Record d’Europe de largage de parachutistes en hélicoptère (7000m)
En quoi cet événement est-il exceptionnel ?
Cet événement a demandé un travail de préparation de plusieurs mois et du matériel spécifique. Développé par Ted ATKINS pour les alpinistes et adapté à la pratique du parachutisme des sauts à haute altitude par Everest Skydive, le système d’Oxygène embarqué Top Out Aero est ce qui se fait de mieux en la matière. Paul-Henri, chef d’expédition chez Everest Skydive, a développé le système et a formé l’ensemble de l’équipe pour l’utilisation.
Quelles sont les précautions pour ce largage haute altitude ?
La gestion des risques est primordiale dans un projet comme celui-ci. Différents briefings se sont succédés pour définir les paramètres de cette manipulation et pour bien préparer l’équipe aux conditions particulières des sauts à haute altitude.
Une rotation test a été effectuée avec Paul-Henri, Fabien et Nadia afin de valider les paramètres pour effectuer un largage tandem dans les deux rotations suivantes. Les conditions pour ce jour du vendredi 4 septembre étaient très propices. La visibilité était excellente et l’air au dessus de 4000 m était limpide de sorte qu’une vision à 360° d’un rayon de 300 km à 7000 m nous a offert un spectacle grandiose sur un bonne partie du Nord de l’arc alpin français et suisse, de la ville de Lyon, de Bourg-en-Bresse, de Genève et de Lausanne, ainsi que des lacs Léman, d’Annecy et du Bourget et de tout le Massif du Mont-Blanc.
Un vol en hélicoptère n’est pas fréquent à cette altitude ?
Rassuré par l’expérience de Paul-Henri et l’attitude professionnelle de l’équipe, Alex s’est envolé comme pour un largage habituel. Et à partir de 15 000 pieds (4 500 m d’altitudeè), les commandes de la machine ont commencé à mollir, une perte de puissance s’est faite ressentir. La montée était de plus en plus lente. Alexis nous a confié : « Les sensations de pilotage changent progressivement mais radicalement. J’ai l’impression de voler avec un petit coucou. »
Là-haut, tout était tellement loin et haut qu’une perte de référentiel s’est opérée de sorte qu’Alexis a piloté aux instruments. Grâce à la bonne coordination avec Genève, la montée a continué sans heurt.
Je suppose que l’hélicoptère avait atteint ses limites d’altitude ?
Oui, à partir de 20 000 pieds (6 000 m), on commence à s’approcher des limites de la machine. Un pilotage tout en finesse a permis d’atteindre les 23 000 pieds (7 000 m). Alexis est resté concentré au largage et pendant la descente qui représente un moment crucial pour rester dans les limites du constructeur de l’aéronef en termes de vitesse et de contraintes.
Et la chute libre ensuite ?
La chute libre a duré environ 1min25 au lieu des 50 secondes habituelles. Positionné sur le patin de l’hélicoptère, la vue était à couper le souffle. On a apprécié la rotondité de la Terre depuis notre « perchoir ». Quand nous nous sommes élancés, la densité de l’air était faible à cause de l’altitude, on ne trouvait pas d’appui sur l’air. Le point de vue en dessus du Mont-Blanc était surprenant. La chute était vertigineuse et paraissait longue.
On voit 2 passagers en tandem
Les deux passagers tandem qui ont eu le privilège de sauter ce jour-là étaient Marc MESSERLI et son fils Thimotée. Marc, conseiller de la Mairie de Viuz-en-Sallaz pendant plusieurs années nous a dit « ce saut m’a permis de prendre de la hauteur sur ma circonscription ».
Tout s’est passé sans encombres pour nos deux chanceux, et leurs déclarations, revenus au sol, ont été sans appel : « Grandiose ! Magnifique ! Magique ! » « J’avais déjà fait à 4000 m, mais là, c’est autre chose » nous a déclaré Marc.« On évolue dans une autre dimension là-haut. » Leurs yeux pétillaient lorsqu’ils étaient de retour au sol, mettant quelques temps à « redescendre » de là-haut, heureux d’avoir participer à cet exploit en famille.
Cet événement a été rendu possible par la collaboration de professionnels passionnés et exigeants.
– Alexis RODRIGUEZ, le pilote de l’aéronef, un hélicoptère Eurocopter AS350. Actuellement pilote professionnel et instructeur chez Savoie Hélicoptère, totalisant 1500 h de vol à 35 ans.
– Paul-Henri de BAERE de Courchevel Skydive, spécialiste des sauts H.A.L.O. (High Altitude Low Opening), triple recordman dont deux en haute altitude.
– Fabien DUPERRIER, parapentiste et recordman de Vol Relatif et Xavier LABICHE, recordman de Wingsuit, de la Yaute Skydive. Ils ont mis sur pied l’organisation de l’évènement notamment par la mise en relation des équipes et la mise en conformité avec les autorités aériennes en partenariat avec Savoie Hélicoptère : DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile), l’Aéroport de Genève et des mairies de Viuz-en-Sallaz et de la Tour.
– Edouard LUCIANO, moniteur tandem lors des différentes rotations, fort de son expérience au Népal.
– Nadia SOLOVYENA, videowoman et opératrice HALO.