“Magikistan”, le voyage parapente au Tadjikistan de Christina et Alain
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Tu décolles sans savoir où tu te poseras le soir, c’est l’aventure
Christina Kolb rêvait de partir en vol bivouac et elle a choisi, pour cette destination, de partir accompagnée avec son partenaire Alain. Elle ne pensait pas que ce serait aussi difficile de porter des charges aussi lourdes. Malgré cela, le début du périple se passe bien. Mais les conditions ne sont pas toujours de la partie. En effet, ils ont passé une semaine à attendre le beau temps : Il faut parfois passer des journées sous la tente. Attendre sans pouvoir rien faire. Attendre est pire que tout, pire que de porter tous ces kilos. Cette incertitude de ne pas savoir ce qui va se arriver.
Voulant rester tout le temps ensemble, Christina s’est rendu compte aussi que ce n’était pas facile de voler groupé pour ne pas se retrouver seul et perdu dans la montagne. Ce n’était pas toujours facile car Alain volait beaucoup plus chargé. Cela réduit le temps et les kilomètres que tu peux faire. Du coup, pour la fin de leur séjour, ils ont changé le mode de leur voyage en “vol local” en prenant une voiture pour profiter des grosses montagnes de la région.
Ce sont des gens exceptionnellement bons et avec la main sur le coeur.
Christina, qui a déjà pas mal voyagé, avoue que la destination du Tadjikistan a été pour elle un niveau au-dessus. Christina parlant un peu le Russe, ils ont pu communiquer et partager plein de choses avec la population. “Ils se mettent en quatre juste pour t’aider.
Pour Alain, ce périple a été une véritable leçon sur le sens de l’accueil. Toute cette expérience humaine, c’est ce que je kiffe à fond dans le vol libre. On a rendu plein de gens heureux au même titre qu’ils nous ont rendus heureux à travers leur accueil et leur chaleur humaine.
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Interview de Christina Kolb sur son voyage parapente au Tadjikistan
Christina, pour ton voyage parapente au Tadjikistan, avais-tu prévu de partir seule ? Trop imprudent je pense ?
Non, je ne voulais pas forcément faire le trip seule mais si je n’avais trouvé personne, j’étais prête à le faire en solo car je voulais faire quelque chose d’un peu grand. Mais, il faut vraiment éviter de partir seul(e) sur ce genre de voyage même si vous avez le niveau et l’entrainement pour le faire. Voyager à deux permet de rebooster le moral. C’est vrai qu’il y a des contraintes en vol comme par exemple quand l’un ou l’autre fait un point bas. Mais pour la météo ou quand les choses ne se passent pas bien, c’est plus sécurisant d’avoir quelqu’un avec soi.
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Quel niveau faut-il pour faire un voyage en vol-bivouac en général et dans des pays comme le Tadjikistan ?
Tout dépend où tu veux aller. Si c’est dans les Alpes où tu as un hôpital tous les 2 km et un hélicoptère à 10 minutes de vol, tu peux te permettre de faire du hike&fly et te connecter avec du cross. Mais, dans un pays comme le Tadjikistan (ou l’Inde dont je reviens depuis peu), où il n’y a pas beaucoup de solutions rapides de sauvetage (hélicoptère), il faut un très bon niveau technique et de bonnes connaissances de l’aérologie et de la météo en montagne. Ici, il vaut mieux ne pas avoir d’incidents du tout !
Bref, il faut savoir choisir sa destination en fonction de son niveau. Avoir une bonne expérience de la montagne, être bien entraîné. C’est une partie que j’ai sous-estimée car la marche avec beaucoup de poids sur le dos, ce n’est pas dans nos habitudes, encore moins en altitude.
En vol-bivouac en autonomie, le sac qui doit contenir tout le matos est très lourd (plus de 25 kg en général). Il faut ajouter les repas et l’eau en fonction des endroits à traverser (rivière ou pas). Comme nous n’étions pas suffisamment entraînés, nous avons parfois souffert. Nous sommes partis un peu comme ça. A éviter !
Avant de partir sur ce genre de trip, il faut commencer par de petites expériences avec des options repas et eau accessibles facilement. C’est la meilleure façon pour tester son degré d’expérience, sa résistance et aussi pour apprécier son goût pour l’aventure en marchant avec un gros sac.
Quels conseils peux-tu donner pour un voyage parapente au Tadjikistan ?
Il faut avoir l’esprit très ouvert. Au Tadjikistan, les gens sont très sympas, il faut les traiter avec respect, comme partout d’ailleurs. C’est très utile de savoir parler un peu le Russe. On peut se débrouiller un peu partout avec cette langue car peu de personnes parlent l’anglais.
Pour un voyage parapente au Tadjikistan, il faut amener tout son matériel technique car il est difficile de le trouver sur place comme les panneaux solaires, les câbles pour téléphone ou caméra (nous avions un téléphone satellite). Ne pas oublier d’avoir une bonne trousse de pharmacie et de premier secours, surtout quand on reste dans les montagnes. Par exemple, nous pensions trouver de l’oxygène sur place (pas possible de l’acheminer par avion) mais il n’y a rien sur place car les gens ici sont habitués à s’adapter à l’altitude. Si on avait volé vraiment haut, cela aurait posé un problème !
Quelques conseils à propos de l’organisation d’un voyage parapente au Tadjikistan (contacts, autorisations et secours) ?
Nous avions des contacts sur place et je peux les donner aux personnes intéressés. Concernant les autorisations, nous sommes allés à l‘Ambassade de France pour les informer que nous étions dans le pays. Et nous avons contacté l‘agence Pamirpeaks à Dushanbe qui nous a fait toutes les autorisations pour la région où il fallait un secours avec hélicoptère.
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