Moniteur parapente : ce qu’il faut savoir sur la formation et la profession
Ecole les Choucas à Mieussy – photo ci-dessus : René HASLE
Le métier de moniteur parapente seul suffit-il pour gagner sa vie !
Le métier de moniteur parapente vous tente parce que vous avez une forte motivation pour transmettre votre passion et que vous aimez enseigner. Peut-être aussi pour avoir une qualité de vie professionnelle très agréable “parce qu’on vit dehors et qu’on travaille quand il fait beau“. Mais savez-vous si cette activité peut s’exercer tout au long de l’année et vous apporter des revenus suffisants pour en vivre ?
Cet article qui présente des généralités sur le métier de parapente a été construit à partir des sources suivantes : ONISEP, ENSA et “Pôle ressources national sports de nature”. Il est bien entendu que chaque moniteur exerçant aujourd’hui vit sa propre expérience plus ou moins éloignée des descriptions générales présentées ici
Vidéo de présentation du métier de moniteur parapente par l’ONISEP
Dans la vidéo ci-dessus réalisée par le centre d’information ONISEP, Cédric Gosselin, moniteur à Saint Hilaire du Touvet, présente le métier avec ses avantages et ses inconvénients, notamment celui du statut de travailleur indépendant qui n’a pas tous les avantages d’un emploi salarié sur le plan social. Il précise aussi que cette profession qui comporte 2 activités principales – baptême et enseignement – n’est pas forcément être exercée toute l’année.
Une activité complémentaire à celle du parapente est nécessaire le plus souvent
ll est possible de mixer les activités enseignement et vols découverte biplace au printemps et en été, mais, en dehors de cette période, les moniteurs doivent avoir le plus souvent une activité complémentaire pour gagner leur vie. En général, l’hiver, les moniteurs en montagne font des biplaces dans les stations de ski ou sont pisteurs, moniteurs de ski ou autres.
En effet, le tableau à droite montre une forte variation de l’activité qui démontre que le parapente est principalement une activité estivale et touristique, même si on constate un maintien de 50% de l’effectif en dehors de cette période.
Le problème du rajeunissement du milieu professionnel
Le problème crucial actuel est celui du rajeunissement du milieu professionnel qui souffre aujourd’hui d’une forte carence de moniteurs, les jeunes diplômés préférant vivre de leur passion en se rémunérant principalement avec l’activité biplace. Et quand on sait que la viabilité des structures professionnelles repose en grande partie sur cette pratique du vol découverte en biplace, on doit s’attendre à de sérieux problèmes si la situation ne change pas…
Le moniteur-type tire près des deux tiers de son revenu de son activité parapente
Près de 40 % des répondants à l’enquête (38,8 %) déclarent tirer l’intégralité de leurs revenus de leur activité de moniteur. Le vol libre représente l’activité principale de près des deux tiers des moniteurs interrogés (65,4 %). Plus d’un tiers déclarent néammoins tirer moins de la moitié de leurs revenus de l’activité de moniteur.
Une activité à l’année avec un fort effet saisonnier
Graphiques extraits de l’enquête “Mieux connaître les moniteurs de vol libre” réalisée en 2016 par Le Pôle ressources national sports de nature.
Une activité saisonnière ou à l’année mais majoritairement à temps plein
Une enquête a été réalisée en 2016 par Le Pôle ressources national sports de nature, pour mieux connaître le métier de moniteur parapente. Voici quelques graphiques qui permettent de juger de la saisonnalité et du “taux de précarité” (temps plein/partiel) de la profession de moniteur.
Près de 40% (38,1%) exercent l’activité de moniteur parapente à l’année et un peu plus de 50% en tant que saisonnier. Lorsqu’ils sont en activité, ils le sont généralement à temps plein.
La majorité des répondants déclare exercer son activité principalement à temps plein, le temps partiel étant très minoritaire.
D’une façon générale, on peut dire que le métier de moniteur de vol libre est une activité principale pour les deux tiers des moniteurs en activité. Les activités complémentaires hors période estivales existent bien.
Les grandes lignes de la formation de moniteur parapente
Pour devenir moniteur, il faut avoir le “DEJEPS Vol libre”*” ou le “DESJEPS Vol libre”** car à compter de 2018, les formations vol libre ont évoluées : en effet, le “BPJEPS”** disparaît au profit des seuls DEJEPS et DESJEPS (voir note d’information). La formation complète de moniteur coûte près de 12 000 €.
Les prérequis pour passer le DEJEPS
Au préalable, il faut un certain nombre d’années de pratique pour accumuler de l’expérience : avoir tous les brevets à passer, faire des résultats en compétition…
Pour le test de sélection pour accéder au DEJEPS (3 lieux de formation à Montmélian, Barcelonnette et Toulouse), il faut les pré -requis suivants :
– un certificat médical de non-contre indication,
– casier judicaire vierge,
– titulaire du diplôme de secouriste « prévention et secours civiques de niveau 1 »,
– brevet de pilote confirmé,
– attestation délivrée par un professionnel de l’activité de 5 jours minimum d’observation du métier d’enseignant en structure au cours des trois dernières années,
– de résultats en compétition ou en vol de distance dans les 3 dernières années (voir barêmes)
Le test de sélection, organisé au niveau national, est composé de plusieurs épreuves : entretien avec un jury, épreuve pratique, épreuve écrite et épreuve d’activité physique.
En savoir plus
* Diplome d’Etat de la Jeunesse, de l’Education Populaire et du Sport)
** Les titulaires du brevet d’Etat d’éducateur sportif 2ème degré, option vol libre obtiennent de droit, l’équivalence du DES JEPS “performance sportive” dont la mention est définie par la spécialité du BEES 2ème degré (parapente ou delta) – en savoir plus.
*** Afin de permettre aux titulaires du BP ou du BEES 1° de pouvoir accéder au DE JEPS rapidement, les organismes de formation (ENSA et CREPS de Toulouse Midi-Pyrénées) envisagent de mettre en place à compter de 2018 un parcours de formation spécifique ( – en savoir plus)
L’organisation de la formation de moniteur parapente
La formation de moniteur parapente est organisée sur le principe de l’alternance entre des temps de formation au centre de formation et en école.
Pour sa formation, le candidat doit mettre en place un projet de promotion de l’activité sur lequel il travaillera durant tout son cursus. Les périodes en centre de formation sont réparties sur deux années afin de laisser du temps aux candidats pour acquérir l’ensemble des compétences visées par le diplôme. Les temps en école (qui peuvent être rémunérés) sont nombreux afin de confronter les stagiaires aux réalités de la profession.
La durée de formation de moniteur parapente est de 1700 heures environ dont 800 heures réalisées en centre. Les autres heures s’effectuent auprès d’écoles professionnelles agréées pour l’accueil de stagiaires.
En savoir plus
Il existe 3 centres de formation de moniteur parapente en France assurés par l’ENSA* : Barcelonette, Montmélian et Toulouse.
LA FFVL, en tant qu’organisme de formation professionnelle peut se charger de la prise en charge de votre formation professionnelle continue sous certaines conditions. En savoir plus
On devient moniteur parapente par passion
A savoir que cet article qui présente des généralités sur le métier de parapente a été construit à partir des sources suivantes : ONISEP, ENSA et “Pôle ressources national sports de nature”. Il est bien entendu que chaque moniteur exerçant aujourd’hui vit sa propre expérience plus ou moins éloignée des descriptions générales présentées.
En espérant que cet article vous ait apporté quelques éclaircissements sur ce métier passionnant basé principalement sur l’échange et le partage. Si, pour vivre de votre passion, vous êtes prêt à faire l’impasse sur une situation sécuritaire et confortable d’un emploi dans un bureau, alors bon vol ! Mise à part le stress quand certains de vos élèves seront en vol, vous ne le regretterez pas en cotôyant tous les jours des gens émerveillés par la découverte du vol libre.
Pour le fun : La vie d’un moniteur parapente, pas facile et beaucoup de stress
Une belle illustration d’hilarité après le premier vol en solo !