Premières impressions : essai de la TRIPLE SEVEN King (EN D)
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Sébastien Walferdein a rencontré l'équipe TRIPLE SEVEN France à la Coupe Icare 2015. Ils lui ont proposé l'essai de la TRIPLE SEVEN King, voile certifiée en D dans la lignée des 3 lignes au top de la performance actuelle dans la catégorie. Quelques semaines plus tard, il la reçoit chez lui. C'était la première et seule TRIPLE SEVEN King disponible en France. Super excité et heureux à l'idée de l'essayer, voici son "humble retour".
Essai TRIPLE SEVEN King : pure glisse et performance
Taille essayée : M (ptv : 90-110 Kg)
Ptv : 100 kg
Sellette : KORTEL Kuik 2, module race, ventrale désserrée à fond.
Pilote : Sébastien Walferdein, vole depuis 2004
Ailes : Sol Torck 2, Gradient FS2, Bi UP K2 2
Premier contact et découverte
Le sac de compression est grand et orné de cinq conseils pour aller loin en cross country, de volume inhabituel, il est tout en longueur afin de permettre un pliage spécifique permettant de préserver les joncs. Ces derniers sont présents de 40 cm du bord d’attaque en intrados jusqu’à la presque totalité de l’extrados, ils se croisent sur le bord d’attaque pour former un magnifique sharknose (technologie BPI).
Le design sur internet ne me séduisait pas plus que ça, question de goût et pourtant, en dépliant… elle est magnifique, le tissu, le sharknose, la finesse des ouvertures de caisson, la finition…, tout me plait à l’exception de ces joncs dont on ne voit pas le bout, auxquels je ne suis pas habitué et auxquels il faudra prendre soin pour ne pas les déformer. Les couleurs sont bien plus belles en vrai que sur la version modélisée 3D.
Les élévateurs sont composés de 2A (2+1kit oreille), 1 B(3), 1C(3) , des freins et d’un accélérateur monté avec des poulies Harken.
Le suspentage est ultra minimaliste, avec 3 (longues)suspentes basses sur les A, B et C, distribuées sur trois étages. La partie basse est gainée tout en restant fine et se décline en deux intermédiaires qui distribuent également deux suspentes hautes genre fil à coudre.
La suspente de frein est gainée sur 2 mètres en partie basse puis dégainée ensuite.
Un beau travail d’épurement du cône consolidé par des renforts de voilure(gestion de la répartition des tensions dans la voûte).
Au niveau voilure,72 cellules pour un allongement de 6.98 et un poids de 5,9kg pour la taille M.On dénote un stabilo à saumon flottant, réducteur de vortex(traînée).
Au gonflage, elle s’affirme déjà racée, puissante et précise
La prévol n’est pas à négliger avec un suspentage ultra fin et réduit, qui a tendance à faire des clefs.
La voile gonfle aisément dans une brise faible et se gère facilement dans le vent soutenu, sans tendance à arracher. Un pilote dont le niveau est requis pour ce genre de bolide prendra de suite plaisir à jouer avec au sol. Les 2 A centraux, comme souvent, suffisent à initier le gonflage.
Tendance à la petite cravate en bout d’aile, normal pour cet allongement. Déjà, elle s’affirme racée, puissante et précise.
La TRIPLE SEVEN King, confort, sécurité, équilibrée et solide
C’est parti, décollage, tout de suite à l’aise malgré de nouvelles sensations (je viens d’une aile de conception plus ancienne, de même allongement sans jonc, ni sharknose), je ressens son énergie dès les premiers instants de vol, virage précis et efficace, à plat ou plus vissé.
Sentiment de confort et de sécurité, la TRIPLE SEVEN King se révèle équilibrée et solide mais, évidement, elle demande un pilotage précis et efficace.
Premier essai dans des conditions ventées en bord de Seine sur le magnifique site de la Roquette, belle méandre normande orientée sud-est des coteaux de la Seine.
La TRIPLE SEVEN King s’appuie facilement sur les micros thermiques automnales de la plaine normande.
Les poulies harken rendent l’accélérateur facile à utiliser et se sont avérées particulièrement efficaces pour cheminer au relief face au vent.
Pas de poignée de pilotage aux C qui sont, d’après les frères Valic, source de traînée et de performance dégradée. Les frères Valic conseillent de gérer le tangage à l’accélérateur. Superbe sensation de glisse, pénétration face au vent, pilotage redoutable à l’accélérateur et appuis sellette.
Le taux de chute est impressionnant dans les conditions faibles et travers de soaring d’un des 3 jours (2,5) de l’essai.
Peu d’ailes tiennent, la TRIPLE SEVEN King rayonne et est jalousée par la myriade de pilotes observant cette nouvelle venue.
Impressions sur glisse, basses vitesses, wings et 360
Au niveau ressenti, la TRIPLE SEVEN King communique parfaitement, s’appuie sur tout ce qui passe, fend l’air et glisse à merveille. Je me revois le soir au lit, encore un peu dans le ciel et les sensations de ce superbe jouet (et bien plus…) encore sur le bout des doigt… comme souvent dans le vol libre, des sensations indescriptibles.
Plusieurs reposes au déco, précises et tolérantes en basse vitesse, le sharknose s’exprime pleinement à ce jeu là : la TRIPLE SEVEN King devient lourde à la commande et prévient avant de décrocher. À manier tout de même avec précaution.
Pas d’atterrissage en bas, mais d’autres retours affirment qu’elle allonge et plane en interminable flair… précision de rigueur sur les petits terrains.
Quelques wings, la King part vite et inverse avec beaucoup d’énergie, peu de commande et juste à la sellette, une superbe réactivité.
Les 360 sont efficaces et puissants, l’énergie sera bien sûr à dissiper et la sortie devra être soignée.
En conclusion
Voilà pour les sensations, mon regret est d’avoir eu la TRIPLE SEVEN King trop peu de temps et de n’avoir pas pu l’ essayer dans de vrais conditions thermiques et de cross country. Adam et Nicole nous ont montré son potentiel au Brésil…
La King a par ailleurs remporté le concours de finesse à la coupe Icare cette année en se battant avec la cure de BGD(2 eme place). Cela m’avait déjà bien intrigué, surtout en présence de gun type Enzo 2,dudek codon et de top pilote…
Pour être plus objectif, il me faudrait essayer les autres ailes de la gamme type AIR DESIGN Pure 2, GIN GTO 2 ou GRADIENT Avax XC5, mais j’avoue avoir été plus que séduit par cette superbe TRIPLE SEVEN King, qui allie confort et performance. Quel feeling! Long live the King!
Texte: Sébastien Walferdein
Photos: Sébastien Walferdein, Hervé Smetek, Johan Gorlier
Points positifs
super ressenti / finition / compromis confort et performance
Points négatifs
sac de compression volumineux / pas de scratch d’évacuation en bout d’aile / poids
Caractéristiques et tailles
| KING S | KING M | KING L | |
| Nombre de cellules | 72 | 72 | 72 |
| Surface à plat (m2) | 22.2 | 24.6 | 26.4 |
| Envergure à plat (m) | 12.5 | 13.2 | 13.6 |
| Allongement à plat | 6.98 | 6.98 | 6.98 |
| Poids de l’aile (kg) | 5,1 kg | 5,9 kg | 6,2 kg |
| PTV (kg) | 75-95 | 90-110 | 105-125 |
| Homologation LTF/EN | D | D | D |
Petit portrait de Sébastien
Sébastien a débuté en 2004 avec l’école ALTO. Il a fait ses premiers vols à Courtet, joli site protégé du Nord, dans le Trièves. Il habitait entre Grenoble et le Trièves. Aujourd’hui, steward pour XLairways France, il vit actuellement en Normandie à 25 min de Jeufosse : “J’emmène souvent ma voile en escale de part le monde notamment à la Réunion où je suis bien accueilli par mes potes de Bourbon parapente.
Je pratique surtout en plaine où mes objectifs sont la distance et la contemplation.
La montagne me manque terriblement et je pense rejoindre le Jura d’ici peu, bon compromis entre plaine et montagne et pays cher au cœur de ma compagne.
Je travaille actuellement sur le financement de mon BPJEPSparapente par le Fongecif, si le dossier est accepté, j’intégrerais le Creps de Toulouse en mars et l’équipe de l’école Plaine Altitude située à Clécy St Omer.
Mon objectif est de m’organiser pour voler plus car je bosse trop souvent quand la plaine est fumante… et ça, c’est terrible. Mes compères et amis pilotes sont John Berq et Guido prestigiovani, ainsi que les pilotes de mon club Eurenciel”.
Voici ses plus beaux vols :
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