Quel choix de sellette parapente : position assise, cale-pieds ou cocon ?
Photo ci-dessus : Philippe LAMI en test de la sellette SOL Horizon
Avant de choisir tout type de matériel de vol, il est nécessaire en tant que pilote de s’arrêter quelques minutes sur sa pratique, son expérience, le type de vol que l’on réalise, ses souhaits, de l’endroit où l’on vole.
Faire le tour sans se mentir de ses points va aider à choisir le bon produit, c’est-à-dire celui qui convient le mieux à sa pratique. Cela aura comme conséquence plus de plaisir en vol, la sécurité est améliorée, la progression continue.
A propos des types de sellettes présentées dans cet article (position assise, prévues avec cale-pieds ou avec cocon)
Commençons par enlever quelques croyances
– Quel que soit le type de sellette choisie, le critère de poids n’est plus un critère de choix actuellement. En effet, on va trouver dans ces 3 types de sellettes de l’ultralight peu volumineux au très lourd volumineux.
Je fais un aparté sur la sellette destinée à la voltige, spécialisée, position assise sans cale-pieds, possibilité de mettre 2 secours, protection dorsale type mousse bag, point d’attache plutôt haut, sellette stable en roulis, planchette pour l’assise. Donc on a là, un matériel plutôt lourd.
– Ces 3 types de sellettes sont équipées de protection dorsale (mousse bag ou air bag).
– Quelque soit le type de sellette, le pilote est quasiment toujours assis avec le dos légèrement incliné en arrière bien maintenu au niveau lombaire et dorsal, un bon visuel, un pilotage efficace par transfert de poids ou rotation du bassin. On entend souvent le terme « sellette couchée » mais cette position avec le dos très en arrière n’existe plus, le terme juste serait « jambes tendues à l’horizontal ».
– Ces 3 types de sellettes peuvent être équipées de planchette (bois, carbone) ou pas.
Eclaté de la sellette ADVANCE Axess
Voir aussi l’article “Tout savoir sur la sellette parapente avant de faire son choix“
Avantages et inconvénients des 3 types de sellettes
1) Sellette assise « jambes pendantes »
Sellette que l’on retrouve en apprentissage en école la plupart du temps, en loisir, en vol montagne. Elle permet une aisance au sol, elle est adaptée au pilotage au sol dans du vent, facilite les reposes au décollage. En cas d’incident de vol, le pilote regroupe ses jambes sous l’assise.
L’inconvénient majeur apparaît sur les vols de durée (au-delà de 3 heures plus ou moins selon les pilotes) avec des douleurs qui peuvent apparaître au niveau des genoux (tension), au niveau du froid (genoux et pieds exposés, jambes). Le pilote doit en tenir compte en s’équipant correctement au niveau du bas du corps (pieds dans des plastiques, chaussettes, pantalon thermique + coupe vent, guêtres) et aussi au niveau de la liaison avec le haut du corps. La combinaison de vol, plus à la mode, est très adaptée.
Un autre inconvénient sur les vols longs est que le pilote n’a que 2 appuis (fesses et dos), les jambes devenant uniquement un poids.
Il est aussi plus ou moins facile de passer en position assise avec certains modèles (mauvais réglages, habillement) sans s’aider des mains. Le cale pieds sera une aide dans cette phase-là, même si on ne l’utilise pas après en vol.
Quelques exemples de sellettes “jambes pendantes”
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2) Sellette assise avec cale-pieds
Quelques exemples de sellettes avec cale-pieds
On a bricolé différents types de cale-pieds dans le temps. L’avantage premier va être une amélioration du confort en l’air surtout sur les vols longs. Cet appui supplémentaire va permettre au pilote de garder les jambes tendues, de reposer un peu le poids des jambes, d’éviter les tensions et le froid aux niveaux des genoux. Un autre avantage est de permettre une installation efficace et rapide dans la sellette après le décollage et de proposer une position « au fond » de la sellette avec un bon maintien au niveau lombaire.
Le pilote vole donc avec 3 appuis (pieds, fesses, dos), cela améliore le pilotage, le confort et aussi tend la structure de la sellette dans son ensemble donc favorise la stabilité et le pilote fait corps avec sa sellette.
Inconvénients du cale-pieds
Les inconvénients du cale-pieds apparaissent sur les vols longs (> 3 heures, cela dépend des pilotes), avec le froid (pieds, jambes puis le haut du corps), le pilote doit aussi tenir compte de son habillement qui doit être technique (thermique+coupe vent).
Au niveau du confort, l’attache du cale-pieds est souvent assez bas au niveau de la sellette (éloigné des maillons d’attache des élévateurs de la voile), ce qui implique de maintenir une certaine tension permanente avec ses jambes sur le cale-pieds, ce qui devient fatigant sur la durée.
Le pilote doit apprendre à attraper le cale-pieds après le décollage sans lâcher les commandes. Il utilise sa position en appui ventral en sortie de décollage (« chicken run ») pour poser un pied vers l’arrière sur le cale-pieds avant de le ramener vers l’avant.
Le pilote doit régler son accélérateur afin que celui-ci soit guidé par le cale-pieds, il peut aussi fixer l’extrémité de l’accélérateur sur le cale-pieds (avec un élastique ) pour que celui-ci tombe sous le pied facilement. Cale-pieds+accélérateur demande un peu d’entraînement (et un bon réglage) pour une utilisation optimale.
Je ne préconise pas de mettre une jambe dans le cale-pieds pour la course d’envol, le risque de tomber est présent. Lors du gonflage, soit le cale-pieds peut être fixé à la sellette (c’est dommage on ne pourra pas s’en servir pour s’installer). Le cale-pieds peut être composé d’une partie sangle tubulaire + élastique à l’intérieur, il ne traînera pas dans vos pattes pendant la course.
Certains pilotes utilisent leur cale-pieds (voire leur accélérateur) pour reposer le poids de leur jambes. Ils améliorent leur confort sur les vols longs en diminuant les tensions au niveau des genoux. Ils sortent les 2 éléments de leur fonction d’origine avec de nouveaux réglages (plus court pour le cale pieds, plus long pour l’accélérateur)…
En cas de vrac (incident de vol), il sera préférable de lâcher l’appui sur le cale pieds en regroupant ses jambes sous l’assise.
PRECAUTION
Il est bon d’essayer sa sellette sur un portique et en vol quand elle est conçue avec un cale-pieds. En effet, certaines sellettes de loisir sont très inconfortables sans appui sur le cale-pieds. On a tendance à glisser vers l’avant en permanence, le cale-pieds est alors indispensable. Les phases d’approche, de repose au décollage peuvent devenir inconfortables et instables.
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Différents modèles de cale-pieds proposés par SUPAIR
3) Sellette assise avec cocon
On va retrouver là la plupart des points détaillés pour la sellette avec cale-pieds. Il y a cependant 2 avantages non négligeables : la protection thermique ET le confort accru comparé au cale-pieds. En effet, le cocon est conçu pour avoir des attaches au niveau des fixations des élévateurs de la voile. Cela améliore grandement le confort, le pilote peut se relâcher au niveau des jambes beaucoup plus qu’avec le cale-pieds.
L’esthétique (le cocon joue comme un habillement autour de la sellette et de cacher les protections, les poches, les sangles de réglages…), l’aérodynamisme à vitesse élevée.Le cocon permet aussi un support pour cockpit, secours, grandes poches latérales,
Inconvénients par rapport au cale-pied
Les inconvénients par rapport à une sellette avec cale-pieds va être le prix, souvent plus élevé.
« Chausser » un cocon après l’envol demande un peu plus d’entraînement.
Ensuite l’entretien, en cas de déchirure (frottement au sol), il faudra réparer.
Sur certains modèles, juste la partie cocon est amovible (différentes tailles).
Le pilote doit se préparer à sortir de son cocon avant de poser. Soit en sortant complètement ses jambes et piloter assis jambes pendantes, soit en sortant la pointe des pieds du cocon pour préparer la suite.
ATTENTION
Certaines sellettes avec cocon (type hamac) sont très inconfortables (pilote glisse vers l’avant) et instable si l’appui pieds est enlevé. Donc, les atterrissages peuvent être un peu déroutants
Les cocons n’aiment pas être utilisés avec des « grosses chaussures de montagne » , pas de place à l’intérieur, frottement (en chaussant et accélérateur) pouvant déchirer la partie inférieure.
Quelques exemples de sellettes avec cocon
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Les sellettes avec cocon amovible ou avec cover-legs
Certaines marques proposent un cocon amovible ou avec un cover legs, c’est-à-dire un cocon que l’on rajoute à une sellette classique (protection thermique, amovible selon la pratique).
CONCLUSION
Comme dans tout choix de matériel, chaque pilote doit prendre le temps de définir sa pratique afin de trouver le matériel qui lui convient et adapté.
Avis personnel, si un pilote hésite entre une sellette avec cale-pieds et une sellette avec cocon, il y a plus d’avantages à voler en cocon.
De toute façon, un essai sur portique et en vol est indispensable. Ensuite de passer d’une sellette « jambes pendantes » à jambes tendues demande un apprentissage de quelques vols et une prévol supplémentaire (visuel des réglages à l’intérieur du cocon, passage cale pieds accélérateur ,visuel sur les cuissardes…).
Jérôme Canaud – Ecole Courant d’Air
STAGES DE PERFECTIONNEMENT (thermique, cross, pilotage)
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