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Retour de Nelson de Freyman sur l’aventure de la Red Bull X-ALps

Retour de Nelson de Freyman sur l’aventure de la Red Bull X-ALps

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ROCK THE OUTDOOR a soutenu cette année 2 athlètes de la Red Bull X-Alps : le pilote français Nelson Defreyman et l’argentin Claudio Heidel Schemberger.
Voici l’interview de Nelson qui avait participé pour la première fois à la Red Bull X-Alps en 2013 en tant qu’assistant d’Antoine Girard et aux deux éditions suivantes (2015 et 2017) en tant qu’athlète à Red Bull X-Alps. Cette année, après avoir été bien placé les 3 premiers jours, la malchance le conduit à la 12è position du classement.
Découvrez comment Nelson a vécu cette course avec les bons et mauvais moments de cette aventure extrême.

Nelson, quel était ton mental au début de la course ?

Le mental en début de course fut vraiment bon, j’ai la chance d’avoir acquis l’expérience de 2015, donc j’étais vraiment détendu. En plus, on s‘approchait de plus en plus d’un départ à pied donc il n’y avait rien de stressant.
On avait fait de bons repérages, je connaissait bien le parcours, j’avait du bon matos donc j’étais plutôt confiant. Nous étions vraiment peace avec la Team, pas vraiment de stress ou de peur comme en 2015. On avait juste envie de prendre du plaisir et de s’éclater dans cette aventure.

Tu as bien commencé en étant en 3è position le 3è jour. Que s’est-il passé pour que tu passes rapidement au delà de la 10è place ?

Cette journée, je pense, retranscrit bien le niveau aujourd’hui sur la X-Alps. C’est une course ou potentiellement tout peu se passer. En fait, pour comprendre cette journée, il faut analyser celle d’avant. On a fait un vol avec Gaspard dans la stabilité et le vent où chaque kilomètre est une victoire indescriptible. Je me pose au milieu de nulle part dans une coupe de bois et je met 5 heures en gros pour sortir de ce massif. Je n’ai pas le temps d’aller à la balise à pied et je me replace le lendemain sur un massif qui est réputé pour ne pas très bien voler. Donc, le matin, dès le début de la montée à pied, on sent bien avec Pierre que quelque chose ne va pas se passer comme prévu. On arrive au déco sur une pure face Est à 9 h du matin et là on a déjà plus de 30 km/h d’ouest au déco donc la journée était déjà mal partie.
Ensuite, je décolle, je me bastonne face au vent. Je dois reposer en face nord monter à pied et redécoller pour finalement retrouver les autres qui arrivent de Aschau en l’air. Ensuite, je pense que c’est une journée sans, c’est tout. J’accumule les mauvais choix, les malchances également. J’arrive hors cycle, je ressors pas. Bref, c’est la loose. Il y a des jours comme ça où rien ne marche comme prévu, où tu donnes tout ce que tu as au fond de toi mais ça ne marche pas forcément. C’est comme ça, c’est la loi du sport, des fois ça marche, des fois ça ne marche pas.

Ton adage était « voler haut et longtemps ». As-tu pu le mettre en application ?

Oui, je pense nous avons vraiment tenté de voler le plus possible. J’ai fait de supers vols pendant cette course donc je pense avoir été dans l’esprit.

Quelle a été ta journée la plus dure ? Pourquoi ?

La plus dure de mes journées fut celle où je claque le Cervin car forcement j’ai le night pass juste avant. Je dors 12 minutes dans toute la nuit et j’enchaîne la journée avec 4000 de dénivelé entre 2500 et 3000 m d’altitude. Donc forcément tu finis la journée bien bien entamé.
En gros, la veille je fait 2000 m de dénivelé, 40 bornes de plat, puis j’enchaîne 75 bornes de nuit, je ne dors quasiment pas et j’enchaîne 4000 m de dénivelé. Donc quand tu cumules tout, c’est vrai que ça fait de grosses journées.

Quel est le plus beau souvenir que tu gardes de cette édition ?

Il y en a plein ! Ces deux jours partagé avec Benoit en début de course ou ce vol mémorable entre le Triglav et Aschau. Mais aussi tous ces glides du matin et du soir un peu fou ou tu pars pour faire 5-6 km de glide et finalement tu en fais 15 à 15 de finesse dans une masse d’air qui porte.

Tu as pris une pénalité de 48 h à cause du franchissement d’une zone aérienne. As-tu manqué de vigilance ?

Facile à dire quand tu es derrière le Live track !  Je ne pense pas avoir manqué de vigilance car je connaissais bien les zones et avec le XC Pilot de Compass, j’ai une très bonnes lectures des zones. Je me fais prendre dans une zone qui n’était pas dans mon GPS. Je ne m’en suis même pas rendu compte : aucun de mes GPS n’a tourné et ne m’a indiqué la zone. Je pense que pour des mecs qui dorment 4 h par nuit après 12 jours de course malgrè des somnolences en l’air, nous sommes plutôt vigilants. Cette histoire de zone me chagrine mais c’est le jeu. Ce qui m’embête, c’est que mes GPS ne me l’ont pas indiqué.

Comment sont les relations entre concurrents ?

Tous dépend des concurrents, c’est comme partout. Il y a des mecs bien d’autre moins mais globalement l’ambiance est bonne. On se connait tous pour la plupart. C’est notre deuxième ou troisièmes X-Alps ensemble. Des affinités se sont créées. On s’appelle le soir pour se raconter nos journées, si je peux marcher ou voler avec un autre concurrent. C’est cool, ça permet de partager quelque chose. En 2015, j’ai passé une grosse partie de la course avec Tom de Dorlodot. On avait vraiment bien rigolé. Cette année, j’ai partagé un chouette moment en début de course avec Ben et sa Team, c’était cool.

Penses-tu avoir été suffisamment préparé pour cette course ?

Oui, j’étais bien préparé. On peut toujours être mieux préparé, mais je suis plutôt satisfait.

Outre Chrigel, quels sont les pilotes que tu as remarqué pendant cette course ? Pourquoi ?

Je pense que certains pilotes ont été performants et réguliers, n’ont pas commis de trop grosses erreurs. Je pense à Benoit, Stan ou encore Ferdy qui on su rester à leur place tous au long de l’aventure sans jamais se relâcher, félicitations.

Globalement, es-tu satisfait de toi pendant cette course ?

Je m’attendais à mieux. J’ai clairement manqué de réussite sur cette course : quand tu te retrouves sur la seule face Est des Alpes qui ne marche pas une journée fumante ou que, 2 jours de suite, les cunimb se posent, c’est franchement frustrant. Si tu ajoutes à cela la zone invisible à la fin, c’est carrément la loose. Mais il y a eu du positif, même beaucoup : j’ai vraiment progressé et j’étais plus à l’aise qu’en 2015. Oui, je suis quand même content. Ma team était très performante, on va progresser encore !

Quelles sont les nouveaux enseignements que tu as tirés de cette dernière édition ?

Qu’il ne faut jamais se relâcher, chaque minute compte.

Es-tu prêt à participer à la prochaine X-Alps ?

Oui mais je ne sais pas si je referais forcément celle de 2019. La sélection est drastique,  le niveau en France est énorme donc mes résultats actuels ne me permettent pas d’être complètement serein pour une nouvelle qualification. J’ai 25 ans, c’est ma deuxième X-Alps ,on verra bien…

ROCK THE OUTDOOR, la culture parapente

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* Geoffrey Bire est photographe / illustrateur et graphiste (il travaille depuis quelques années avec Ubisoft notamment sur le développement du jeu de ski Steep). Il a participé à des expéditions (Kirghizstan, Laponie..) comme photographe reporter.

Son site internet

Voir les albums de Geoffrey Bire à propos de la Red Bull X-Alps

Suivi de Nelson : https://flic.kr/s/aHskZBYgQr
Suivi d’Antoine : https://flic.kr/s/aHskZULhzx
Inside the team : https://flic.kr/s/aHskZtShCu
On the race : https://flic.kr/s/aHskZUNq6F
Crossing the Alps : https://www.flickr.com/gp/147020508@N03/Suv956

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