L’OZONE Zeno essayée par Pierre Paul Menegoz
Affaire de ressentis, aucune donnée objective n’est à espérer de cet essai. Par contre, quoi de plus intéressant que des impressions « cash » lorsqu’elles naissent d’un pilote entraîné au vol avec de multiples ailes.
Les conditions de vol
Le vol décrit ici a eu lieu dans une atmosphère printanière et stable avec un léger flux d’est. Cela se traduit par « des ascendances disséminées » que l’on trouve décalées par des brises modérées dans les basses couches et part le vent d’est plus ou moins présent en altitude.
Bref, les ascendances sont là, encore faut-il les trouver… et pour finir, aux abords des inversions, de fortes turbulences sont présentes.
La trace du vol : https://www.syride.com/fr/pilotes/ppmenegoz/249151
Au sol
Lors de la préparation au sol la Zeno présente un bord d’attaque massif et lourd, rigidifié par des joncs sur ses très nombreuses alvéoles. C’est à s’y méprendre celui de ma vieille R10 ou d’une Enzo. Avant de lever l’aile, l’écopage ou la mise en forme du bord d’attaque est bien plus aisée qu’avec ses aînées. Une fois gonflée l’aile s’élève harmonieusement et la charge étant correctement ajustée, s’arrête paisiblement à ma verticale ; quelques pas et me voilà en l’air.
En l’air
Mes références dans le domaine des ailes de compétition me donnent instantanément un sentiment de facilité et de confiance. Un regard vers l’aile et j’ai la surprise de trouver une aile d’allongement modéré. Dès les premiers virages, l’aile démontre son homogénéité dans un virage qui, sans être difficile à obtenir, n’est pas celui d’une aile qui s’incline facilement. C’est probablement une qualité car l’aile monte inexorablement dans les tout petits thermiques de cette mi-journée en face ouest. Toutefois, les Dents de Lanfon sont difficiles à atteindre et je pars vers le Parmelan à 1700 mètres.
Je ne vole pas avec ma sellette personnelle et l’accélérateur est mal réglé. Jambes tendues, j’obtiens une moyenne de 43 km/h et un taux de chute inférieur à 1,5. Je pense que l’aile possède encore de meilleures performances dans le dernier tiers du débattement qui me manque. Les poignées sur la ligne des « arrières » permettent de faire des corrections qui ne pénalisent pas la glisse en vrillant le profil, c’est jouissif.
Moins de 8 minutes plus tard, je raccroche les contreforts du relief qui mène au Parmelan. Je suis à 1150 mètres. Cette transition est malgré tout remarquable d’autant que je bute sur de la brise avant de trouver le thermique. A faible vitesse, l’aile transmet l’essentiel des informations qui invitent aux bonnes décisions pour le trouver. Sentiment d’être happé par un flux qui s’y dirige, demi-aile qui se raidit et les commandes qui s’affermissent informe de la présence de l’ascendance. Je trouve là ce qui existe ailleurs avec de nombreuses ailes de cette catégorie.
En thermique
Le thermique est fort et étroit mais l’aile est sans surprise. Je me sens bien et heureux d’être là, élargissant et rétrécissant mes virages à volonté. Arrivé vers 1800 mètres, ça se corse, je suis sous le vent d’est qui semble bien marqué. Une vraie bataille avec les turbulences me laisse penser que, bien que facile, l’aile s’adresse à des pilotes accomplis. Toutefois aucune surprise de comportement est à noter tant dans les amplitudes d’utilisation des commandes que dans leurs variations de consistance. Pas de fermeture à rapporter, l’aile est tempérée en tangage.
La suite du vol n’a pas d’autre intérêt que de confirmer ce qui est déjà dit.
Conclusion
La Zeno démontre que la nouvelle norme CCC sur les ailes de compétition tempère les constructeurs. Ils centrent moins leurs recherches sur d’innovantes performances pour orienter leur travail autour d’un cahier des charges qui permet d’améliorer l’accès des performances existantes dans une classe D. Ainsi les performances de la Zeno sont acquises par un suspentage plus court que les ailes de compétitions et réduit au minimum, une manière de diminuer la traînée. Et aux dires du constructeur, une sécurité passive meilleure en cas de fermeture obtenue par la forme de l’aile.
Dommage qu’une si belle aile soit si chère… C’est bien le produit annoncé par Ozone, à savoir une marche entre la Mantra et l’Enzo
|
S |
MS |
ML |
L |
Nombre de cellules |
78 |
78 |
78 |
78 |
Surface projetée (m2) |
17.8 |
19 |
20.4 |
22.4 |
Surface à plat (m2) |
21 |
22.5 |
24.1 |
26.5 |
Envergure projetée (m) |
9.6 |
9.9 |
10.3 |
10.8 |
Envergure à plat (m) |
12 |
12.5 |
12.9 |
13.5 |
Allongement projeté |
5.2 |
5.2 |
5.2 |
5.2 |
Allongement à plat |
6.9 |
6.9 |
6.9 |
6.9 |
Corde (m) |
2.19 |
2.26 |
2.3 |
2.45 |
Poids de l’aile (kg) |
4.8 |
5 |
5.3 |
5.7 |
Poids total en vol (kg) |
75-90 |
85-100 |
95-110 |
105-125 |
Homologation EN |
D |
D |
D |
– |
Prix Public TTC |
5670 € |
5710 € |
5760 € |
5820 € |