comme tu es très sportivement actif de nature, souffres-tu de faiblesses physiques auxquelles tu dois faire particulièrement attention?

Ben oui, je commence à me faire vieux moi aussi! Bien évidemment, la plupart des athlètes souffrent des problèmes de genoux ou d’articulations. J’en ai aussi et une sensibilité au niveau du dos mais rien qui ne me contrarie plus particulièrement. Il y a deux ans, ces petites contraintes ne m’ont pas empêché de faire la X-Alps et je pense que nous sommes tous un peu atteints par un souci quelconque. L’important, c’est d’oublier tout ça pendant la course.

Dans la semaine, arrives-tu à t’entraîner suffisamment malgré tes obligations et quelles sont tes activités?

Je n’ai pas particulièrement une semaine “type” avec des jours alloués à une activité en particulier. Je n’ai pas de routine mais je fais plutôt au gré de la météo. Globalement je fais plus de course à pied que de vols, ou, si oui, ce n’est que des petits vols pour redescendre. En général, je fais des montées en dénivelé, par exemple monter au Col de Frêtes au dessus du Lac d’Annecy, ce qui représente 1000 m de dénivelé. J’arrive à faire ça trois ou quatre fois par semaine quand la météo le permet. Les vols de distances sont plutôt toutes les deux semaines et environ pendant quatre heures, pas plus, car souvent ça fatigue plus que d’apporter un plus.

Comment cette course impacte ta vie de tous les jours et les moments avec ta famille?

J’ai ma famille qui me soutient énormément. Je passe forcément moins de temps avec les miens mais ils me comprennent dans ma démarche. Il y aura des moments ou je serai en reconnaissance tous les weekends et je ne pourrai pas être près d’eux mais ma famille sait que ce n’est qu’une période de quelques mois très chargés et que je rattraperai ces moments en automne.

Est ce que ton équipe se joint à toi lors de tes entraînements physiques?

Pas pendant la semaine, mais en weekend, oui, nous arrivons à faire un rando ensemble, ce qui nous permet aussi de faire une sorte de réunion d’équipe par la même occasion. J’essaye de passer le plus de temps possible avec Philippe, de part sa grande expérience en vol, j’ai encore beaucoup de choses à apprendre. Quand je fais des entraînements longs, Philippe et Lionel sont souvent avec moi. Ils viennent pour m’accompagner, en voiture ou en vélo, à pied…Ils évitent de me laisser seul sur les sorties de 5 ou 6 heures d’affilées sur la route le soir, par exemple. Ca s’appelle du “Team Building!”

A ce stade de ta préparation, quelle est une journée typique pour toi?

En général, mon réveil sonne assez tôt le matin vers 5h45. Je fais un petit Col des Frettes et je redescends en vol avec mon OZONE XX Lite en me posant devant la maison dans mon jardin. Je me prépare pour arriver au bureau de SUP’AIR vers 8h15 et je fais ma journée de boulot avec une pause déjeuner ou souvent je pars faire un petit footing pendant une petite heure. S’il reste de la place en fin de journée, je ne me prive pas de faire un petit vol du soir, mais en général, il y a un peu de fatigue le soir et j’aime bien me consacrer à ma famille.

Philippe Barnier, Lionel Patty et Clément

Le mois dernier a été consacré plutôt à augmenter ta forme physique. Est ce que, avec à peine deux mois avant le début de la course, tu penses intensifier tes entraînements?

Effectivement, ma préparation est en train de s’intensifier par « blocs » d’entraînements. Pendant une semaine, je vais en faire beaucoup et d’une façon assez intense, puis je vais me reposer pendant une semaine pour reprendre ma forme. En ce moment, je pense qu’on est dans la période la plus intense au niveau entraînement physique. Après je compte faire un peu moins pour récupérer et me concentrer sur le maintien de ma forme existante plutôt que d’essayer d’augmenter à nouveau. Je ne veux pas arriver trop fatigué au moment de la course.

Est-ce important de trouver un rythme ou une routine au quotidien à ce stade de ton entraînement?

Je pense que c’est important pour son propre équilibre de garder un rythme régulier de lever-coucher. C’est sûr que, pendant la course, les heures ne vont pas être les mêmes. Elles seront plus longues : de 5h00 à 22h30 avec un rythme plus soutenu. De rallonger les jours maintenant un peu plus, ça ne peut qu’améliorer sa préparation.

Départ pour un entraînement du lac d’Annecy

Et ton alimentation, tu l’as modifiée en fonction de tes efforts?

Non, je ne change rien du tout. Je suis très actif, alors je mange ce qui me plait. Au moment de la course de toute façon, il faudra manger tout ce qu’on peut car on n’arrive jamais à ingurgiter plus de calories que l’on en dépense. Ceci dit, j’ai un peu limité certains aliments qui n’apportent rien pour voir si cela change quelque chose au niveau de la récupération d’inflammations par exemple. Mais sinon, je ne me limite pas en termes de quantité et je mange chaque fois que j’ai faim. Pendant la course, ça peut représenter tout ce qui me donne envie.

Quelle est la prochaine étape? Du repérage et une augmentation des connaissances?

Dans les semaines à venir, nous partirons en équipe pour faire de la reconnaissance dans les endroits qui nous sont moins connus. Cela sera l’occasion de tester le matériel et les équipements, de faire du repérage visuel des différentes routes et de voler si la météo le permet.

Merci Clément.
Nous te souhaitons à toi et ton équipe une bonne continuation et à très bientôt

Photos : Lionel Patty et Clément Latour

Plouf du soir après une ascension au sommet

Test du camion en mode camping

Clément en vol depuis le col des Frêtes

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