
Loin de nous l’idée de lister les marques / modèles d’équipements adaptés à la pratique de la voltige, mais plutôt de décrire les grandes lignes de leurs conceptions, et passer en revue quelques fondamentaux. Rien de biblique ici, mais un condensé de ce que les meilleurs préconisent…
SOMMAIRE
On peut faire de la voltige avec n’importe quelle sellette, mais les produits acro présentent logiquement les caractéristiques suivantes
Deux containers secours
en effet, quitte à jouer avec le feu, autant doublement se protéger. Ca ne fera pas tout, mais si l’on se reporte l’expérience collective : cela a permis dans de nombreux cas à éviter des accidents graves. Cependant, rien ne remplacera jamais le bon sens… Si l’on tente ses premiers tumblings à 100m sol, avoir deux secours ne changera pas grand-chose à l’issue probable de l’aventure…
Des points d’attache « hauts »
on pourrait croire au premier abord que les sellettes d’acro sont puissantes en appuis sellette, mais c’est justement l’inverse. La distance entre la planche et les points d’attache des élévateurs est plus grande que la normale afin de « stabiliser » le pilotage et diluer les appuis sellettes.
Et c’est la raison pour laquelle souvent, les pilotes des années 1995 détestent les sellettes modernes… Eux qui ont connu l’époque où l’on misait énormément sur le pilotage au poids du corps (les voiles l’imposaient…) ; ils se sentent inefficaces une fois installés dans les sellettes stables.
Une sellette stable aide car en cas de mauvais placement du corps, l’effet sera moindre. Un bel exemple à citer : la phase d’apprentissage des hélis… Vous gagnerez du temps avec une sellette stable.
De bonnes protections à l’impact
L’acrobate a souvent une fâcheuse tendance à aimer jouer près du sol, et lorsque l’on joue un peu trop… C’est le cratère ! Ca n’empêche pas systématiquement les blessures, mais ça peut limiter la casse d’avoir un bon gros mouss’bag sous les fesses prêt à dissiper un peu de l’énergie de l’impact.

Loraine Humeau ponce ses chaussures en kitant, une sensation incroyable !
François Ragolski sous secours à Pékin apreès un Heli drop foireux
De manière générale, quelle que soit la pratique, si vous ne vous sentez pas à en confiance avec votre équipement de secours, n’hésitez pas à faire vérifier vos montages/pliages par des gens habilités. Même si ça ressemble à un bruit de couloir amplifié, à priori, la proportion de secours mal montés lors des vérifications dans les stages SIV fait peur… Alors au moindre doute, on passe voir un spécialiste afin de vérifier que tout va bien de ce côté-là.
Plutôt 2 secours
Pour ceux qui projettent d’aller vers l’acro et/ou travailler les domaines hors-vol, donc jouer un peu avec les limites, il peut être préférable d’emporter avec soi deux secours. Toutes les sellettes acro ont deux containers intégrés, mais il est aussi possible d’ajouter un ventral lorsque vous allez vous entrainer.
Si on commence l’acro à proprement parlé, il semble indispensable d’avoir deux secours. Le lancement d’un parachute de secours reste une science inexacte, il arrive qu’il ne s’ouvre pas, ou qu’il s’emmêle dans le parapente ; par conséquent, avoir un second joker semble plus sûr. Cependant, certains pilotes ont tout appris avec un seul…
Il est judicieux que l’un des parachutes de secours soit dirigeable (type Rogallo, une forme spécifique et des commandes sur les élévateurs permettent de diriger le secours et d’avancer légèrement). Ce sera particulièrement vrai si vous pratiquez sur des spots avec du vent qui rabat sur une pente, ou avec beaucoup d’obstacles au sol.
Les nouveaux systèmes de largage
Difficile de ne pas évoquer les systèmes récents employant un parachute de BASEjump et un système de libération du parapente. Ce système, complexe et relativement cher, parait réservé à une catégorie de pratiquants déjà bien avertis, mais s’inscrit dans la recherche de solutions fiables et avancées pour pratiquer l’acro toujours plus en sécurité. Il n’est toutefois pas sans faille et ne répond pas à toutes les configurations.
Le gilet de sauvetage
Autre point pour la sécurité en configuration « eau » : le gilet de sauvetage. A priori, ceux qui ont essayé de prendre un bain avec leur matériel de parapente le confirment, il est relativement difficile de nager avec de l’équipement, et si par malheur les suspentes viennent s’en mêler, cela peut vite devenir très dangereux si le bateau n’arrive pas très vite. Autre configuration compliquée par jour venté : le secours qui reste gonflé en arrivant dans l’eau et tracte le pilote par le dos en forçant la tête dans l’eau. Par conséquent, le gilet peut éviter une noyade, et si vous voulez du confort, il existe des systèmes avec une cartouche de gaz et un capteur d’humidité qui gonflent automatiquement le gilet une fois dans l’eau et permettent d’éviter de voler avec une veste encombrante.
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Eliot Nochez pose un stab dans l’eau avant de poser sur le radeau !
Et si nous parlions un peu de nos bécanes…
Comment faire pour choisir sa voile ?… Entre les « on-dit », les amis qui vous disent tous que leur voile est vraiment géniale et le marketing des marques qui n’aide pas toujours à s’y retrouver… Pas simple !
De manière générale, pour commencer sereinement, effectuer ses premiers décros, aller vers une certaine maîtrise des domaines hors-vol, éventuellement jouer aussi (wing puis wing-over, SAT, hélicos…), le plus simple reste de choisir une voile EN-A ou EN-B, en se plaçant en haut de fourchette de PTV (ça rend la voile plus rapide et les commandes un peu plus fermes et réactives).
Encore une fois, nous n’allons pas faire l’inventaire des modèles, ce serait dur d’être exhaustif. Certaines EN-C ou DHV-2 (en évitant les dernières générations) peuvent aussi très bien fonctionner ; l’idée étant d’avoir une voile « gentille au shoot » (qui génère des abattées raisonnables) et pas trop rapide afin d’avoir le temps de bien analyser ce qu’il se passe.
Changer de voile après en avoir fait le tour
Votre choix de voile devra se porter sur une machine avec laquelle vous n’allez pas vous faire peur. Car même si on l’oublie vite, les débuts « hors-vol », ça secoue ! Alors autant être gentiment secoué… Il est inutile d’aller se faire des sueurs froides en tentant ses premiers décros sous une voile freestyle, acro, C ou D agressive…
Comme dit très justement Nicole Schmidt : il vaut bien mieux une voile aux limites des compétences du pilote qu’un pilote trop peu compétent pour sa voile ! Autrement dit, il est judicieux d’attendre d’avoir vraiment fait le tour de sa voile et de ses capacités avant d’en changer pour une plus performante.
Et la fameuse catégorie freestyle ?
Son souci, c’est qu’elle est mal définie, elle est vue différemment selon les marques. Certaines ailes freestyle ne sont pas faites pour progresser en acro, et sont parfois de simples voiles de cross qui sont réduites en surface… Et ça ne veut pas donc pas forcément dire que la voile va être gentille, mais peut être justement l’inverse. Attention donc à ne pas considérer qu’une voile freestyle c’est une voile d’acro en plus sympa, ce n’est pas toujours le cas ! (Si un exemple semble évident, et Gradient ne nous en voudra pas pour cela, c’est la fameuse Freestyle1… Les pilotes qui ont appris là-dessous peuvent être fiers, c’était tout sauf une voile sympa !!!)
Heureusement, cette catégorie évolue, et les nouvelles générations sont de plus en plus cohérentes ; en effet, prises « à la taille », les nouvelles freestyle sont de vraies machines à tout faire, elles planent bien, sont joueuses et intuitives.
De manière générale, nous avons tendance à évaluer une voile sur son côté joueur ou sa « maniabilité ». Mais attention, ce n’est pas parce qu’une voile est facile et vive en wings qu’elle sera une reine du décro facile ! Encore une fois, tout dépend de ses objectifs. Une chose est sure, généralement les voiles idéales pour avoir une progression rapide dans les domaines hors-vol sera plutôt lente et pataude… Logique ! Et si l’on réfléchit, une voile facile en wings n’apprendra pas à en réaliser de parfaits ; en effet, plus la voile sera difficile à cadencer, plus on apprendra à le faire correctement !
Quand peut-on prétendre à passer sous une voile dite acro ?
Une voile d’acro apporte un grand changement pour le confort et l’efficacité du pilotage : des commandes plus puissantes, aux débattements plus courts. Cela n’est pas sans conséquences ! Lorsque l’on maîtrise déjà bien les domaines hors-vol sous une voile normale, la voile d’acro est envisageable, avant cela, c’est griller les étapes.
François Ragolski préconise d’être déjà bien avancé en maîtrise des hélicoptères, et de commencer à « bricoler » avec les twisters (enchainement d’hélicos dans les deux sens) avant de penser à la voile d’acro.
Théo De Blic ajoute que pour passer sous une voile d’acro, il faut avoir un gros volume de vol annuel, et le conserver. Ces voiles méritent d’être au top de son « feeling ».
Et la taille ?
Vouloir descendre en taille trop vite c’est finalement souvent perdre du temps. Là encore, il vaut bien mieux attendre de vraiment maitriser sous une grande voile ses manœuvres avant de descendre doucement en taille afin d’amener du dynamisme et de nouvelles possibilités de figures plus radicales. Beaucoup de pilotes pensent qu’une plus petite voile les aidera : c’est faux ! L’exemple typique illustrant bien ce problème est l’hélico : en effet, le pilote qui s’était concentré principalement sur les figures dynamiques, qui est passé sous une voile d’acro, qui est peut-être même déjà descendu en petite taille et qui finit par vouloir quand même travailler les hélicos risque fort de se faire peur sous sa 18m²… Mieux vaudrait pour lui se racheter une EN-B en 24m², bien comprendre la figure avant de la retenter sous sa petite voile.
Et concernant le vieillissement de son matos ?
Plus particulièrement en voltige, le matériel est mis à rude épreuve… Concernant les sellettes, il est bienvenu de vérifier régulièrement les sangles, leurs coutures, la bouclerie, les « chaines secours » (liens sellette/secours, passage élévateurs secours, bon état des scratchs ou zip, rangement suspentes secours, fermeture POD, fermeture containers, état des loops/aiguilles/joncs…). Pour les secours en eux-mêmes, hormis s’ils sont tirés, normalement, de simples repliages annuel ou bi-annuels sont censés être suffisants. Attention à bien respecter le séchage complet en cas de passage à l’eau ! Attention aussi en cas de jeux près du sol, particulièrement s’ils sont constitués de sable ou de petits graviers (on retrouve d’étonnantes quantités dans les containers lorsque l’on joue au sol dans ce genre de conditions… Pas terrible de laisser se « poncer » doucement vos secours)
En ce qui concerne les voiles, le top étant de continuer les révisions confiées aux professionnel ; mais les ateliers de révision vont le diront volontiers, ils voient passer peu de voile d’acro ! Paradoxalement, plus on avance dans la pratique, plus l’on va solliciter le matériel avec de forts facteurs de charge, du frottement au sol, des pliages/dépliages à haute dose, mais plus on saura normalement comprendre les points à vérifier, sentir lorsque sa voile fatigue et qu’il est temps de la reformer.
De temps en temps, ça ne coûte pas grand chose de contrôler visuellement sa voile (suspentage, coutures, renforts intercaissons, logements des joncs, pattes d’attaches…).
Rares sont les cas de désuspentage complet en plein vol, mais cela arrive, et c’est souvent lorsque l’on tire un peu sur la corde en continuant à voler avec une voile que l’on sait pertinemment être en bout de course…
Dernier point auquel il convient de s’ouvrir l’esprit : le « décalage » de nos voiles. Au fur et à mesure de la pratique et des agressions extérieurs (temps, humidité, chaleur, etc…), les voiles ont tendances à se décaler, généralement vers l’arrière. Cela peut amener doucement un comportement moins incisif, moins mordant, et très énervant lors de certaines manœuvres. Etant donné que cela s’opère progressivement, le pilote peut ne pas s’en rendre compte…
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