Premières impressions de la Niviuk Skin 2P par François Pera
Je suis parti dans les Vosges pour tester mes deux derniers achats : un Volkswagen T4 de 98 et la nouvelle NIVIUK Skin 2P. Les deux vont me servir pour un long voyage d’un an où je vais relier Bruxelles à l’Indonésie. Je voulais les tester en conditions donc je suis parti tout le weekend dans Les Vosges… Beaucoup de personne m’ont demandé un retour sur mes impressions sous la deuxième version de la mono surface de Niviuk!
Départ vendredi soir après le boulot, j’arrive à 2h du mat’ au pied du Gustiberg. Après quelques heures de sommeil, dès qu’il commence à faire chaud, je mets la voile dans mon sac à dos (un petit de 35l – il y a encore pas mal de place) et je me lance dans l’ascension. C’est clairement ici que cette voile prend tout son sens… Elle est compacte et vraiment légère, mon sac fait approximativement 4 kg ( Niviuk Skin 2P + Sellette: Ozone F Lite + Secours + Casque + 1l d’eau). Elle se fait vite oublier dans la montée.
Premier vol avec la NIVIUK Skin 2 P
J’arrive au déco, je déplie et je gonfle… Il y a peu de vent, pourtant, je me fais arracher (j’avais lu qu’elle montait facilement mais je pensais pas que c’était à ce point là). C’est assez surprenant de se faire arracher avec seulement 10-12 km/h. J’en prends bonne note ! Par contre, une fois au dessus de la tête, elle est vraiment facile à contrôler : j’ai le temps de regarder deux fois si tout est bien en ordre avant de décoller. La prise au décollage est directe, pas de soucis à ce niveau là, par contre, première sensation en vol : elle bouge.
Les mouvements sont de très (très) petites amplitudes mais j’ai quand même pas mal d’informations sur la masse d’air : il y a des petites bulles mais rien d’exploitable, je me dirige vers l’atterrissage.
Petite particularité, à cause de sa faible vitesse, le freinage n’a pas beaucoup d’incidence, il faut donc détrimer pour pouvoir poser, c’est un peu contre intuitif mais en effet, avec les trims cachés à 1/3 et un bon freinage, on pose comme avec une voile normale.
Deuxième vol
Je remonte en vitesse et je redécolle: Une fois en l’air, il y a de l’activité : je trouve une zone dégagée dans la forêt où ça donne pas mal, mais dès que je baisse la commande, je perds de l’altitude, je suis en plein thermique et mon vario affiche -2/-3m/s. Je suis trop bas, je dois déjà me rediriger vers l’atterrissage.
Hélas, le temps de remonter, le vent à forci et je dois rester sur la terre ferme.
Troisième vol
Le lendemain matin, je pars en direction du Markstein. Je profite du premier vol du matin pour essayer d’arriver le plus haut au dessus de l’atterrissage et tenter des 360 et des petits wings. De ce coté là, aucun souci, elle réagit vraiment bien aux commandes. J’avais peur de sentir une trop grosse différence entre ma Ozone Rush 4 et la Skin mais, même si elle est moins joueuse, ça reste très agréable de l’emmener en dehors de son domaine de vol.
Quatrième vol
Une fois pliée, je remonte en courant, les conditions ont l’air parfaites….
Je décolle et suis la crête en face du déco, j’arrive dans une zone thermique et je commence à enrouler… Mais cette fois-ci, je mets très peu de commandes et beaucoup d’appui sellette… Ce qui change TOUT! Ce coup-ci, je monte et je monte bien. Je ne suis pas seul dans le thermique : il y a une AIRCROSS U-sport au dessus de moi que je rejoins assez vite et que je finis même par dépasser (je tourne beaucoup plus serré qu’elle et rentabilise donc mieux l’ascendance).
Mon vario se met à hurler, +8,4m/s… Woooh, je suis épaté par la stabilité de la voile. L’autre voile ne suit pas aussi bien et j’arrive vite au nuage. Je lâche tout et je me mets en mode contemplatif… J’ai juste envie de profiter du premier plaf avec ma nouvelle voile, je sors une barre de céréale et savoure… Par contre, les nuages à une grosse dizaine de kilomètres derrière le déco ne m’inspirent pas, mieux vaut se diriger vers l’atterrissage. Le temps de replier ma voile et de commencer enfin un vrai petit-déjeuner suffiront pour que l’orage éclate sur les Vosges…
Conclusion sur la Skin 2 P
Je pensais avoir plus de mal qu’une autre voile… La Skin 2P n’est pas juste une voile pour faire des ploufs depuis un sommet
Bref, mes impressions avec encore quelques vols de plus à mon actif. La Skin 2P n’est pas juste une voile pour faire des ploufs depuis un sommet. Elle enroule plutôt bien, il faut juste être très délicat sur les commandes pour ne pas dégrader le taux de chute. Son gros point fort, c’est la facilité à gonfler dans des pentes très raides et surtout très courtes. C’est très impressionnant ! Puis sans parler de sa taille repliée et de son poids, elle se fait vite oublier dans un sac à dos d’alpinisme !
Tout ceci me fait dire qu’elle peut vraiment être utilisée comme voile principale et pas seulement pour le paralpinisme même si elle est parfaite pour ça !
François Pera
DECOUVRIR
– voir aussi son article de son séjour dans les Vosges sur son blog : undermyskin.be