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Quand puis-je choisir de me séparer de mon parachute de secours ?

Quand puis-je choisir de me séparer de mon parachute de secours ?

Qui ne s'est pas déjà interrogé sur la séparation de son secours sur certains vols ?

Autant vous le dire tout de suite : si vous pensiez trouver ici une réponse formelle OUI ou NON, c’est raté ! Cette décision VOUS appartient.

Et c’est tant mieux : dans un monde de plus en plus édulcoré où l’on nous dit sans cesse ce que nous devons faire ou ne pas faire, il reste hdes eeureusement des espaces dans lesquels notre parti pris, notre esprit critique et notre responsabilité ont encore mots à dire.

Le parapente est encore, pour le moment, un de ces espaces libres. Et il le restera tant que les bêtises des uns n’auront pas de conséquences trop fâcheuses. Conséquences qui ne sont pas toujours faciles à appréhender…

Ceci dit, voici quelques indications pour vous aider à faire la balance “secours ou pas ?”, pour vous aider à trancher et que cette question ne vous préoccupe plus l’esprit avant et pendant le vol.

Sébastien Blesses

Si je ne prends pas de secours, quelles peuvent être les conséquences ?

En effet, car en cas de problème majeur en vol, je n’ai pas plan B : je m’écrase. C’est plutôt radical mais si on s’arrête à ce constat alors on prend tous un secours pour chaque vol. Mais, parfois, le secours s’avère être une charge… et on peut se poser la question de le prendre ou pas.

S’il est indispensable de mesurer toutes les conséquences possibles, il en va de même de l’estimation de la probabilité que ces conséquences surviennent. Et puis, dernier paramètre à prendre en compte : quels sont les moyens à mettre en oeuvre pour réduire, voire annuler, ces conséquences et surtout qu’implique la mise en oeuvre de ces moyens ?

Bon OK, ça semble un peu complexe dit comme ça mais vous allez vite vous rendre compte que finalement, c’est très simple : vous le faites tous les jours sans vous en rendre compte pour un tas de choses.

Etudions les conditions où il est important d’avoir un secours

Voici les trois cas où il est indispensable d’être équipé d’un parachute secours parapente..

1- En cas de collision avec un autre aéronef

Si on vole sur un site très fréquenté, le risque de collision est probable.

Mais lorsqu’on fait un vol-rando, il est extrêmement rare d’évoluer dans une zone fortement occupée par d’autres aéronefs. Oo alors, on a raté sur le calendrier du club local la sortie annuelle. Donc, dans 99% des sorties, ce risque est quasi nul. Je dis quasi car il suffit d’être 2 dans le ciel pour se rentrer dedans.

2-  En cas de rupture matérielle

Si on prend soin de son matériel, qu’on le vérifie régulièrement, qu’on le fait contrôler et qu’on ne le prête pas à n’importe qui, il y a une très faible probabilité de rencontrer ce genre de souci. En revanche, si l’un des critères cités n’est pas respecté, alors vous augmentez sérieusement le risque.

3- En cas d’incident de vol irréversible

Pour en arriver là, c’est qu’on a raté un truc… En effet, si le trio “Niveau de Pilotage – Matériel utilisé – Aérologie” est cohérent, il n’y a aucune raison que cela se produise. Autrement dit, voler dans des conditions turbulentes ou avec une aile qui me demande un pilotage que je ne suis pas toujours en mesure d’assumer, voire les 2, augmente la prise de risque !

Exemple
Imaginons que nous partons pour un vol rando d’automne avec une aile très safe (la UFO de AIR DESIGN par exemple) et que l’aérologie est “on ne peut plus calme”, et de plus est, que nous soyons en forme avec un niveau de pilotage bien supérieur à ce que requiert le contexte : dans ce contexte, le risque d’incident de vol irréversible est extrêmement faible.

Savoir faire la balance : “secours or not secours ?”

Je ne me pose pas la question si…

Si je vole sur site et que j’ai 100 m à faire entre le parking et le décollage. Dans ce cas, la contrainte est quasi nulle : je prends mon secours et c’est d’ailleurs ce que quasiment tout le monde fait.

Je me pose la question si…

Si je pars pour un vol rando et qu’il va falloir porter mon secours de 2,5 kg sur 1200 m de dénivelé… là ce n’est plus du tout la même histoire !

Comment faire la balance ?

D’un côté, j’évalue les risques que je prends, de l’autre, je pèse les moyens que je peux mettre en oeuvre pour couvrir ces risques. Si la balance penche franchement d’un côté ou de l’autre, il n’y a plus lieu de se poser des questions : le choix est vite fait. Si la balance est proche de l’équilibre, alors c’est à nous de la faire pencher… du bon côté ! Et ce bon côté, c’est vous qui le choisissez.

Exemple

Si je vole sur site et que je possède un secours et que j’ai 50 m à marcher, les moyens à mettre en ouvre ne pèsent plus rien. La balance penche indéniablement du côté “risque”, donc je me couvre. En revanche, si je dois porter un secours pendant longtemps pour un vol rando où je sais que je prends un risque infime, peut être que la balance penchera du côté des moyens à mettre en oeuvre face aux risques pris : trop lourd à mettre en oeuvre, je décide de ne pas le prendre.

Sébastien Blesses – Ecole parapente Carpe Diem

Prendre un secours implique d'en avoir un en bon état et de savoir s'en servir

Avoir un secours c’est bien, mais encore faut-il qu’il soit en bon état d’usage, replié, fonctionnel. Et que l’on sache s’en servir. Et qu’on soit prêt, mentalement, à l’utiliser.

Logique, me direz-vous ? Mais sachez cependant que la moitié des personnes qui sont décédées en parapente ces dernières années suite à un incident de vol n’ont pas utilisé leur secours. Certaines n’ont sans doute pas pu, mais une partie n’a même pas essayé. J’en profite donc pour vous encourager à faire cet exercice en SIV : tirez votre secours !

Les conseils de Fabien Blanco

Les pilotes doivent :
– plus s’informer sur leur matériel de sécurité,
– prendre conscience des différents montages des secours et de la faisabilité de réussite en cas d’extraction,
– savoir ouvrir un container et savoir le fermer (pas seulement regarder les aiguilles !),
– faire de multiples situations dans leur salon en utilisant différentes positions d’extraction, pour en déduire des problèmes ou tout simplement créer une mémoire musculaire adaptée,
– faire des poignées témoins à chaque début de vol afin de prendre conscience de la facilité ou non d’accès au système de sécurité ! (ex : gants de différentes tailles été et hiver, différentes sellettes selon les activités (acro, cocon,sellette biplace…).
Nous cumulons et empruntons différentes sellettes, il est donc indispensable de le faire à chaque fois pour optimiser le geste.Tous les petits exercices dont je parle doivent être réalisés au calme et sans stress.

Nos erreurs lors de l’extraction du secours

Ce n’est pas au pilote de s’adapter à la méthode de déploiement de son secours, mais plutôt l’inverse ! C’est en résumé ce qui ressort de cette étude. Mais ce qu’il faut surtout retenir c’est que  la poignée témoin doit être un geste réflexe important à acquérir !

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ROCK THE OUTDOOR, la culture parapente

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