Essai de la sellette SUPAIR Strike par Bertrand Chol
Bertrand CHOL, annecien, a commencé le parapente à 15 ans (en 1990 avec une voile à 9 caissons). Aujourd'hui, il accumule plus de 3000 heures de vol. Il a participé pendant 10 ans à de nombreuses compétitions nationales et internationales. Il a fait partie de l'équipe de France de 2008 à 2011. Adepte de Hike&Fly, il est aussi connu pour avoir créé la Bornes to Fly. Il a aussi participé à 4 éditions de la St'Hil Airtour, à la Jura Hike and Fly, le Raid Chamois etc… Bertrand Chol nous fait part ici de ses impressions sur la dernière pré-série de la sellette bivouac du fabricant SUPAIR, la SUPAIR Strike, une déclinaison de la sellette X-Alps 2015.
Les premiers prototypes de la SUPAIR Strike ont été élaborés pour les pilotes de la X-Alps 2015 avec pour objectif un cocon hyper light mais disposant d’une mousse de protection et de suffisamment de confort pour avaler des kilomètres de vols. En 2016, la structure est reprise par le constructeur annecien pour proposer un produit dans la gamme du cocon super light, alors en route pour un galop d’essai avec la dernière pré-série de la Strike…
Description de la SUPAIR Strike
Fini l’air bag et le châssis de la XA13, cette fois SUPAIRr reprend une géométrie proche de la SUPAIR Delight 2 et bascule le secours en ventral.
Une mousse de protection recouvre la partie basse de l’assise et du dos assurant le confort du pilote et une petite protection au cas où…
Ici, pas de drisse mais des sangles Dyneema. Les réglages se font essentiellement grâce à des boucles plates. Les matériaux utilisés ont fait leurs preuves et devraient résister dans le temps. Le volume de rangement dorsal relativement volumineux est complété d’un compartiment sous l’assise de quelques litres. L’ensemble permet d’y loger le sac mais aussi le matériel essentiel pour le vol bivouac. Des attaches sont prévues à l’extérieur pour attacher vos bâtons télescopiques.
La SUPAIR Strike en vol
Assez trainé ! Un rapace vient enrouler dans la combe sud de Mont Lambert, il est temps de s’équiper !
La première cuissarde doit être enfilée, la deuxième et la ventrale ferment grâce à une boucle plate. Ce système n’est pas toujours très pratique et il sera difficile de fermer vos boucles sans enlever les gants. Le coverleg intégrant le secours ventral ferme grâce à des petits clips plastiques. Ce dispositif permet une mise en œuvre relativement simple de la SUP’AIR Strike.
Quelques pilotes entament maintenant la remontée du Mont Charvet, une impulsion sur les élévateurs et hop me voila en l’air !
Le chaussage du cocon grâce au talon ne m’a posé aucun problème sur l’ensemble des vols réalisés. Une fois à bord, il se referme bien et présente une étanchéité suffisante pour voler dans les conditions hivernales.
Le réglage des sangles de confort est réalisable en l’air et permet un ajustement suffisant de la sellette à son pilote. Il est toutefois nettement préférable de réaliser ses réglages au sol.
Une fois réglée, la sensation de confort est bien présente. La sellette fait partie des cocons les plus conforts dans sa catégorie de poids et devrait permettre au pilote talentueux de réaliser des vols de très longue distance.
Le thermique haché par le vent de Nord/Est cahute ma GIN GTO 2. Le châssis absorbe les turbulences sans grosses déformations. Une planchette carbone vient renforcer la structure et assure des appuis en virage suffisant.
En compétition, j’ai eu l’occasion de voler sans planchette et/ ou sans mousse de protection sans grosse déformation ou perte de confort. Dans la lignée de la Delight 1 et 2, l’amortissement sur tous les axes est plutôt important sans rendre la conduite du virage laborieuse. L’équilibre est surprenant pour une sellette aussi légère. Seul bémol à mon sens, la position du cale pieds qui reste un peu haute malgré mes tentatives de réglage.
Je viens de rejoindre la base du nuage, il est temps d’attaquer la première transition.
La lecture des instruments fixés sur le container ventral du parachute est moins bonne que sur la Delight 2 du fait de la position de la sangle ventrale. SUPAIR propose maintenant un petit plateau amovible pour pallier à cet inconvénient (non disponible sur ma version).
L’accélérateur double barreau, maintenu en hauteur pour faciliter son accroche, coulisse sans problème. Il faudra toutefois éviter d’accrocher avec le talon le fond du cocon.
Déjà 6 heures de vol. Je suis dans cette sellette comme à la maison ; elle s’est faite oubliée rapidement pour me concentrer sur mon vol. La taille M est juste taillée pour mes 1m76. Les sangles d’épaule étant limitées dans leur débattement, les pilotes plus grands devront opter pour la taille L.
L’atterrissage se rapproche, la sortie du cocon se fait sans problème.
Quelques pilotes curieux viennent tâter la bête (la sellette pas moi !!).
C’est l’heure des bilans ! La SUPAIR Strike est un super compromis poids/confort. D’un concept simple, elle dispose d’une très bonne stabilité structurelle et dynamique. Bien que quelques détails de finition restent à peaufiner, avec 2 kg sur la balance, la SUPAIR Strike est un excellent produit destiné aux pilotes de vol bivouac, de voyages et de marche et vol. Elle pourra probablement devenir une référence dans son domaine. C’est décidé, je volerai avec la SUP’AIR Strike cette saison 2016.
Bertrand Chol – Sur les routes du ciel
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