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“What the fuck”, l’art de la téléportation en parapente par Laurent Roudneff

“What the fuck”, l’art de la téléportation en parapente par Laurent Roudneff

Avec Laurent, nous avons désormais notre Candide Thovex ou Danny Macaskill. Dès qu'il peut frotter un pied ou un stabilo, Laurent plonge tel un faucon...

Vidéo après vidéo, Laurent Roudneff affine son talent de pilote freestyle mais aussi ses capacités à réaliser de belles images. Il publie aujourd’hui la vidéo “What the fuck”* qui correspond à sa vision du parapente : jouer près du sol avec les éléments et.. se laisser téléporter d’un site à l’autre.
Son tempérament joueur et son talent de créateur l’amènent à penser scénario dès qu’il se pose dans son fourgon rempli de tissus derrière le siège. Très inspiré par Candide Thovex (One of those flying days) et Danny Macaskill, il nous offre encore une fois un montage très réussi qui nous téléporte sur les sites de Quend, Equihen, dune du pilat, Doussard et même à l’intérieur d’une église !). Bravo Laurent pour cette belle réalisation !

“What the fuck” : c’est quoi ce bordel !

Interview de Laurent Roudneff

Nous avons voulu en savoir un peu plus sur l’histoire de cette vidéo.

Originaire de Haute Savoie, Laurent vit désormais à Versailles et s’occupe de la boutique en ligne « La vache s’envole ». Il est aussi président du club « Ride & Cow ». Il passe la majeure partie de son temps à voler «le plus souvent en bord de mer dans le vent fort ou bien là où le vent est bien axé». Il aime tous les types de vol mais préfère le vol ludique et de proximité.

Laurent, on remarque, vidéo après vidéo, des progrès à la fois dans ta pratique parapente mais aussi dans la réalisation de tes vidéos. Aujourd’hui, quand tu sors ta voile, penses-tu aux images que tu pourrais faire ?

Quand je sors ma voile, c’est toujours pour jouer et m’amuser et la mise en image fait partie intégrante de mes jeux. Je ne suis pas toujours en train de filmer bien heureusement mais il m’arrive souvent quand je trouve un nouveau truc à faire de me demander ce que ça donnerait à l’image bien entendu ! Parfois, c’est aussi l’inverse, j’ai une idée d’image, d’angle ou autre et je me demande comment faire pour avoir ce rendu en volant. Les images, elles, sont aussi bien entendu dans la tête et c’est clair qu’après une session dans un endroit magnifique, on en garde un petit peu pour soi dans sa mémoire !

Le style dégagé sur les dernières vidéos s’inspire de celui des vidéos de Candide Thovex et de Danny Mackasil n’est-ce pas ?

Tout à fait, quitte à s’inspirer, autant viser haut non ? Candide Thovex et Danny Mackaskill sont deux grosses sources d’inspiration pour bon nombre de pratiquants de sports à sensation, encore plus ceux qui ont envie de transmettre leur passion par le film.

Candide Thovex est un monstre d’ingéniosité qui sait se renouveler, trouver de nouvelles idées et surtout t’embarquer dans ses films d’une manière très efficace.

Danny Mackaskill est pour moi le plus original et efficace de tous les athlètes, chacune de ses vidéos est une claque artistique, sans parler de son niveau de pratique. Il y a toujours des petits trucs originaux que ce soit au niveaux des tricks que de la prise de vue, du scénario ou juste du montage.

Mais le plus fou avec ces deux là, c’est que tu te dis en regardant leurs vidéos qu’ils sont bons, ok, mais, limite, tu as l’impression que tu peux le faire mais pour avoir essayé autant en vélo qu’en ski, je te l’assure, on ne peut pas faire comme eux !

Pour faire des vidéos comme ci-dessous, il faut parfois passer par ça !

Est-ce que ce sont tes idées de prises de vues qui te poussent à progresser dans ta pratique du vol de proximité ou le contraire ?

Quand je suis haut, je me fais chier, je te jure et ce qui me fait le plus plaisir, c’est de voler près du sol et de jouer avec les éléments du relief qu’ils soient naturels ou créés par l’homme. J’essaye toujours de renouveler mes jeux, d’en trouver de nouveaux et ce sans forcément penser à l’image.
Après, je cherche aussi à diversifier mes films pour que ce ne soit pas toujours les mêmes choses au même endroit filmé de la même manière !

Donc, pour répondre à ta question, je dirai que la progression en vol fait évoluer la prise de vue mais que la nécessité de varier la prise de vue donne aussi l’occasion de tenter de nouvelles choses en vol.

Est-ce que tu écris le scénario avant ou tu te sers de toutes les images que tu fais pour faire un montage ?

Pour le scénario, il a été écrit en amont, plan par plan. J’ai eu une grande aide de la part de Benjamin Perrin (Variup) qui a une grande inspiration tous les jours mais aussi par Romain Egea et Quentin Chaumy (comme d’habitude quoi !)

Le résultat final est bien sûr un peu différent de ce qu’on avait prévu à la base, il y a eu quelques ajustements, des abandons d’idées ( comme le vol à poil qui ne rendait pas très bien et qui aurait pu filer des complexes aux autres pilotes). Mais c’est à peu près fidèle au storyboard !

Première étape de l’enchainement du passage dans le camion

Poursuite du vol après le posé dans le quadricycle !

Un créatif se doit d’être innovant.  Pour progresser et affirmer ton style (parapente et réalistion vidéo), que dois-tu travailler encore dans ta pratique ?

Le but n’est pas réellement d’affirmer un style ou un autre, je ne compte pas me placer dans une case et ne pas en bouger. La présence à mes cotés de personnes de qualité me laisse entrevoir la possibilité de projets divers et variés !

Question vol, il y a tant d’endroits que je n’ai pas encore pu exploiter sans parler de la possibilité de combos avec d’autres pratiques. Question image, les prochains projets d’ampleur repartiront certainement dans une voie plus artistique que du fun a la première personne.

Tu es un pilote de basse altitude qui adore le contact. Prends-tu du plaisir aussi quand tes pieds dépassent les 50 mètres ?

C’est haut 50 m ! t’imagines si je tombe ? Plus sérieusement, parfois il m’arrive de crosser un peu quand même, voire même de voler haut, j’ai quelques phases mais ça se finit souvent à poser des stabs sur un col herbeux…

Petite question, pour les images dans l’église, tu as demandé l’autorisation à qui ? Au curé ou à son supérieur hiérarchique tout là-haut ?

Je peux juste te dire que certaines personnes n’ont pas bien compris ce que je faisais là.

Le trou du paradis

Autre question, en quelle configuration de vol étais-tu pour le passage souterrain sous le sable ? oreilles, décrochage ?

Les oreilles, c’est un truc réservé pour les allemands non ? Ce trou dans le sable était justement un cadeau pour notre scénario. Pour poser dedans, c’est pas impossible que j’ai eu les mains un peu basses et les chevilles un peu mises à contribution.

Aujourd’hui, quand tu rêves, tu penses film ou vol ?

Dans ma tête, on est environ 7 ou 9 (mais toujours un nombre impair pour prendre des décisions quand même) donc quand je rêve c’est un sacré bordel mais c’est assez rare que je rêve de vol ou de film !

La prochaine fois, n’oublies pas de faire apparaître ta tête dans la vidéo !

Disons que je ne suis pas quelqu’un de trop centré sur ma personne et les quelques exemples que j’ai pu avoir dans ma vie de tentatives de me filmer, parler ou monter ma tête n’ont pas forcément été concluantes ! Le pauvre cadreur de Riding Zone doit avoir un sale souvenir des 79 tentatives de me faire dire des trucs devant la caméra pour finalement se résoudre à ne pas les mettre au montage. Je te jure, c’est encore mieux de se contenter de ma voile que de ma tête !

Je finirai en disant que ce sont surtout tes pieds qui ont la vedette ! Nous attendons la prochaine avec impatience !

ROCK THE OUTDOOR, la culture parapente

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