Redwan, le seul breton (berbère) à se retourner comme une crêpe

Photo ci-dessus de Pablo : session wagga à Aguergour

Redwan vole depuis 4 ans seulement et réalise déjà des figures engagées sous une aile acro perf. Sa progression est loin du cursus habituel. En effet, Redwann est un parapentiste qui a grillé quelques étapes au début de sa formation mais depuis il a comblé ses lacunes pour repartir sur de bonnes bases… Il est mordu par l’acro et ne cesse de voler en Bretagne et au Maroc.

Redwan n’a pas fait de stage d’initiation au parapente

Redwan Hakmi, dénommé “SATman”, a 25 ans et vit en Bretagne depuis ses 4 ans. Sa mère est française et son père, d’origine marocaine, vient du village de Ain Beni Mathar du côté d’Oujda. Il est carrossier peintre et a pratiqué beaucoup de sports (bmx, judo , jujistsu , boxe anglaise).

Depuis tout petit, il rêve de voler et son premier contact avec le parapente s’est fait à l’occasion d’un baptême biplace en août 2011. Séduit, il s’achète l’année suivante, avant l’été, une ITV Proxima de 1999 et une sellette, le tout pour 200 € : “j’ai commencé en faisant du gonflage sur la petite montagne Menez-Bré près de Guingamp (altitude 300 m) en apprenant en regardant des vidéos sur YouTube”.

Quelques mois plus tard (août 2012), il fait ses premiers ploufs sur le site de Saint Pabu à Pléneuf Val André : “Autant dire que j’ai pris mon temps. Je me suis ensuite acheté une GRADIENT Golden 2. C’est avec cette aile que j’ai fait mes premiers vrais vols au Menez Hom et en bord de mer (Plérin, Paimpol, etc… ) mais aussi sur “mes” sites marocains du côté d’Oujda“.

Jerada (Maroc) au mois de février 2016

Pas utile de valider la pratique pour le brevet de pilote. Direction le SIV…

Il passe son brevet de pilote avec le CDVL des côtes d’Armor. Après avoir acheté une SWING Astral 6 (EN C), Redwan décide de partir en avril 2014 avec l’école locale Ouest Parapente pour faire un stage SIV chez Flyeo : “C’est Fabien Blanco qui m’a fait faire mon premier décro au dessus du lac d’Annecy. Après ce stage, ce fût le déclic!”

Le SIV, le déclic pour l’acro

“L’acro s’imposait pour moi comme une évidence. Après avoir vendu mon Astral, j’ai acheté une GRADIENT Avax XC3 ( EN-D ) avec laquelle j’ai volée pendant 8 mois. Puis Cyrille Planton m’a vendu son aile de pré-série, une GIN Rage de 17 m². Elle n’avait que 3 heures de vol”. N’est-ce pas un peu trop vite de voler sous une aile acro perf ? “Peut-être… mais c’est le manque de moyens qui m’y a obligé. J’aurai préféré commencer sur une aile plus grande mais bon, c’est comme ça, et au final, je ne le regrette pas du tout”.

Redwan au déco de la Forclaz (Annecy) lors de son stage SIV en avril 2014

Redwann ne compte plus ses heures de vol

“Etant seul à m’entraîner, de plus en Bretagne, j’avais l’impression de stagner. Je suis donc allé chez mon ami Julien Huggenberger à Hermans en Suisse pour pouvoir m’entraîner dans les Alpes comme il faut avec toutes les marges de sécurité nécessaires : misty-flip, hélicos et tumbling devenaient une obsession pour moi!

Depuis je ne cesse de m’entraîner. Et en août 2015, je réussis à passer mes premiers tumblings à Mieussy”. Si les pilotes acro qu’ils rencontrent disent qu’il a un bon “feeling”, Redwan sait qu’il ne doit pas “oublier de garder des marges suffisantes”.

Aujourd’hui, il ne compte plus ses heures de vol : “Je vole très souvent quand la météo et bonne, je dirais 400h/an peut-être plus, principalement en Bretagne, au Maroc et chaque année, je pars une semaine dans les Alpes. Mes vols en Bretagne et à Clécy en Normandie sont plus orientés sur le cross. Au Maroc et dans les Alpes, c’est plutôt l’acro”.

Tumbling à Mieussy

Le brevet de pilote confirmé en vue d’un parcours professionnel dans le parapente

Redwan souhaite passer maintenant son BPC pour suivre le “cursus normal” fédéral parce qu’il souhaite devenir un jour moniteur : “Aussi pour faire de la compétition acro, mais pas seulement car j’aime aussi faire de la distance. J’ai encore d’énormes progrès à faire mais la motivation est là!

Il se rend au Maroc 2 à 3 fois par an proposant le gîte et l’accompagnement au parapentistes étrangers qui viennent dans la région. Il a même créé un club à Aïn Beni Mathar (en janvier 2014) : “Le club compte aujourd’hui 8 adhérents. J’ai là-bas un site phare, celui de Tissourine à Jerada : c’est un “mini Organya” idéal pour l’acro car les thermiques y sont très généreux. On y vole de février à juin et de septembre à novembre. Les gens de la région sont ravis car, grâce à Redwan, une activité touristique orientée sur le parapente est en train de s’organiser là-bas.

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