The Paragliding Line, traversée du désert d’Atacama (Chili)
L’histoire d’une amitié entre 2 pilotes avec l’envie de partager une belle aventure ensemble
Martin Schricke et François Ragolski se sont connus à Iquique (Chili) en 2008. François a “épaulé” au début ce speed rider émérite dans sa progression au parapente. Aujourd’hui, Martin et François volent souvent ensemble, à Organya notamment. Ils ont décidé l’hiver dernier de se lancer dans une aventure, celle de parcourir 1000 km en marche et vol dans le désert d’Atacama situé au nord du Chili.
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Tout a commencé à Iquique…
Martin et François se sont rencontrés à Iquiqué en 2008 quand Martin y réalisait son premier stage de parapente. Martin y retourne et progresse très vite : “Le Chili, c’est l’endroit rêvé pour ne pas être embêté par les conditions et améliorer sa pratique rapidement”. Volant fréquemment au Chili, ils y réalisent régulièrement de longs vols de distance. Avec, d’un côté François déjà coutumier des expéditions en parapente* et de l’autre, Martin qui veut “envoyer du gros”, l’idée de vivre une aventure ensemble au Chili se construit au fil de leurs rencontres.
* voir l’article “Chasing Summits, vers les plus hauts sommets du Pakistan”
C’est décidé : 1000 km de marche et vol en bivouac dans le désert d’Atacama
Cet hiver, ils en ont parlé plus sérieusement : “On ne savait pas du tout ce qu’on voulait faire, tout était possible dans nos rêves comme 2000 km au Chili. Et en creusant le projet, 1000 km, ce serait déjà pas si mal.” Ils décident d’engager cette traversée en marche et vol et en bivouac avec une assistance uniquement pour le ravitaillement en eau et nourriture assurée par Lorraine qui les suit en 4×4 et les rejoint le soir quand l’accès est possible.
Des conditions “thermonucléaires” et vent fort le soir
Leurs vols se réalisent dans des conditions thermodynamiques souvent “thermonucléaires” avec une brise de mer parsemée de dusts. Martin et François progressent bien ensemble, au même rythme. Chaque jour leur apporte son lot de joies ou de désagréments. Ils doivent souvent réaliser plusieurs vols le même jour lorsque les transitions ne sont pas possibles. La prudence en l’air est permanente, surtout en fin d’après midi à cause du vent forcissant et provoquant venturis et rotors sur les reliefs.
Une malheureuse entorse stoppe l’expédition à 90 km du but!
Ils progressent pendant 12 jours vers le Nord en longeant la côte avec des vols de plus en plus engagés à cause de reliefs de plus en plus raides plongeant directement dans la mer. Les grands vols ont rarement été envisageables car ils ne pouvaient pas se mettre en l’air avant 14h. Le 16 novembre, Martin se fait une entorse en atterrissant par vent fort dans un endroit peu accueillant.
Près de 1000 km en 12 jours
François et Martin auront réalisé une traversée avec une distance totale de 959 km dont 162 km en marchant et 797 km en volant
Martin Schricke
Martin Schricke, un moniteur de ski, pilote de speed riding et pilote de voltige depuis peu
Martin, 31 ans, a passé son enfance dans la région parisienne. Issu d’une famille sportive, il descendait souvent voir ses grands parents en Haute Savoie. Il passe son monitorat de ski et se lance dans la vie active en devenant moniteur de ski l’hiver et moniteur chez un loueur de jet ski en Corse l’été.
En 2006, il commence le speed riding avec Antoine Montant et le pratique depuis régulièrement à Méribel. En 2008, il part au Chili pour apprendre le parapente où il rencontre François : “François m’a toujours un peu guidé en parapente. On est toujours restés en contact pour faire des trucs ensemble”. Martin poursuit sa progression au Chili et s’améliore très rapidement “car c’est très facile de voler tous les jours au Chili”.
François Ragolski
François Ragolski, un moniteur de ski et de parapente qui prend rapidement goût à la voltige
François, 27 ans, vit depuis sa naissance dans les Alpes du Sud. Il y pratique de nombreuses activités (ski, VTT, escalade, planche à voile…). Il commence l’activité du parapente en 2005 et la pratique plus sérieusement à partir de 2007. Il se lance rapidement dans le monitorat en 2008. François participe à 2 expéditions au Pakistan* et réalise de nombreux voyages en Inde, au Népal, au Chili et au Brésil.
Comment es-tu arrivé à l’acro?
“C’est à l’issue d’un stage SIV avec Fabien Blanco (FLYEO Annecy), il m’a montré les manoeuvres de base de la voltige et à partir de là je les ai reproduites, c’est ce qui m’a mis directement dans le bain de l’acro!”.
Le palmarès de François
N°1 Mondial 2014 en acrobatie et premier au classement général de la coupe du monde, en solo et en équipe.
François : “L’acro ça va très vite et ça ouvre beaucoup de portes mais le côté compréhension de la masse d’air, savoir ce que c’est que d’être sous le vent, au vent, est un peu long.”
Martin : “Quand tu passes d’une voile acro à une voile de cross, plus performante, c’est facile, une blague au niveau du placement. Et avec ma petite voile de cross, à chaque fois, ça fait de beaux vols!”
François : “Martin a appris à réfléchir avec sa voile pour savoir comment monter.”
Martin : “Quand on vole avec une mini voile de 16 m² toute l’année, on prend l’habitude de réfléchir où sont les thermiques et on essaie de bien les centrer alors que celui qui a une bonne voile s’appuie plutôt sur son matériel.”