Soaring bord de mer avec choix difficile en finale : mer ou rochers ?

Ne jamais considérer le vol en bord de mer comme un vol banal !

Volant en soaring, ce pilote s’est trouvé en situation critique parce qu’il ne respectait pas les bases de sécurité d’un vol en bord de mer (peu de marge de sécurité sur un site sans possibilité d’atterrissage en bas, aérologie particulière du site en forme de dôme, brise faiblissante au coucher du soleil,etc…).

Perdant de l’altitude, il poursuit son vol alors qu’il se trouve déjà hors des marges de sécurité, dans l’espoir de trouver une ascendance salutaire pourtant peu probable. Décidément, le raisonnement en vol en situation de stress fait beaucoup de dégâts (syndrôme de l’entonnoir) !

Au début de la vidéo, tout se passe bien. Il prend de l’altitude. Il atterrit une première fois au sommet. Au second vol, il poursuit son évolution en gardant en mémoire les conditions du vol précédent mais elles ont déjà changé : le vent est beaucoup moins fort…

Les commentaires de Jérôme Canaud

On se demande pourquoi après son dernier virage à droite, il ne va pas poser !!!

Il continue, relief à droite, alors que ça ne tient pas. En s’éloignant à ce moment là, il se met déjà en danger car il ne tient pas compte : du fait que ça ne tient pas, jusqu’où il peut aller (il ne regarde jamais la plage en tournant la tête à gauche), en ne sachant pas comment évolue l’aérologie (faiblissante).

Grosse erreur d’essayer de continuer au relief. Ensuite, quand il fait son dernier demi tour à gauche, c’est trop tard, il doit éviter la catastrophe (risque de noyade avec les vagues + posé vent arrière dans les rochers avec de l’eau) et risque de s’écraser dans les rochers hors eau mais vent arrière.

Jérôme, a-t’il fait le bon choix de posé?

Suite à ce choix de continuer, le pilote ne pouvait pas faire grand chose d’autre. Il doit gérer au moins pire. Il va directement dans les rochers au sec car il va essayer jusqu’au bout d’atteindre la plage. L’objectif devenant la plage, il ne peut choisir de se mettre face au vent par ex, de gérer un posé dans l’eau. Dans ce genre de situation et près du sol, il devient difficile d’analyser pour adapter au mieux son plan de vol. Le pilote s’en sort bien vu l’impact dans les rochers. L’erreur vient bien en amont de son souhait de vouloir remonter en vol le long du relief sans avoir analyser un changement aérologique primordial (l’affaiblissement du vent en soaring !).