Les « ailes pliées », la réaction des oiseaux planeurs face aux turbulences
Photo : Graham Taylor
Des chercheurs de l’Université d’Oxford ont examiné la façon dont les oiseaux planeurs (aigles, vautours, milans…) sont capables de voler dans des conditions turbulentes, notamment lorsque les avions sont cloués au sol à cause d’une mauvaise météo. Ils ont installé, sur un aigle des steppes apprivoisé (Aquila nipalensis), un petit sac à dos avec un enregistreur de vol (boîte noire de 75g avec GPS) pour mesurer la vitesse, l’accélération et la vitesse de rotation. Cette expérience a été réalisée à Brecon Beacons dans le Pays de Galles.
L’analyse des données de 45 vols a révélé que, dans des conditions venteuses, l’aigle fermerait ses ailes pour réagir aux rafales particulièrement fortes plutôt que de les tenir raides comme un aéronef. Au cours de ces «fermetures», les ailes de l’oiseau sont brièvement pliées (pendant environ 0,35 secondes). Les résultats révèlent que ces «plis d’aile» pourraient se produire jusqu’à trois fois par minute dans certaines conditions.
Le professeur Taylor déclare que « planer permet à ces oiseaux de parcourir de longues distances mais ce type de vol exerce une pression énorme sur les muscles des ailes. Les thermiques créent beaucoup de turbulences et les tremblements qui secouent les ailes d’un oiseau pourraient les anéantir« .
Leurs données suggèrent que « la fermeture des ailes est une réponse directe à une perte substantielle d’ascension qui se produit quand un oiseau vole dans une zone de turbulences » a déclaré le professeur Taylor, « . C’est un peu « comme la suspension d’une voiture, les oiseaux utilisent cette technique pour amortir les chocs potentiellement dommageables causés par les turbulences. Bien que nous ne verrons pas de gros avions adopter les ailes repliables, ce type de technique pourrait être utilisée pour garder les micro aéronefs en altitude, même dans des conditions très venteuses« .
Ces chercheurs de l’université d’Oxford constatent apparemment que les oiseaux planeurs ont une réaction « active » face aux turbulences en pliant leurs ailes. Nous, les parapentistes, connaissons la fermeture, une réaction « passive » de l’aile face aux turbulences. Nous pourrions leur demander de se rapprocher des parapentistes anglais pour compléter leur recherche en étudiant la réaction passive de nos ailes « molles ». En regardant la vidéo, on peut se poser la question suivante : les mouvements d’aile de l’aigle sont-ils volontaires ou subis?
Fourni par l’Université d’Oxford – publication du Royal Society Publishing – source phys.org



