Cross de Riederalp au Grimselpass par Loïc (Valais – Suisse)

Cross de Riederalp au Grimselpass par Loïc (Valais – Suisse)

La météo en cette fin de printemps n’aura pas été rose tous les jours. Mais les jours qui ont offert des fenêtres de vol auront été d’autant plus attendus. Le 10 juin, une journée à beau potentiel de vol était annoncée, pas question de la rater.

Un voile nuageux supposé arriver en cours de journée ne toucherait la haute vallée du Rhône que tard dans l’après-midi. La décision était prise, je partirais à la découverte de la région. Un petit tour sur http://www.paraglidingmap.com/ va me permettre de repérer les décollages et les atterrissages entre Brig et Obergoms. Les orientations Est à Sud offrent des possibilités de départ en cross tôt dans la matinée, de quoi gratter des kilomètres pour les furieux, ou simplement profiter à fond avant que la météo ne se (re-)dégrade.

Quelques sites du haut Valais sont assez bien desservis par le train dans la vallée et des téléphériques pour accéder aux stations. Pas besoin d’une logistique poussée, et ça a ce petit goût des vacances très sympathique. En revanche, les conditions peuvent devenir très fortes, notamment la brise de vallée qui interdit l’accès à certaines zones dans l’après-midi. Il convient donc d’être prudent. Arrivé au décollage de Riederalp un peu avant 10h, une bonne quinzaine de pilotes sont déjà là, venus faire la chasse aux kilomètres. C’est l’occasion de discuter de nos analyses des conditions météo respectives. Ils ne sont pas très inquiets au sujet du vent de vallée… c’est rassurant. Certains prédisent même une journée stable… Pas de quoi me démoraliser, j’allume l’appli XCTrack fraichement installée sur mon smartphone. Je n’ai jamais ressenti le besoin d’investir dans un GPS compliqué pour ma petite pratique loisir, mais cette application est drôlement pratique avec l’affichage des espaces aériens et de quelques indications customisables à souhait.

Une fois en l’air, la sortie du bocal n’est pas immédiate et les plafonds tardent à s’élever. Je choisis la patience avant de me jeter dans la première transition. Mais une fois les ascenseurs allumés, c’est du très très bon ! Les plafonds montent bien au-dessus de 3000m, le paysage est époustouflant, le vario s’affole au point d’en couper le son pour trouver un peu de calme. La remontée de la vallée en direction d’Obergoms et du glacier du Rhône ne présente pas de difficulté majeure, si ce n’est de garder la voile au-dessus de la tête quand on traverse du +4 m/s et de rester haut sur les reliefs, pour la marge. Et pour profiter du spectacle offert par la nature.

Le fond de la vallée est une carte postale et je me régale. Je n’ai pas trop envie de trop m’y enfoncer, de peur de me faire brasser dans une confluence des cols du Grimsel et de la Furka. Je contemple le glacier du Rhône de loin et je tourne les talons. Le demi-tour s’accompagne d’un changement de décor qui ne gâche rien. Par contre, la progression est moins facile face au vent de vallée qui s’installe. Je compense mon inexpérience en cross par les souvenirs de quelques lectures ça et là : ne pas enrouler tout ce qui passe, pousser l’accélérateur pour retrouver de la finesse, etc. C’est toujours un plaisir que de mettre en pratique la théorie et d’y voir un certain succès. J’avance très bien jusque Niederwald, mais j’ai de moins en moins de gaz sous les pieds et les traversées de turbulence accéléré à fond sont épuisantes, même sous ma Sprint X-Alps et son si bon caractère. Mais si je veux pouvoir traverser le Fieschertal, boucler mon parcours, et trouver un train direct pour rentrer à la maison, il va falloir travailler soigneusement à faire le prochain plein. Et vite. Deux pilotes viennent de jeter l’éponge devant moi et partent se poser à Fiesch. Je coince la pompe qui va me remonter à 2800m et m’assurer la dernière transition. Je remonte haut au-dessus du relief et tout redeviens facile.

Je me régale encore de la vue sur le glacier d’Aletsch et sur le Cervin droit devant pendant ma longue glissade vers Brig. Le vent de vallée est bien là. Je suis cuit et je préfère devoir marcher un peu jusqu’à la gare plutôt que de jouer la carte d’un atterrissage à proximité qui sera nécessairement sous le vent d’obstacles divers. Je choisi le grand atterrissage officiel sur le piémont du col du Simplon pour reprendre un contact physique avec le terre. Une petite traversée touristique de Brig plus tard et je saute dans le train. Je suis rempli de joie et de souvenirs

Loïc Andolfatto

Il n’y a pas que la CFD dans la vie, il y a XContest aussi (excellent pour préparer ses vols et ses voyages également)

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– voir un autre article de Loïc “Fly & Hike à la Tournette-Lanfon-Charbon avec Loïc Andolfatto

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