Test de la SOL Prymus 5 (classique/hors domaine de vol) par 2 pilotes
Tests réalisés par 2 moniteurs
Infos testeurs
Charles Courtot
Taille essayée : M (85/100 kg)
PTV testeur : 91 kg
Sellettes : GIN Gingo Lite et NEO Suspender
Manuel Renfer
Taille essayée : M (85/100 kg) et L (95/110 kg)
PTV testeur : 92/6 kg
Sellettes : SOL Wasabi 3 et Acrobase Base de chez SUPAIR
Avant propos
Quelques atouts à signaler avant la présentation des tests
Fidèle à la réputation de la marque, la fabrication de la SOL Prymus 5 en fait une voile durable (tissu 40 g en intrados et extrados et 36 g en structure). Sa conception avec sa voûte volontairement plus arquée la rend très stable (comportement approuvé par les 2 testeurs), un atout pour les pilotes débutant ou en progression pour améliorer leurs compétences avec beaucoup de sérénité. Autres atouts : la voile est garantie 3 ans et les couleurs personnalisables sont gratuites !
A noter : les 2 testeurs lui ont trouvé des commandes un peu fermes mais n’est-ce pas préférable dans ce sens pour une voile de catégorie EN A ?
1- Test “classique” réalisé par Charles Courtot
Description de la SOL Prymus 5
Le sac de portage est plutôt de conception ancienne, c’est dommage quand on voit les sacs des concurrents. Quand on l’ouvre, l’aile est proprement packé. On reçoit tout un kit plutôt sympa (casquette, accélérateur, sac de compression…).
Au moment du dépliage de l’aile, le coloris rouge de l’aile est très marquant (existe aussi en standard en jaune ou bleu ou entièrement personnalisable). La finition des élévateurs est plutôt soigné. L’aimant du frein fonctionne bien, ce qui est un plus (voir photos). Les suspentes se démêlent très facilement et l’ensemble est gainé jusqu’en haut. Les coutures sont propres, pas de bavures. Bref, en terme de finition de produit, on est sur quelque chose de plutôt bon.
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Maniement au sol
La voile SOL Prymus 5 monte lentement au-dessus de la tête. Dans des conditions calmes, il faut donc accompagner l’aile jusqu’au bout pour éviter qu’elle ne retombe. Par contre, on n’a pas vraiment de point dur : elle monte donc lentement et d’un seul bloc. Elle n’a aucune tendance à vouloir dépasser le pilote et les tempos ne sont pas forcément à marquer (et ce dans toutes les conditions de vent).
De ce fait, on a donc une aile intéressante pour les écoles dans la phase de décollage, notamment celles qui doivent faire travailler leurs élèves dans du vent soutenu puisque, d’une part, il n’y a pas de shoot et, d’autre part, elle offre un excellent amorti sur l’axe de tangage. Il faudra cependant bien gérer la quantité de frein si on ne veut pas que l’aile retombe derrière (mais en apprentissage, il vaut mieux que ce soit ainsi).
Décollage
Comparé à des voiles plus lights de concurrents, le poids se fait malheureusement ressentir dès qu’on est mal positionné : l’aile a un peu plus de mal à faire le travail passif qu’on attend d’une aile école actuelle. Pour ce qui est de la prise en charge, elle est plutôt bonne dans toutes les conditions.
En vol
Commandes
J’ai été surpris par les commandes plutôt dures, il y a beaucoup de pression (du coup, l’aile étant physique, peu probable d’aller jusqu’aux basses vitesses !).Côté débattement, la course correspondant à celui d’une voile école. D’autre part, elles manquent un peu de précision.
Maniabilité
Le virage de la SOL Prymus 5 correspond à ce qu’on attend d’une voile école. Si on n’a pas suffisamment de glisse, on bénéficie par contre de beaucoup d’amortissement.
Roulis, tangage, amorti
Comme la voile SOL Prymus 5 est conçue très stable, le roulis est plutôt difficile à créer. Idem pour le tangage, on retrouve une bonne stabilité, comportement semblable à celui du décollage.
Plané, vitesse
Rien de particulier à signaler sur ces points. Correspond aux standards actuels d’une aile école.
Descentes rapides
L’aile supporte très bien les oreilles. Elles sont toutefois physiques. En 360, du fait de sa conception de voile très stable, il est difficile de la mettre en virage bien incliné. Mais une fois engagé en 360, c’est plutôt stable et la sortie ne nécessite pas de pilotage particulier.
Basses vitesses
L’aile supporte bien les basses vitesses, aucune tendance au décrochage.
Aérologie moins calme
J’ai fait un vol d’un peu plus d’une heure avec la SOL Prymus 5 dans des conditions fortes de printemps. En terme de comportement, l’aile est sage. Les rentrées en thermique se font en douceur. Les réactions pendulaires sont amorties. Les bouts d’ailes ferment peu et l’ensemble des informations transmises dans l’aile sont plutôt cohérentes pour une aile de cette catégorie. L’accélérateur n’est pas trop marqué (on doit gagner un tout petit peu plus de vitesse) mais l’aile reste solide et ce n’est pas physique à pousser sur le barreau de l’accélérateur.
Atterrissage
L’aile atterrit comme beaucoup d’ailes de sa catégorie. Elle ne nécessite pas de point de concentration en particulier. La ressource finale est bonne.
2- Test “hors domaine de vol” de la SOL Prymus 5 par Manuel Renfer
Cette aile a été conçue pour les débutants mais elle permet l’approche des premiers vols de distance (cf performances réalisées par des pilotes brésiliens en début d’article). Elle est fabriquée avec des matériaux hybrides en majorité avec le tissu WTX 40 PU + silicon (40gr/m²). Le choix de ce tissu, combiné avec le Dyneema PPSLS pour les suspentes, font de cette aile une des plus durables qui existent sur le marché en ce moment.
Lors de mes essais, j’ai ressenti une bonne pression interne dans l’aile et je trouve que les bouts d’ailes sont particulièrement solides. Je dis ça car, même dans de l’air moins calme, les bouts d’aile restent ouverts et ne flapent pas à tout va.
J’ai pu décoller avec la Prymus 5 avec un vent arrière bien présent et cela sans me demander trop d’efforts. Par vent de face, le gonflage se fait facilement, l’aile monte assez rapidement, a peu tendance à dépasser le pilote et la prise en charge se fait rapidement.
J’a pu faire essayer la Prymus 5 à plusieurs de mes élèves qui volent avec des EN B basse et ils m’ont tous dit pareil:
– l’aile est très maniable tant au poids qu’à la commande,
– le gonflage est vraiment agréable et peu physique,
– la transmission d’informations entre l’aile et le pilote est impressionnante pour un aile de cette catégorie.
Je pense la même chose que mes élèves, je trouve que le débattement des commandes est plutôt grand mais, par contre, je trouve le pilotage précis et l’aile réagit lorsqu’on lui demande. Je dis Bravo à Sol Paragliders pour ce nouveau produit !
Test de décrochage de la SOL Prymus 5 en vidéo
Manuel a laissé la SOL Prymus à son élève Jérome Joly (environ 100 vols à son actif) pour qu’il puisse découvrir le décrochage : “avec les réactions de cette aile ; je n’ai eu aucune crainte de lui faire faire ces premiers décrochages“. Voici ses impressions.
L’aile est saine et agréable au pilotage. Lors de mon premier décrochage, j’avais évidemment une appréhension mais, après l’avoir fait, mon impression a été bien différente. D’ailleurs, on peut le voir sur la vidéo car lors du deuxième décrochage, je suis si serein que je regarde même plus la voile et je fais un grand sourire à la caméra.
Je vole actuellement une Gin Carrera + et je serai prêt à redescendre sur une aile EN A après avoir pu testé cette Prymus 5 car mes impressions et mon ressenti ont été vraiment très bons. Je remercie d’ailleurs Pagfly pour avoir mis à disposition cette aile dans l’école Renf’Air et je remercie également mon instructeur Renfer Manuel pour m’avoir fait confiance et m’avoir permis de voler cette aile et de faire mes premiers décrochages avec cette magnifique machine. Sans oublier un grand merci également à Sol Paragliders pour cette nouvelle réussite.
Jérome Joly
Vidéo de test de plusieurs décrochages de Jérôme au dessus du lac INTERLAKEN en Suisse.
Tests hors domaine de vol
Je n’ai pas pu m’empêcher d’aller plus loin avec la SOL Prymus 5. J’ai testé les fermetures asymétriques simples et accélérées, l’accélérateur full speed dans la turbulence, la parachutale, la marche arrière, les vrilles, le décrochage, les wings-over ainsi que la SAT. Après cette batterie de tests, j’ai été conquis par cette machine car les réactions m’ont agréablement surpris.
– Fermeture asymétrique normale : pas mal de pression pour fermer l’aile dûe au sharknose, une fois fermée, le poids du corps suffit pour reprendre un axe et voler droit.
– Fermeture asymétrique accélérée : full speed sans l’intervention du pilote, la pression interne est vraiment béton et il faut donner une bonne impulsion pour fermer l’aile, la réaction est plutôt brutale (j’ai été impressionné de comment l’aile m’a embarqué) mais, par contre, elle reprend très vite le vol également. L’aile revolait après un changement de direction d’environ 90°.
– Accélérateur full speed dans la turbulence : je suis allé me mettre sous le vent avec l’accélérateur à fond en espérant une frontale, mais l’aile ne s’est pas fermée.
– La parachutale : du fait que le débattement des commandes reste grand, la phase de parachutage est facile à maintenir et l’aile m’a paru très saine lors de la parachutale (quand je dis saine, si je mettais plus de commande d’un côté, l’aile part en vrille mais l’amorce de vrille reste doux).
– La vrille : je n’ai malheureusement pas eu le temps de faire les vrilles accélérées mais j’ai pu voir que lorsque l’on fait vriller l’aile et que l’on remet bras hauts, l’aile reprend vite le vol (entre 90 et 180° avant la reprise du vol) et le shoot pour qu’elle reprenne sa vitesse de vol est facile à temporiser.
– Le décrochage : j’ai essayé de la décrocher et de relever rapidement les mains afin de voir le shoot lors de la reprise du vol. Evidemment, ce sont des voiles qui veulent voler donc le shoot reste assez puissant mais il est possible de le stopper et l’aile peut aller relativement loin devant avant que le bord d’attaque ne se ferme et les bouts d’ailes n’ont pas cravaté malgré la réouverture rapide. Ensuite, j’ai fait un décrochage en la verrouillant et en la reconstruisant petit à petit, la marche arrière est stable et facile à trouver et la reprise du vol se fait proprement et sans surprise.
Petits tests acro pour le plaisir
bien que la Prymus ne soit pas une voile acro !
– Les wings-overs : l’aile est vraiment bien pour cette manoeuvre car très maniable avec le poids et solide au bord d’attaque. Il faut donc déjà une bonne amplitude avant que l’aile ferme. Si les wings-overs sont mal exécutés, il est facile également de prendre rapidement de l’amplitude, étant donné que l’aile répond bien à la commande, donc attention pour les pilotes n’ayant pas d’expérience en wing-over.
– La SAT : certaines ailes sont compliquées à faire rentrer en SAT, la Prymus 5 n’en fait pas partie. Même si la SAT est tirée un peu tôt, l’aile ne va pas partir en vrille brutalement et j’ai trouvé la SAT facile à exécuter. Il est possible de beaucoup la ralentir avant que le bout d’aile ne commence à décrocher.
Conclusions
Conclusion de Charles Courtot
Avec son niveau de sécurité et d’accessibilité, la SOL Prymus 5 conviendra à un bon nombre de pilotes en école. J’ai regretté sur la SOL Prymus 5 la dureté des commandes et le manque de précision qui en découle (poids, profil, voûte ?). Cependant, grâce à sa grande stabilité dans les axes du roulis et du tangage, elle conviendra particulièrement aux pilotes débutant souhaitant être rassuré sous une voile plutôt “bridée” et ceux qui ont tendance à “être un peu brusque aux commandes”.
Les matériaux de fabrication en font une voile faite pour durer dans le temps, idéale pour les sites “abrasifs” (décos type dune ou avec beaucoup de pierres). Grâce à son comportement au gonflage (pas de shoot ni dépassement), je la recommande aussi aux pilotes débutants volant sur des sites avec du vent.
Charles Courtot
Conclusion Manuel Renfer
Je pense que c’est une aile idéale pour débuter le parapente, car cette machine offre une sécurité énorme et permet également de se faire plaisir dessous, même après l’obtention de la licence.
Dans ma manière d’enseigner, je préconisais à mes élèves de commencer avec des voiles EN B basse (que je teste avant de leur laisser entre les mains). Je préconisais ce chemin là pour éviter l’achat de plusieurs voiles en peu de temps. J’ai pu voir que les élèves achetant une aile trop camion pour débuter ont tous remis en vente leurs ailes rapidement après la licence pour passer sur quelque chose d’un peu plus performant. Du coup, je me suis dit que c’est beaucoup de tissu et de polyuréthane utilisés pour pas grand chose. De fait, je préconise une voile qu’ils pourront voler même après leur licence.
Avec une voile comme la Prymus 5, je peux enfin préconiser une voile EN A et du coup c’est agréable de voir que la technologie évolue dans ce sens.
Renfer Manuel – Renf’Air Paragliding School
Caractériques
XS | S | M | L | XL | XXL | ||
Nombre cellules | 39 | 39 | 39 | 39 | 39 | 39 | |
Surface à plat | m² | 22,93 | 24,74 | 26,51 | 28,29 | 30,81 | 33,25 |
Largeur | m | 10,72 | 11,14 | 11,53 | 11,91 | 12,43 | 12,91 |
Allongement | 5,01 | 5,01 | 5,01 | 5,01 | 5,01 | 5,01 | |
Surface Projetée |
m² | 20,05 | 21,63 | 23,18 | 24,74 | 26,94 | 29,08 |
Suspentage | mm | Dyneema PPSLS / 0.7 – 1.0 – 1.2 – 1.6 | |||||
Height | cm | 265 | 275 | 285 | 294 | 307 | 319 |
Poids | kg | 4,5 | 4,9 | 5,1 | 5,6 | 6 | 6,4 |
PTV | kg | 65-80 | 75-90 | 85-100 | 95-110 | 105-125 | 120-140 |
Homologation | EN / LTF | en cours | A | A | A | A | en cours |
Matériaux
Tissus
Extrados : Tecido WTX 40 PU + Silicon 40 gr/sm
Intrados : Tecido WTX 40 PU + Silicon 40 gr/sm
Profils : Tecido Pro-Nyl High Tenacity Nylon rip-stop Hard finish 36 gr/sm
Renforts : Nylon Maxfio Meada 2,5 mm
Suspentes
Liros Dyneema PPSLS 0.7 – 1.0 – 1.2 – 1.6 mm
Elévateurs
Polyester Venus 15 mm. 1.600 kg
Mousquetons
Ansung Precision 15 mm Bl 800 kg
Poulies
Nylon Sol 12 mm / ISR 16 mm ball bearing
En savoir plus sur le site ALTIMO (importateur France)