La WAY GLIDERS Sexy 18m² testée par Eric Varlet à Iquique (Chili)

La WAY GLIDERS Sexy 18m² testée par Eric Varlet à Iquique (Chili)

WAY GLIDERS Sexy, la petite nouvelle sur le marché des voiles acro

WAY GLIDERS, c’est Julien Luttringer et Cyrille Marck : deux compères alsaciens qui osent ensemble une belle aventure en créant leur marque de parapente. Julien a déjà “designé” de nombreuses voiles, notamment la célèbre U-Infinite ; et Cyrille est un pilote d’expérience, qui a par exemple fait partie des 10 premiers gugus à tourner de l’infinity tumbling ! L’équipe sait donc de quoi elle parle.

En discutant avec eux à la Coupe Icare, ils me vendent super bien le concept de la Sexy : en comparaison des classiques poutres actuelles (les descendantes de la Thriller, Emilie, et autres Blackout…), cette voile serait plus légère à la commande, aurait plus de jus et se choisirait un bon m² au-dessus de la taille utilisée d’habitude, sans pour autant aller au niveau d’exigence d’une Mach1 ou d’une Agility par exemple. « Ok, séduisant ! »

Quelques déboires postaux plus tard, je reçois la voile la veille de mon départ au Chili  et pars donc sans l’essayer, en prenant le « pari » que je m’amuserai plus avec celle-ci qu’avec ma Blackout 17m².

Eric Varlet

Quelques images du dernier trip d’Eric au Chili

En acro : moins facile qu’une Emilie ou une Blackout 17

La WAY Sexy, chargée à 5,7kg/m², est exigeante. On est dans la catégorie « hardeur » d’après la grille Way Gliders (voir plus bas). Certes, je n’ai pas beaucoup volé cette année, mais les premiers shoots de sorties de manœuvres mal engagées me réveillent sérieusement !
La voile m’impressionne un peu et je suis obligé de reprendre les bases avant d’oser mes manœuvres du moment. Le perçage est un vrai bonheur, beaucoup moins physique qu’une poutre (même en 17), génial pour bosser les mystis. Le point héli est plus précis, plus « fino »… Et quand ça tourne, c’est très plaisant.
En revanche, en terme de « travail d’héli », je redescends de 4 étages, il m’a été très difficile de récupérer un start pourri, et une fois la voile derrière, j’avais beaucoup de mal à la ramener au-dessus de la tête.

La SAT est souple et le tumbling sain, en infinit c’est un bon rail une fois dans l’axe et elle tourne fort. Elle supporte très bien l’anti-rythmique.
Les connexions de base sont plus difficiles. Je n’ai pas osé tirer un mactwist, et n’ai même pas essayé les grosses connexions, tant les basiques ne me satisfaisaient pas.
En résumé, à cette charge alaire, la voile est clairement difficile mais je pense qu’elle plairait à un pilote d’expérience qui n’a plus d’objectif de compétition ou de progression, qui vole juste pour se faire plaisir.

En vol normal, soaring et au sol : du pur bonheur, facile et maniable

En vol, on récupère la sensation de voler un vrai parapente, précis à la commande, qui communique l’état de la masse d’air, et surtout, surtout, du dynamisme ! La voile plonge, glisse, réagit fort à la sellette, ça fait plaisir !

En wings, c’est un régal, au deuxième coup de commande, on se retrouve déjà satellisé au-dessus de l’aile.

Avant ce trip (au Chili), j’avais posé quelques stabs par ci, par là mais n’avais pas encore vraiment compris la technique ; la WAY Sexy m’a beaucoup aidé ! Un régal de progresser dans cette discipline avec cet engin, et cela sans jamais forcer (je réalise par ailleurs en écrivant ces lignes que je n’ai pas eu l’ombre d’une tendinite sur ce mois de vol…). Chose impossible pour moi avec une Emilie). Les heures de barefoot s’enchaînent avec plaisir, avec moins de fatigue.

Petit bémol dans les conditions « toxiques » (c’est le niveau encore au-dessus de « chimique » 😉) fréquentes à Iquique, la voile peut être un peu moins solide qu’une poutre… Logique. Du coup, j’ai quand même pris deux beaux warnings à la pente de Palo Buque. Mais si cela reste très subjectif, je ressens une voile relativement plus sensible qu’une des classiques poutres.

Le matos

Construit simple, pas de fioritures, prix parmi les plus bas du marché acro actuel, finition satisfaisante et, en un mois de torture intensive, rien à signaler d’inquiétant. On peut avoir une option trim que je recommande, tellement pratique.
Ah si ! L’absence de « chaussettes » videuses de stabs… Quelle grossière erreur ! D’autant plus que le stab a été conçu fermé (seule une grille de 5x5cm avec un clapet anti-retour gonfle le stab) ; par conséquent, autant le sable n’entre pas facilement, autant une fois entré, c’est foutu pour le faire sortir… Je pense que le souci va être corrigé et au pire un discret trou de cigarette fera le travail.

Mais alors elle est pour qui cette bâche ?!

Les conseils de WAY GLIDERS quant au choix de taille se base pertinemment sur la charge alaire (kg/m²) :

Légendes

Blanc : Noob. L’aile commence juste à devenir dynamique. Il est possible d’apprendre les figures à basse vitesse dans cette taille.
Jaune : Bleusaille. L’infinity tumbling peut commencer à rentrer, les hélicos sont sympa et doux. C’est la charge idéale pour une première aile de voltige après avoir poussé une aile “homologuée EN” dans ses derniers retranchements.
Orange : Performer. C’est la charge alaire de niveau compétition. Les hélicos et tumblings sont super précis. Les Mac Twists vont vous rectifier la colonne.
Rouge : Hardeur. Pour ceux qui aiment l’odeur du sang et ne craignent pas le voile noir. Nous recommandons une solide expérience pour voler à une telle charge alaire.

Je décalerais un peu vers le bas la limite orange/rouge, je pense qu’à partir de 5,6, on se retrouve dans la catégorie « hardeur » !

Dans les faits, la 16m² va être réservée aux pros ou aux pilotes féminines très légère, la 18m², comme dit plus haut, pour les pilotes expérimentés qui veulent une voile plaisante à voler, énergique, ayant du caractère… Ou les pilotes de 60kgs et moins en progression.

Alors que les 20 et 22m² vont répondre à beaucoup de pilotes, que ce soit pour ceux qui progressent en acro (après bien sûr avoir déjà une solide expérience en vol négatif) et/ou les pilotes qui veulent une voile polyvalente, qui marche en acro, mais qui n’est pas exclusivement faite pour ça, et qui en ont éventuellement ras le bol de se tuer les bras sous une poutre en 20 ou 22. Une vraie machine à plaisir pour le soaring en vent fort, le freestyle (waggas, wings, décros, SATs, etc.).

Eric Varlet

Photos Eric Varlet

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